Alors qu’une autre école retire le nom de Sir John’s A, les Canadiens ne soutiennent pas la «réécriture» de l’histoire

Un sondage Léger réalisé pour Postmedia a révélé qu’une majorité de Canadiens s’opposent à la tendance à purger les monuments commémoratifs aux personnages dont la biographie est « douteuse »

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Alors qu’une autre école supprime le nom du premier ministre canadien fondateur, Sir John A. Macdonald, les sondages montrent que les Canadiens ne sont pas d’accord avec ces types de changements de nom.

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Mercredi, le Peel District School Board de l’Ontario a voté pour renommer l’école publique Sir John A. MacDonald à Brampton en l’école publique Nibi Emosaawdang. Le nouveau nom est un mot anishinaabe qui signifie « marcheur de l’eau » et fait référence à Josephine Mandamin, une survivante des pensionnats qui a organisé des « marches sur l’eau » de plusieurs jours autour des rives des Grands Lacs pour promouvoir la gestion de l’eau. Elle décédé en 2019.

Les documents du conseil scolaire indiquent que le nom a été suggéré par un aîné des Mississaugas de la Première Nation de Credit, après que les responsables de l’école les ont approchés pour avoir des idées sur un nouveau nom. «Le nom se prête à l’activisme environnemental… et centre les thèmes de la réconciliation, de l’équité et de la justice sociale qui sont alignés sur les engagements du conseil scolaire du district de Peel envers l’anticolonialisme, l’antiracisme et l’anti-oppression», lit-on dans un recommandation du personnel aux syndics.

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L’école de Brampton est loin d’être la première institution à se débarrasser du nom de Macdonald au cours des dernières années. Quatre statues distinctes de Macdonald sont tombées depuis 2018 : trois en raison des votes du conseil municipal et une en raison des manifestants « Defund the Police » à Montréal. Au cours de la même période, plusieurs écoles ont retiré le nom de Macdonald, dont une à Pickering, en Ontario, qui a également remplacé son nom avec celui de Joséphine Mandamin.

Sir John A. Macdonald.
Sir John A. Macdonald. Photo de Bibliothèque et Archives Canada

Un sondage Léger réalisé en février pour Postmedia a révélé qu’une majorité de Canadiens s’opposaient à la tendance nationale à purger les monuments commémoratifs des personnalités aux biographies « douteuses ». Et ce n’est pas nécessairement parce qu’ils favorisent une version blanchie à la chaux de l’histoire canadienne, mais plutôt l’exact opposé : une histoire nationale qui confronte les maux de ses joueurs plutôt que d’essayer de les enterrer.

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Quarante-quatre pour cent voulaient une version de l’histoire qui racontait « le bien et le mal », mais ne « prétendait » pas que les principaux rédacteurs du pays « n’avaient pas joué un rôle positif dans l’histoire du Canada ». Trente pour cent supplémentaires se sont opposés à ce qu’ils ont appelé une « réécriture » de l’histoire simplement parce que les chiffres impliqués « ne semblent pas bons selon les normes d’aujourd’hui ».

Un sondage réalisé en 2020 par Léger a également révélé que les trois quarts des Canadiens s’opposaient à la tendance croissante des renversements « spontanés » de statues de personnages historiques canadiens. Mais ce n’était pas parce que les répondants aimaient nécessairement que les chiffres soient renversés.

Lorsqu’on leur a demandé si le Canada devrait utiliser des moyens moins anarchiques pour supprimer les monuments commémoratifs aux personnages historiques «racistes», les répondants au sondage étaient étonnamment divisés. Seuls 47 % ont exprimé une opposition farouche à l’idée, contre 34 % qui l’ont soutenue.

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Macdonald est souvent en tête de liste des méchants historiques canadiens pour le simple fait qu’il a été le plus influent.

C’était principalement l’action de Macdonald pour unir une dispersion de colonies britanniques en une nation continentale indépendante des États-Unis. C’est aussi en grande partie sur Macdonald que l’un des premiers actes du Canada a été de prendre la valeur d’un continent de peuples autochtones autonomes et de les pousser vers une forme d’exil intérieur dont ils n’ont jamais complètement émergé.

Macdonald a directement supervisé la réinstallation forcée des Premières Nations dans les réserves, il a massivement élargi le système des pensionnats indiens et, au cours de ses dernières années, il a approuvé le système de laissez-passer, une politique fédérale de 70 ans qui verrait les membres des Premières Nations arrêtés s’ils quittaient leur réserve sans l’approbation de leur agent des Indiens.

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La découverte en 2021 de tombes anonymes sur les sites des pensionnats à travers le Canada a attiré l’attention du public sur les torts causés par les politiques de Macdonald. Un sondage Abacus Data réalisé pour l’Assemblée des Premières Nations à l’époque a révélé que 58 % des répondants changement de nom préféré bâtiments et institutions portant les surnoms d' »architectes du système des pensionnats ».

L’exemple le plus notable est l’ancien édifice Langevin, l’édifice de la colline du Parlement abritant le bureau du premier ministre. Il portait auparavant le nom d’Hector-Louis Langevin, un éminent politicien conservateur qui est dans le dossier parlementaire disant que les enfants « indiens » devaient être séparés de leur famille pour être scolarisés, de peur qu’ils ne « restent des sauvages ».

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Un sondage Ipsos de l’été dernier a également brossé le tableau d’un pays horrifié par la découverte de tombes anonymes. Parmi les répondants, 80 % ont déclaré avoir été « choqués » par la nouvelle.

Mais alors que 77 % des Canadiens étaient en faveur d’une journée nationale du souvenir des victimes des pensionnats indiens, les réponses sont devenues beaucoup plus complexes lorsque la question a été posée de savoir si cela devrait définir l’héritage de Macdonald. Cinquante-neuf pour cent des répondants ont déclaré que le rôle de Macdonald en tant que père du Canada « l’emporte sur son rôle dans la création des pensionnats ».

Même parmi les répondants autochtones, 43 % n’étaient pas favorables à un retrait massif des monuments commémoratifs de Macdonald.

Les répondants au récent sondage Léger semblaient également refléter une nouvelle compréhension nationale de ce que le système des pensionnats indiens signifiait pour les Canadiens autochtones. Lorsqu’on leur a demandé si Macdonald « méritait d’être traité différemment » que les autres partisans des pensionnats indiens dont le nom était effacé des édifices publics, le sondage était presque parfaitement divisé : 40 % étaient d’accord, 37 % non.

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Dans l’ensemble, cependant, 67 % des répondants ont conservé une impression « favorable » de Macdonald. Le sentiment était presque identique entre les Canadiens blancs (67 %) et les Canadiens non blancs (65 %).

Néanmoins, l’amour pour Macdonald était décidément tiède lorsqu’il a été classé parmi certains de ses compagnons de voyage dans les livres d’histoire du Canada.

Louis Riel — qui a été exécuté par le gouvernement de Macdonald pour avoir dirigé une insurrection métisse contre le Canada — a obtenu un classement favorable de 76 %. Agnes MacPhail, la première femme élue à la Chambre des communes, a obtenu une cote de 75 %. « Père de Medicare » Tommy Douglas a émergé avec 85 pour cent.

Mais tous les trois, bien sûr, ont leurs propres squelettes historiques dans le placard.

Riel se considérait comme un prophète religieux ordonné pour apporter la polygamie au Canada afin « d’enseigner une fois de plus aux femmes que la seule façon pour elles de plaire à Dieu et à leurs maris… est de pratiquer sincèrement les vertus de la modestie, de l’économie et de la gentillesse ». MacPhail et Douglas partageaient publiquement le point de vue de nombreux progressistes à l’époque selon lesquels la société devrait être élevée via des limites contrôlées par l’État sur la reproduction humaine.

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