Opinion : Le gouvernement Legault continue de battre des records de dépenses

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Par Yanick Labrie et Tegan Hill

Le gouvernement du premier ministre François Legault a enregistré les deux années les plus élevées de dépenses gouvernementales du Québec — par personne, après ajustement à l’inflation — depuis 1965, date à laquelle les méthodes actuelles de calcul des dépenses ont commencé. Et en l’absence d’un changement radical de direction, son gouvernement enregistrera probablement un nouveau déficit lorsqu’il présentera son prochain budget en mars.

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Selon un nouvelle étude Selon les données publiées par l’Institut Fraser, de 1965 à 2021, dernière année pour laquelle des données sont disponibles, les dépenses de programmes par personne ont été les plus élevées en 2021 (à 15 562 $) et en 2020 (15 260 $), toutes deux sous le gouvernement Legault. Bien sûr, c’étaient des années de pandémie, donc une certaine augmentation des dépenses était compréhensible. Mais même en excluant les dépenses liées au COVID, elles demeurent les deux années de dépenses par personne les plus élevées au Québec depuis 1965 – et très probablement depuis toujours, puisque les dépenses par personne cette année-là, alors que la Révolution tranquille prenait de l’ampleur, n’étaient que de 2 942 dollars.

Mise à jour financière indique qu’il prévoit de poursuivre ses dépenses élevées, en projetant des déficits de 4 milliards de dollars, 3 milliards de dollars, 2 milliards de dollars et un peu moins de 1 milliard de dollars pour les quatre prochains exercices financiers, puis un équilibre budgétaire, enfin, en 2027-2028. Cette trajectoire de descente régulière ressemble effectivement à un plan. Mais les gouvernements sont connus pour échouer de respecter leurs engagements budgétaires à moyen terme au-delà de deux ans. (Ceux qui donnent la priorité à l’équilibre au sein deux ans ont tendance à avoir du succès.) De façon inquiétante, le ministre des Finances, Éric Girard, a déjà averti que le déficit sera plus important que prévu initialement, ce qui signifie presque certainement que l’équilibre budgétaire sera repoussé plus loin dans le futur.

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L’arithmétique inévitable du déséquilibre budgétaire est que les déficits alimentent l’accumulation de dettes, que les Québécois doivent finalement financer avec impôts. Les projections suggèrent qu’avec une dette nette (dette totale moins actifs financiers) de 210 milliards de dollars en 2022-2023, les intérêts de la dette du gouvernement atteindront 9,9 milliards de dollars, soit 1 127 dollars par personne. Les intérêts de la dette constituent désormais la troisième catégorie budgétaire du gouvernement après la santé et l’éducation. En raison de la hausse des taux d’intérêt et des déficits persistants, ce montant devrait atteindre 11,1 milliards de dollars d’ici 2027-2028, soit près de 10 pour cent des recettes totales du gouvernement provincial.

Contrairement à de nombreuses autres dépenses publiques, les paiements d’intérêts ne sont pas discrétionnaires. Ils doivent être payés. Et une fois payés, ils ne sont plus disponibles pour les soins de santé, l’éducation ou même les allégements fiscaux.

Quelle est la solution ?

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Le déficit est simplement la différence entre les dépenses publiques et les recettes publiques au cours d’une année donnée, ce qui signifie que pour le réduire, le gouvernement doit soit trouver plus de recettes (c’est-à-dire augmenter les impôts), soit réduire ses dépenses. Étant donné que des impôts plus élevés peuvent nuire à la croissance économique en décourageant l’entrepreneuriat, le travail, l’investissement et l’épargne, le meilleur choix consiste à freiner les dépenses historiquement élevées. Ce n’est pas seulement une théorie abstraite… recherche menée pendant de nombreuses années dans de nombreux pays, dont le Canada, montre que les réductions de dépenses ont des effets beaucoup moins dommageables sur l’économie que les augmentations d’impôts.
Pour protéger les Québécois des coûts des déficits et de l’accumulation de dettes qu’ils entraînent, le prochain budget du Québec devrait freiner les dépenses. Sinon, les Québécois en paieront le prix.

Yanick Labrie est chercheur principal à l’Institut Fraser, où Tegan Hill est analyste politique.

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