Opinion : Un impôt plus élevé sur les plus-values ​​pourrait être la moins mauvaise option

Ottawa doit payer ses dépenses plus élevées avec des impôts, et non avec de la dette. L’augmentation de l’impôt sur les plus-values ​​uniformise les règles du jeu avec les autres types de revenus

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Être ministre des Finances dans le gouvernement Trudeau n’est pas facile. Ottawa a déjà ajouté plus de 600 milliards de dollars de nouvelle dette nette depuis l’arrivée au pouvoir de M. Trudeau, et les nouveaux engagements de dépenses en matière de logement, de défense et de programmes sociaux ajouteront des milliards de dollars aux déficits pour les années à venir. Pendant ce temps, les frais d’intérêt sur la dette fédérale atteindront 40 milliards de dollars cette année pour la première fois depuis le « mauvais vieux temps » du gouvernement Chrétien.

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Si le gouvernement ne peut pas contrôler les dépenses et si contracter encore plus de dette publique est une mauvaise idée, alors il reste un choix : les impôts doivent augmenter. Mardi, Chrystia Freeland a annoncé son intention d’augmenter les impôts sur les gains en capital pour les Canadiens les plus riches. Cela contribuera à enrayer le flux d’encre rouge à Ottawa, ajoutant environ 3 milliards de dollars de nouveaux revenus par année. Les revenus provinciaux augmenteront également, d’environ 1 milliard de dollars ou plus.

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Les plus-values ​​sont des flux de revenus résultant de la hausse de la valeur des actions de sociétés et d’autres actifs. Depuis 2001, seule la moitié des plus-values ​​réalisées ont été imposées. Dans les années 1990, les trois quarts l’étaient. Avant cela, le « taux d’inclusion » variait entre zéro, la moitié et les deux tiers. Le taux d’imposition actuel de 50 pour cent a pour effet de porter le taux d’imposition maximum sur les gains à environ 26 pour cent seulement.

Selon le plan de Freeland, le taux effectif passera aux deux tiers, mais uniquement sur les gains en capital supérieurs à 250 000 $ par an. Parallèlement, l’exonération cumulative des gains sur les petites entreprises passera à 1,25 million de dollars et sera indexée à l’inflation. Ces changements contribueront à combler une faille dans notre système existant qui profite aux plus riches d’entre nous. Selon mes estimations, environ 70 pour cent des nouveaux revenus proviendront de seulement 5 000 familles canadiennes appartenant au 0,1 pour cent le plus riche, avec un revenu familial moyen supérieur à 2,5 millions de dollars par an. Comme nous tous, ces familles méritent de profiter de leurs investissements. Mais pourquoi devraient-ils payer un taux d’imposition inférieur à celui que de nombreux Canadiens paient sur leur salaire ou leurs heures supplémentaires ?

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Le Le ministère des Finances dit que les faibles impôts sur les plus-values ​​visent « à encourager ou à attirer les investissements (et) à soutenir la compétitivité ». Mais une disposition fiscale dont bénéficient uniquement les actionnaires nationaux est il est peu probable qu’il ait un grand impact sur les investissements dans l’économie ouverte du Canada.

Une critique courante des impôts sur les plus-values ​​est que ils découragent les investissements risqués. Mais les économistes ont montré qu’un impôt sur les plus-values ​​qui traite symétriquement les pertes et les gains ne devrait avoir aucun impact sur la prise de risque. Dans la plupart des cas, les pertes peuvent être utilisées pour compenser d’autres impôts, de sorte que les investisseurs qui ont fait des paris perdants ne sont pas punis par notre système fiscal.

Il est vrai qu’en plus de payer des impôts sur les revenus qu’ils tirent des actions des sociétés, les actionnaires paient également de l’impôt sur les sociétés sur les bénéfices sous-jacents. Mais même en tenant compte de ces impôts sur les sociétés, le taux effectif sur les plus-values ​​reste inférieur à celui sur les revenus du travail les plus élevés. Il est également nettement inférieur à ce que paient les actionnaires s’ils perçoivent leurs bénéfices sous forme de dividendes plutôt que de gains en capital, après prise en compte du crédit d’impôt pour dividendes. En conséquence, les sociétés sont incitées à réduire leurs dividendes et à distribuer leurs bénéfices par le biais de rachats d’actions et d’acquisitions d’entreprises qui bénéficient d’un traitement fiscal sur les plus-values. Lorsque les décisions commerciales sont motivées par des considérations de planification fiscale, cela n’est jamais bon pour la productivité de l’entreprise.

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Pour les petites entreprises, l’avantage fiscal des gains en capital par rapport aux dividendes est encore plus important. Ainsi, les propriétaires de petites entreprises sont fortement incités à trouver des moyens de transformer leurs bénéfices en gains en capital plutôt qu’en dividendes ou en salaires, une stratégie connue sous le nom de « dépouillement des excédents ». Le dépouillement des surplus engendre de réels coûts économiques. L’expertise et les ressources consacrées à la planification fiscale ne créent aucun avantage social global. Parallèlement, les autorités fiscales doivent consacrer des ressources considérables à la recherche et à l’élimination de nouveaux abris fiscaux, ce qui entraîne une complexité inutile des règles fiscales.

Le NPD a a proposé une nouvelle taxe sur les Canadiens très riches. Ce serait bien pire pour l’économie que d’augmenter les impôts sur les plus-values. Cela entraînerait des coûts administratifs importants et des problèmes d’application, et cela exacerberait les distorsions fiscales entre les actifsnuisant à la productivité.

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La nouvelle augmentation ciblée de l’impôt sur les plus-values ​​constitue une meilleure solution. Cela contribue à uniformiser les règles du jeu pour tous les investisseurs, ce qui stimulera la productivité à long terme. Et les revenus supplémentaires aideront à remettre les finances d’Ottawa sur des bases saines. Les arguments en faveur de cette solution semblent clairs.

Poste financier

Michael Smart enseigne l’économie à l’Université de Toronto.

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