William Watson: les libéraux ajouteront encore plus de couches à notre pile de flapjack en matière de politique carbone

Une étude européenne indique qu’il indemnise les personnes à faible revenu pour le coup de la tarification du carbone. Les libéraux feront-ils de même pour nos nouvelles normes sur les carburants?

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Jack Mintz a écrit hier au sujet de nos politiques pancakes sur le carbone : une taxe sur le carbone pour neuf provinces et un système de plafonnement et d’échange pour le Québec, des taxes d’accise sur l’essence, une nouvelle réglementation sur les carburants propres qui ajoutera (Ottawa lui-même estime) 17 cents le litre au prix du gaz, puis les taxes de vente et la TPS sur le gaz déjà excisé, les plafonds de production dans le secteur du pétrole et du gaz, une multitude de subventions à telle ou telle activité verte, et des réglementations vertes de toutes les nuances s’amoncellent à cela. Ce n’est pas une International House of Pancakes (IHOP), mais notre propre Maison canadienne des politiques pancakes (CHOPP) et nous devrions couper la CHOPP – sévèrement.

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Nous, les économistes, disons de garder la taxe sur le carbone et d’abandonner le reste. Au fond, le problème est que déverser du carbone dans l’atmosphère coûte cher mais nous pouvons tous le faire gratuitement. Si, au lieu de cela, nous facturons l’élimination du carbone, tout le monde est désormais obligé de prendre en compte ce coût et ajustera son comportement en conséquence. Fixez le bon prix du carbone et le tour est joué. L’utilisation du carbone ne va pas à zéro, mais les utilisations qui ne produisent pas une grande valeur nette sont supprimées par de simples considérations de profits et pertes entreprises par des millions d’individus et d’entreprises dans toute l’économie.

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Les conservateurs, s’ils entrent, semblent faire exactement le contraire : abandonner la taxe sur le carbone et certains règlements, mais probablement garder le reste. Pourquoi? Parce qu’ils ne sont pas très idéologiques, ils se focalisent sur le pragmatisme électoral (tout ce qu’il faut pour gagner, bébé !) et, au final, donner de l’argent aux entreprises est très amusant et vous rapporte des centaines, voire des milliers de nouveaux amis. Les séances de photos sont excellentes et, compte tenu de la poigne de fer du premier ministre, que peuvent faire d’autre les ministres et les députés du parti au pouvoir de toute façon ?

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Vous pouvez être sûr que les libéraux, s’ils sont renvoyés au pouvoir par un acte de Dieu ou une mésaventure des conservateurs, ne modifieront en rien la pile de crêpes politiques. En fait, je parie qu’ils y ajoutent au moins un autre flapjack. Cette possibilité déprimante m’est venue l’autre jour alors que je lisais un nouveau brouillon du National Bureau of Economic Research par Diego R. Känzig, économiste à la Northwestern University : « Les conséquences économiques inégales de la tarification du carbone.

Känzig tente de comprendre les effets économiques du système européen de tarification du carbone plafonné et échangé. Les grandes entreprises doivent avoir des permis, qui peuvent être achetés et vendus sur les marchés, pour tous les gaz équivalents CO2 qu’elles émettent. Känzig examine comment le resserrement ou l’assouplissement de l’offre de permis par la Commission européenne entraîne une modification des prix sur le marché à terme des permis. Oui, il y a maintenant de telles choses. Comme vous l’aurez compris en regardant les publicités lors des séries éliminatoires de la Coupe Stanley, il est désormais possible de parier sur n’importe quoi. Känzig va de l’effet sur les prix des permis à l’effet sur les prix de l’énergie (dans l’hypothèse raisonnable que des prix de permis plus élevés sont répercutés sur les acheteurs d’énergie) et de là aux effets sur les émissions et l’économie.

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Il trouve que tout fonctionne comme la théorie le suggère – sauf plus. Des prix de permis plus élevés produisent des prix de l’énergie plus élevés (toutes choses étant toujours égales par ailleurs) et des prix de l’énergie plus élevés martèlent l’économie. Ils le font directement, car à court terme, la plupart des gens ne peuvent pas facilement se passer d’énergie. Mais ils le font aussi indirectement, car l’impact sur les revenus des gens provoque des problèmes macroéconomiques : la consommation, la production et le chômage chutent tous, ce qui dément l’affirmation verte selon laquelle il n’y a pas de compromis entre l’économie et l’environnement. Les choses se compliquent encore lorsque les banques centrales interviennent et réagissent à la hausse des prix de l’énergie en augmentant les taux d’intérêt, ce qui provoque une nouvelle contraction.

Au total, ces effets indirects sont en réalité double l’ampleur des effets directs du coup sur les budgets énergétiques des personnes. Et, comme le suggère le titre de l’article, les effets directs et indirects touchent surtout les personnes à faible revenu. Ils représentent 15 % de la population européenne mais supportent 30 % du coût du carbone. Non seulement ils dépensent plus en énergie en pourcentage de leurs revenus, mais leurs emplois sont également plus menacés. Ils ne se trouvent pas de manière disproportionnée dans des secteurs à forte intensité de carbone comme l’énergie et la fabrication, mais dans les secteurs du tourisme et de l’hôtellerie où le travail qu’ils font souffre davantage pendant les périodes de ralentissement.

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Un danger évident, du point de vue des militants pour le climat, est que les gens réagissent mal à ce double coup dur : d’abord la hausse des coûts de l’énergie et ensuite l’impact sur les emplois et les revenus. Les «gilets jaunes» français l’ont certainement fait. Känzig soutient qu’un moyen de contourner ce problème consiste à accorder aux personnes à faible revenu des allégements fiscaux supplémentaires ou même des paiements en espèces pour compenser les dommages que leur cause la politique climatique.

C’est là qu’interviennent les libéraux. Dans ce pays, les revenus de la taxe sur le carbone sont recyclés vers les contribuables. Mais le directeur parlementaire du budget affirme que les nouveaux règlements sur les carburants propres agiront comme des taxes sur le carbone non compensées, frappant plus durement les Canadiens à faible revenu. Pouvez-vous imaginer qu’un libéral, en lisant cela, ne propose pas d’indemnisation sur mesure pour les personnes à faible revenu? Encore un autre flapjack à ajouter à la pile de crêpes de la politique carbone.

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