Opinion : Ottawa obtient un dividende d’inflation. Le reste d’entre nous ne

Il n’y a qu’un seul secteur de l’économie qui reçoit un cadeau des Fêtes de l’inflation. Vous l’avez deviné, le gouvernement

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En cette période de vacances coûteuse, de nombreuses familles voient leur budget limité. Avec des prix industriels en hausse de près de 15 pour cent depuis le début de l’année et des salaires en hausse en raison des pénuries de main-d’œuvre, les entreprises seront obligées d’augmenter encore les prix à la consommation pour compenser la contraction des marges.

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Il n’y a qu’un seul secteur de l’économie qui reçoit un cadeau des Fêtes de l’inflation. Vous l’avez deviné, le gouvernement. Comme le montre la mise à jour économique et financière fédérale de la semaine dernière, une augmentation d’un point de pourcentage du taux d’inflation fait grimper les recettes fédérales de 3,9 milliards de dollars par année. Le déflateur du PIB ayant augmenté de 7,6 % au cours de l’exercice 2021/22, cela signifie que le gouvernement fédéral empoche 30 milliards de dollars de revenus supplémentaires auprès des contribuables. Appelez cela un « dividende d’inflation » – pour le gouvernement, pas pour nous.

Dans l’ensemble, les recettes fédérales devraient augmenter de 54 milliards de dollars d’ici le 31 mars prochain, reflétant à la fois l’inflation et l’augmentation de l’emploi et de l’activité industrielle. Les tranches et les crédits d’impôt sur le revenu des particuliers sont indexés en fonction de l’inflation, mais pas des gains en capital ou des revenus de placement nets (c.-à-d. dividendes, loyers, redevances, etc., moins les intérêts débiteurs). Ainsi, lorsque les épargnants tirent un peu plus d’argent de leurs investissements pour compenser la perte de pouvoir d’achat de leur argent, le gouvernement le taxe volontiers !

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Les bénéfices des entreprises ne sont pas non plus indexés sur l’inflation. Les bénéfices comptables sont exagérés puisque les entreprises déclarent la dépréciation, les coûts des stocks et les intérêts créditeurs nets sur la base des coûts historiques plutôt que des valeurs actuelles. (En revanche, si l’intérêt net est négatif, ce qui est la situation normale avec l’endettement des entreprises, alors l’inflation profite aux entreprises : les emprunteurs profitent généralement de l’inflation. Dans l’ensemble, cependant, les bénéfices comptables sont surestimés en cas d’inflation.) Les bénéfices de la couronne fédérale les sociétés ont également augmenté de 19 milliards de dollars, ce qui représente plus du tiers de l’augmentation des revenus d’Ottawa cette année. Une partie de cette augmentation est également due à l’inflation.

Quant aux dépenses du gouvernement, certaines augmentent automatiquement avec l’inflation, mais d’autres non. De nombreux paiements sont indexés, comme pour les prestations aux aînés et aux enfants. D’autres sont indexés au PIB nominal, comme le Transfert canadien en matière de santé et l’ensemble des paiements de péréquation versés aux provinces.

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Sinon, cependant, les dépenses du gouvernement pourraient ne pas augmenter autant que l’inflation. La plupart des salaires des fonctionnaires ne sont pas indexés sur l’inflation. Alors que les ajustements du coût de la vie dans les contrats étaient courants il y a quatre décennies, ils couvrent moins d’un dixième des employés aujourd’hui. Certains paiements aux gouvernements provinciaux, comme le Transfert social canadien, sont indexés à un taux fixe (p. ex., trois pour cent) qui est maintenant inférieur à l’inflation. Les coûts d’infrastructure montent en flèche, ce qui réduira les dépenses réelles à moins que les budgets pour eux ne soient augmentés.

Bien que la plupart des prestations sociales soient indexées, l’inflation nuit aux Canadiens qui perdent des prestations qui sont récupérées lorsque leur revenu nominal dépasse un seuil (même si le seuil lui-même est indexé). Par exemple, les personnes âgées à faible revenu pourraient recevoir des prestations du RPC indexées. Mais une personne âgée perdra 50 cents en Supplément de revenu garanti pour chaque dollar d’augmentation de ses prestations du RPC une fois que son revenu dépasse 15 672 $. Parlez de donner d’une main et de reprendre de l’autre !

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Les paiements de la Sécurité de la vieillesse sont également récupérés à 15 cents par dollar au-dessus de 81 761 $, de sorte que tout revenu gonflé sera imposé par le gouvernement. Si les investisseurs moyens retirent un peu plus de gains en capital, de dividendes et de revenus d’intérêts pour compenser l’inflation, ils pourraient finir par être imposés à des taux proches de 50 pour cent, en tenant compte à la fois des impôts personnels et des récupérations de la SV. Ça fait mal.

Idem pour les allocations familiales. Ils sont récupérés sept cents par dollar au-dessus de 32 028 $ de revenu familial. Ainsi, si un travailleur avec un salaire de 60 000 $ reçoit une prime de fin d’année de 1 000 $ qui aide à compenser la hausse du coût de la vie, 37 % sont perdus en impôts personnels et en récupération des allocations familiales.

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Dans l’ensemble, Finances Canada estime qu’une augmentation d’un point du déflateur du PIB augmente les dépenses fédérales de 2,2 milliards de dollars par année, soit 1,7 milliard de dollars de moins que la hausse des revenus. Le déflateur du PIB de 7,6 % cette année donne donc au gouvernement fédéral une marge de manœuvre budgétaire supplémentaire de 13 milliards de dollars.

Mais la plus grande partie du dividende de l’inflation d’Ottawa est de loin la réduction du coût réel de sa dette. Contrairement aux ménages et aux entreprises, qui ont généralement plus d’actifs que de dettes, l’État est un gros débiteur net. Ainsi, l’inflation se traduit par un énorme transfert de richesse des ménages et des entreprises vers le secteur public. Avec une dette fédérale nette de 1,2 billion de dollars et une inflation des prix à la consommation de 4,7%, ce transfert équivaut à 56 milliards de dollars. Si au lieu de cela les taux d’intérêt étaient augmentés pour compenser les pertes des investisseurs à cause de l’inflation, le déficit fédéral de l’année prochaine ne serait pas les 144 milliards de dollars prévus dans la mise à jour budgétaire, mais 200 milliards de dollars.

Additionnez-le : 56 milliards de dollars d’allégement de la dette réelle et 13 milliards de dollars de gains budgétaires dus à l’inflation. Le dividende fédéral total sur l’inflation est de 69 milliards de dollars en 2021. Le budget ne tient pas compte de l’inflation. Mais ça devrait.

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