Opinion : Plus de capital pour le logement signifie probablement moins pour la productivité

Il n’y a qu’une quantité limitée de capitaux à circuler. Les gouvernements qui consacrent davantage d’argent au logement en laissent moins pour la croissance de la productivité et des revenus.

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Par Steven Globerman

Dans l’esprit de la plupart des Canadiens, il y a peu de lien entre l’abordabilité du logement et la croissance de la productivité, un terme quelque peu farfelu utilisé principalement par les économistes. En fait, le lien est bien réel.

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Pour améliorer l’abordabilité, le gouvernement Trudeau a récemment annoncé divers programmes de financement visant à encourager davantage d’investissements dans le logement, y compris 6 milliards de dollars pour le Fonds canadien sur l’infrastructure du logement et 15 milliards de dollars pour un programme de prêts à la construction d’appartements.

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Pendant ce temps, Carolyn Rogers, première sous-gouverneure de la Banque du Canada, a récemment déclaré que la faiblesse entreprise l’investissement contribue à la lente croissance de la productivité du Canada (essentiellement la valeur de la production économique par heure de travail). Donc, .

Mais voici le problème. Il n’y a qu’une quantité limitée de capitaux financiers à des taux d’intérêt raisonnables.

En termes économiques, le Canada est une « petite économie ouverte », de sorte qu’il pourrait sembler que les investisseurs canadiens ont un accès illimité aux capitaux financiers étrangers, quel que soit le taux d’intérêt mondial en vigueur, mais ce n’est pas vrai. Les prêteurs et les investisseurs étrangers courent un risque de change lorsqu’ils investissent dans des actifs libellés en dollars canadiens, ainsi que le risque auquel tout investisseur ou prêteur est confronté que ses investissements ne soient pas aussi rentables qu’espéré. Les fournisseurs de capitaux financiers s’attendent naturellement à obtenir des rendements plus élevés sur leurs investissements s’ils prennent plus de risques. Ainsi, l’investissement dans le logement résidentiel (que le gouvernement Trudeau veut promouvoir) et l’investissement dans les actifs commerciaux (dont la Banque du Canada prévient qu’il est faible) se font concurrence pour attirer le rare capital financier fourni par les épargnants nationaux et étrangers.

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Pour avoir une idée des proportions en jeu, l’investissement dans le logement résidentiel représentait 22,4 pour cent de l’investissement total en 2000, mais est passé à 41,3 pour cent en 2021. Au cours de la même période, l’investissement dans deux catégories d’actifs essentielles à l’amélioration de la productivité : les produits de propriété intellectuelle, y compris les logiciels informatiques et les équipements d’information et de communication – est passé de 30,3 pour cent de l’investissement intérieur total à 22,7 pour cent. En résumé, en 2000, l’investissement dans le logement ne représentait qu’environ les deux tiers de ce que l’on pourrait appeler un « investissement de productivité », mais en 2021, il était presque deux fois plus élevé.

Que faut-il faire ?

Aux taux d’intérêt actuels, davantage de capitaux financiers pourraient devenir disponibles pour le logement et les actifs commerciaux améliorant la productivité si la croissance des investissements devait diminuer dans d’autres catégories d’actifs, comme les transports, les routes et les hôpitaux. Mais ces atouts contribuent également à améliorer la productivité et le niveau de vie.

Certains défenseurs proposent que nous augmentions les pressions réglementaires et juridiques sur les fonds de pension canadiens pour qu’ils investissent davantage au Canada. Cela pourrait libérer l’épargne intérieure pour investir davantage dans le logement, les machines, les équipements et les produits de propriété intellectuelle. Mais une telle politique équivaudrait à une taxe implicite sur les membres des régimes de retraite canadiens afin de subventionner d’autres investisseurs. Et cela aggraverait le rapport risque-rendement auquel sont confrontés les régimes de retraite dont dépendent des millions de Canadiens pour financer leur retraite.

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Une autre approche pour accroître l’épargne intérieure consisterait à augmenter les impôts sur la consommation (par exemple, les taxes de vente et la TPS) tout en réduisant, voire en éliminant les impôts sur le capital, y compris les impôts sur les gains en capital, qui réduisent le rendement après impôt attendu de l’investissement dans les entreprises, en particulier dans les nouvelles entreprises. et les sociétés nationales émergentes comportant des risques plus élevés. Bien entendu, le récent budget fédéral indique que, bien au contraire, le gouvernement Trudeau prévoit augmenter impôts sur les plus-values. Ce sera probablement réduire l’offre totale de capitaux, précisément au moment où Ottawa tente d’inciter les Canadiens à investir davantage dans le logement et la productivité.

Enfin, surtout s’ils augmentent la pression fiscale sur l’investissement, les gouvernements devraient réduire le fardeau réglementaire qui pèse sur les entreprises du secteur privé, en particulier les petites et moyennes entreprises, afin que le capital financier et les autres ressources actuellement utilisées pour se conformer à une réglementation redondante ou excessive puissent être exploités. plutôt utilisé pour investir dans des actifs améliorant la productivité. Les gouvernements pourraient également éliminer les restrictions sur les investissements étrangers dans de grands pans de l’économie canadienne, notamment les télécommunications, les banques et les transports. L’intensification de la concurrence qui en résulterait également augmenterait probablement la productivité. Et dans la mesure où les grands investisseurs étrangers préféreraient gérer leurs propres actifs canadiens plutôt que de prendre des positions de portefeuille dans des sociétés appartenant à des Canadiens, l’élimination de ces restrictions augmenterait également l’offre de capitaux financiers étrangers entrant au Canada.

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Un plus grand nombre de logements et une productivité plus élevée amélioreraient presque certainement la vie des Canadiens. Mais les subventions gouvernementales aux constructeurs d’habitations, y compris les milliards annoncés récemment par le gouvernement Trudeau, ne font que déplacer l’épargne intérieure d’un ensemble d’investissements à un autre. Notre objectif politique devrait être d’accroître la disponibilité de capitaux financiers à risque afin que les coûts du capital n’augmentent pas à mesure que les gouvernements mettent en avant leurs projets d’investissement privilégiés.

Steven Globerman est chercheur principal à l’Institut Fraser.

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