Opinion : L’écart choquant dans le plan EV d’Ottawa — manque de diligence raisonnable

Le réseau électrique dont la construction a pris plus d’un siècle devra doubler sa capacité en seulement 30 ans. Cela coûtera cher. Qui paie ?

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Par Colin Craig

Qu’arriverait-il à votre facture d’électricité si tous vos voisins commençaient à conduire des véhicules électriques (VE) ? Ce n’est pas une question hypothétique. Le plan du gouvernement fédéral est que les Canadiens conduisent massivement des véhicules électriques d’ici un peu plus d’une décennie. Ottawa a interdit la vente de nouveaux véhicules de tourisme à essence à partir de 2035 et le gouvernement a engagé des dizaines de milliards de dollars des contribuables en subventions et incitatifs aux fabricants de batteries pour véhicules électriques.

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On pourrait penser que quiconque rédige un tel plan comprendrait qu’il est crucial de savoir quel effet le prochain flot de véhicules électriques aura sur les factures d’électricité des Canadiens. Mais les recherches menées par SecondStreet.org suggèrent que personne ne connaît la réponse – ni même n’a abordé la question de manière sérieuse. Après avoir déposé des demandes d’accès à l’information à l’échelle nationale, les gouvernements ont généralement répondu qu’ils ne savaient tout simplement pas.

Certes, il est bon que les consommateurs disposent des véhicules électriques comme option de transport. La concurrence est bonne pour les consommateurs. Mais c’est une chose pour les Canadiens d’avoir le option d’acheter des voitures électriques, c’en est une autre pour le gouvernement de mandat de tels véhicules.

En plus des conséquences graves liées au fait que les choix des Canadiens concernant des choix de transport aussi importants leur sont retirés et sont plutôt faits à leur place par le gouvernement fédéral, rendre obligatoire les véhicules électriques entraîne des conséquences importantes pour les réseaux électriques.

Les véhicules électriques consomment beaucoup d’électricité. Selon Energy Minute, une organisation qui suit de près les questions énergétiques, une voiture électrique augmente la consommation électrique d’une maison de «25-35 pour cent.» Considérez que de nombreux ménages possèdent plus d’un véhicule et il est facile de comprendre à quel point une vague de véhicules électriques nécessitera de grandes quantités d’énergie. D’où viendra tout cela ?

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Une partie de la réponse consiste à recharger les véhicules électriques la nuit, lorsque la demande est plus faible et que les services publics d’électricité disposent de plus d’énergie disponible. Les analyses fournies à SecondStreet.org par les fournisseurs d’électricité de partout au Canada montrent qu’ils comptent sur les consommateurs pour faire exactement cela. Mais de nombreux services publics ont admis qu’une plus grande capacité serait nécessaire et envisagent les « énergies renouvelables » comme une option. Le problème évident des énergies renouvelables, bien sûr, est que le vent et le soleil luttent lorsque le vent ne souffle pas ou que le soleil ne brille pas – ce qui n’est pas le cas la nuit.

Pour rendre les choses encore plus difficiles, le gouvernement fédéral pousse les gouvernements provinciaux à cesser d’utiliser le gaz naturel et le pétrole pour la production d’électricité. Cela n’affectera pas beaucoup les provinces comme le Québec, le Manitoba et la Colombie-Britannique, car elles dépendent fortement de l’hydroélectricité. Mais l’Alberta, la Saskatchewan et. dans une moindre mesure, l’Ontario dépend davantage du gaz naturel pour son électricité et sera certainement touché.

L’Institut canadien du climat s’attend à ce que les changements réglementaires et la poussée en faveur des véhicules électriques signifient que les réseaux électriques auront besoin capacité de production d’électricité deux fois supérieure d’ici 2050. L’infrastructure électrique dont la construction a pris plus de 100 ans devra doubler en moins de 30 ans.

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En plus de devoir produire davantage d’électricité, les réseaux de distribution partout au Canada nécessiteront des mises à niveau. Cela signifie les lignes électriques de votre rue et de votre maison ainsi que les transformateurs de votre quartier. Dans de nombreuses rues canadiennes, l’infrastructure électrique existante ne peut tout simplement pas faire face à une forte augmentation de la demande. SecondStreet.org obtenu un rapport de SaskPowerle service public d’électricité de la Saskatchewan, qui a découvert qu’un groupe de 22 foyers ne pouvait gérer que 11 voitures électriques avant que des pannes ne surviennent.

Dans un document obtenu par SecondStreet.org auprès de Manitoba Hydro, le service public a noté que les améliorations destinées à accueillir les véhicules électriques entraîneront des tarifs plus élevés, ce qui entraînera touchent particulièrement les Canadiens à faible revenu car les coûts d’électricité représentent une part plus importante du budget de leurs ménages. Le service public a également noté que tous les contribuables seront touchés : même si vous ne possédez pas de véhicule électrique, vous paierez toujours pour ceux qui en possèdent.

En résumé, même si certains services publics reconnaissent que les tarifs augmenteront pour soutenir les véhicules électriques, aucun ne sait exactement quel en sera l’effet, car ils dépensent des milliards pour mettre à niveau leurs systèmes en vue de l’arrivée des véhicules électriques. Il serait évidemment préférable que les services publics disposent de ces chiffres, mais n’oublions pas que ce n’est pas leur idée, c’est celle d’Ottawa. Avant de se lancer sur l’autoroute des véhicules électriques, le gouvernement fédéral aurait dû calculer les implications de sa décision – province par province – et partager ses conclusions avec le public.

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Jusqu’à ce qu’une diligence raisonnable ait été effectuée, la seule option raisonnable est de suspendre à la fois l’interdiction des véhicules à essence et la promotion des véhicules électriques. Ce n’est que lorsque les Canadiens sauront comment le plan d’Ottawa affectera leur portefeuille qu’ils seront en mesure de le juger correctement.

Colin Craig est le président du groupe de réflexion SecondStreet.org.

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