Opinion : Le secteur bancaire canadien a besoin de plus de concurrence

La pression concurrentielle conduirait à ce que les paiements soient réglés en temps réel et que les comptes clients soient transférés par voie électronique et non manuellement.

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Il n’existe pas de solution universelle aux problèmes liés au coût de la vie auxquels sont confrontés les Canadiens. Mais qu’il s’agisse de hot-dogs, de logement ou de quoi que ce soit entre les deux, l’impact économique de la concurrence est clair : à mesure que le nombre d’options parmi lesquelles les consommateurs peuvent choisir augmente, les prix baissent et le service s’améliore.

La lutte pour les parts de marché est une meilleure incitation à l’innovation et à l’augmentation de la productivité que n’importe quelle politique industrielle ne pourrait jamais l’être. C’est pourquoi il était déconcertant d’apprendre de Bureau de la concurrence L’automne dernier, depuis 2000, le nombre d’industries non compétitives a augmenté au Canada, les entreprises dominantes sont moins susceptibles d’être contestées et les bénéfices et les marges ont augmenté de manière constante. Ce sont les Canadiens qui paient pour cela.

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Dans ce contexte Finances Canada a récemment organisé une consultation publique bienvenue sur la manière d’améliorer le choix, l’accessibilité financière et la qualité du service dans le secteur financier. Les Canadiens sont désormais habitués aux problèmes abordés lors de la consultation : des frais élevés pour les transactions aux guichets automatiques, des fonds insuffisants et des transferts de comptes de placement, qui découragent les clients de choisir le fournisseur de services financiers qui leur offre réellement la meilleure valeur et le meilleur service.

La concurrence et l’innovation en matière de produits sont encore entravées par l’infrastructure financière désuète du Canada, qui est à la traîne par rapport au règlement des paiements en temps réel et aux services bancaires axés sur le consommateur, qui ont amélioré de manière mesurable les résultats pour les consommateurs de tous les autres pays du G7.

Une partie du retard est due à la complaisance. Ceux qui cherchent à bloquer la concurrence s’opposent au changement en citant la performance relativement stable du Canada pendant la crise financière de 2008. De cours il est dans l’intérêt public de protéger les Canadiens contre les banques surendettées ou les prêts hypothécaires à risque, mais cela ne nécessite pas de protéger les institutions financières elles-mêmes contre les pressions de la concurrence.

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Une autre partie du problème est clairement structurelle. Le Canada est unique en raison de sa compétence partagée entre le fédéral et les provinces en matière de services financiers. L’incertitude réglementaire qui en résulte diffuse la responsabilité et fait pencher la balance en faveur des opérateurs historiques, qui peuvent surpasser n’importe quel acteur du changement, tant en termes de ressources que de Rolodex. Personne dans le système n’a véritablement l’autorité ou la responsabilité nécessaire pour offrir un choix aux consommateurs – y compris le Bureau de la concurrence, qui n’est habilité qu’à formuler des recommandations, qui ont été ignorées à plusieurs reprises au cours de la dernière décennie.

Le perdant dans tout cela est le consommateur canadien, qui se voit refuser un service de qualité tenu pour acquis ailleurs. Tout en payant des frais bancaires parmi les plus élevés au monde : 694 $ par foyer et par an, selon Statistique Canada.

En 2023, la moitié de tous les transferts de comptes transférant les fonds des nouveaux clients de leurs institutions existantes vers Wealthsimple ont été effectués manuellement — par télécopieur, courrier et chèque. Des milliers de projets ont pris plus de quatre semaines, malgré la disponibilité généralisée d’une technologie automatisée abordable et sécurisée. Non seulement les transferts manuels sont plus onéreux et plus difficiles à suivre, mais ils sont également lents et laissent les clients stressés, vulnérables à la volatilité des marchés et soumis à des frais déraisonnablement élevés. (Nous estimons ces frais à plus de 100 millions de dollars par an). Alors pourquoi les institutions financières continuent-elles à les utiliser ? Franchement, la raison la plus probable est qu’ils dissuadent les clients de partir. Pourtant, les autorités provinciales en valeurs mobilières n’ont pas rendu obligatoire les transferts automatisés ni imposé de frais ou de délais.

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Contrairement aux autres pays du G7, les paiements au Canada ne sont pas réglés en temps réel. L’argent peut circuler rapidement au 21e siècle, mais des incitations perverses à l’encontre de l’adoption du règlement instantané persistent. Les intermédiaires financiers apprécient clairement de percevoir des intérêts entre le début du paiement et son règlement. Mais pour les consommateurs comme pour les entreprises, devoir envoyer un paiement trois à cinq jours ouvrables avant son échéance (comme le conseillent les services publics et les universités) est une véritable difficulté, tout comme faire face aux retards dans la réception des paiements tels que les salaires ou les revenus des ventes.

En tant qu’entrant relativement récent sur le marché, Wealthsimple reconnaît que notre système financier concentré ne s’ouvrira pas du jour au lendemain. Mais il faut qu’il s’ouvre.

Un bon début serait de s’entendre sur une définition commune de l’intérêt public en ce qui concerne la surveillance du secteur financier – une définition qui intègre la nécessité de trouver un équilibre entre la limitation du risque macroprudentiel, ce qui est évidemment crucial, et l’offre aux consommateurs d’un choix significatif, ce qui a trop souvent été sous-évaluée dans les politiques du secteur financier.

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Nous devons ensuite veiller à ce que les mandats, pouvoirs et responsabilités de tous les régulateurs financiers soient conformes à l’intérêt public tel que défini. Et enfin, nous devrions donner au Bureau de la concurrence un pouvoir significatif pour mettre en œuvre son mandat dans le domaine des services financiers et pour vérifier la poursuite de l’intérêt public par les organismes de réglementation.

Rien ici ne constitue un excellent slogan de campagne. Mais l’Australie, le Royaume-Uni, les États-Unis et d’autres pays avec lesquels nous nous comparons habituellement ont montré qu’ils pouvaient apporter un changement systémique qui durerait au-delà des cycles électoraux.

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Nous partageons tous le même intérêt à préserver la stabilité et la sécurité de notre système financier. Mais nous partageons également tous l’intérêt d’offrir aux consommateurs – qui sont nous tous – une plus grande valeur de la part des institutions qui détiennent nos économies. Avec une bonne vision à long terme et une bonne volonté politique, les Canadiens peuvent bénéficier du meilleur système bancaire qu’ils méritent.

Poste financier

Jessica Oliver est responsable des relations gouvernementales et des affaires réglementaires chez Wealthsimple.

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