"Un problème venu de l’enfer :" L’Amérique et l’ère du génocide


« Un problème venu de l’enfer : » L’Amérique et l’ère du génocide se concentre sur les cas de génocide du XXe siècle et examine comment les États-Unis ont réagi à ces situations. Power discute des génocides survenus en Turquie, en Allemagne, au Cambodge, en Irak, en Bosnie, au Rwanda, à Srebrenica et au Kosovo. Elle discute également de l’élaboration de lois internationales contre le génocide et du dévouement d’activistes, tels que Lemkin, Proxmire, Dole et d’autres, qui ont tenté de contraindre les États-Unis à ratifier la Convention sur le génocide, ce qui les aurait obligés à intervenir lorsque des génocides se produisaient.

Power fait plusieurs affirmations dans le livre. Premièrement, elle soutient que les États-Unis ont été très lents à agir face aux situations génocidaires. Même si la violence dans certaines régions était une réelle possibilité, les décideurs politiques et le public pensaient qu’une telle violence ne pourrait pas se produire. Les décideurs politiques ont mis en doute les récits des survivants et des réfugiés et les ont jugés trop sensationnels pour être vrais. Les décideurs politiques ont fait confiance aux assurances des gouvernements mêmes qui commettent des actes d’atrocités. Par exemple, Power démontre que les États-Unis ont continué à croire et à accepter les promesses de Milosevic même après que celui-ci ait déjà orchestré deux génocides dans l’ex-Yougoslavie. L’ONU et les puissances occidentales se sont continuellement appuyées sur la diplomatie traditionnelle et sur les tentatives de négocier des cessez-le-feu comme moyen de régler les incidents internationaux.

Power affirme que les responsables américains ont modifié le langage des récits du génocide afin de susciter des doutes sur la nature de la violence. Souvent, les responsables américains ont qualifié la violence qui s’est produite de guerre civile plutôt que de génocide, comme ils l’ont fait dans l’ex-Yougoslavie et en Irak. Les responsables américains ont aussi parfois affirmé que les conflits étaient inévitables. Par exemple, lorsque les trois séries de génocides ont eu lieu dans l’ex-Yougoslavie, les responsables ont soutenu que la violence provenait d’anciens conflits et qu’elle était vouée à éclater à un moment donné. Ces versions alternatives des événements ont gêné les décideurs politiques et les militants concernés dans leurs efforts pour obtenir un soutien en faveur d’une action visant à mettre fin au génocide.

Enfin, Power suggère tout au long du livre que les États-Unis et les autres puissances occidentales n’ont pas fait assez pour prévenir ou arrêter les génocides. Illustrant que ces nations disposaient de suffisamment d’informations pour savoir qu’un génocide était effectivement en train de se produire et qu’elles disposaient d’options d’action, elle soutient que les décideurs politiques et les civils ont choisi des négociations inefficaces et l’inaction dans des situations de génocide. Plutôt que d’envoyer des troupes pour créer des zones de sécurité pour les victimes et faire respecter les cessez-le-feu, les États-Unis n’ont, à maintes reprises, que peu fait pour aider les victimes. En effet, il a fallu environ quarante ans aux États-Unis pour ratifier le droit international faisant du génocide un crime parce que les décideurs politiques craignaient que cette décision n’implique les États-Unis ou ne les engage à agir en cas de génocide.

Bien que les lois internationales aient été créées pour interdire la destruction des nations, des races et des ethnies, la poursuite des auteurs de ces actes a posé ses propres problèmes. Ce n’est que dans les années 1990 que toute personne coupable de génocide a été traduite devant un tribunal ou une cour internationale et jugée pour ses actes. En fait, de nombreux auteurs restent libres dans leurs pays respectifs. Les États-Unis et l’ONU ont donné dans certains cas l’ordre aux soldats de la paix de ne pas appréhender les auteurs de ces actes, même lorsque leur emplacement est bien connu.



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