Opinion : La révision du crédit d’impôt pour la R&D doit se concentrer sur les bonnes questions

John Lester : Le Canada ne suit pas la concurrence mondiale pour la croissance et la prospérité axées sur l’innovation

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Le Canada ne suit pas la concurrence mondiale pour la croissance et la prospérité axées sur l’innovation.

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Notre intensité de recherche et développement est faible par rapport à d’autres pays et pas assez de nos inventions sont commercialisées chez nous. L’examen actuel d’Ottawa du crédit d’impôt pour la recherche scientifique et le développement expérimental (RS&DE) annoncé dans son dernier budget peut-il faire une différence?

En principe, oui, mais les premières indications sont que l’examen se concentrera sur les questions de mérite douteux ou celles qui seraient mieux traitées avec de nouvelles mesures plutôt qu’en modifiant la RS&DE.

L’examen fédéral a deux objectifs. La première consiste à évaluer si le programme de RS&DE est efficace pour encourager la R&D qui profite au Canada. Le deuxième objectif est d’explorer les possibilités de moderniser et de simplifier le programme de la RS&DE.

Évaluer si le crédit d’impôt à l’investissement pour la RS&DE encourage la R&D qui profite au Canada semble être un raccourci pour suggérer que le programme soit structuré de manière à encourager une plus grande commercialisation de la R&D au Canada. Une façon d’y parvenir serait de rendre les avantages de la RS&DE conditionnels à la conservation et à la commercialisation de la propriété intellectuelle (PI) qui en résulte au Canada, comme le recommande le Conseil canadien des innovateurs.

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Cependant, l’imposition de ces exigences de rendement créerait un compromis désagréable : moins de RD serait effectuée au Canada, mais une plus grande part serait commercialisée ici, sans aucune garantie que les Canadiens s’en tireraient mieux. L’exigence de performance « collerait » réduirait le rendement de la R&D, et donc le montant réalisé, car certaines entreprises ne pourraient plus choisir de vendre leur propriété intellectuelle à des étrangers ou de la commercialiser à l’étranger, même lorsque ce sont les options les plus rentables. Ce compromis pourrait être évité en offrant la « carotte » d’un taux d’imposition inférieur sur les revenus de propriété intellectuelle. Comme je l’ai soutenu autre partune IP Box serait un moyen rentable de promouvoir davantage de R&D et sa commercialisation au Canada.

L’annonce budgétaire de l’examen de la RS&DE indique clairement que la modernisation comprendra des révisions à la définition des travaux admissibles au crédit RS&DE. Une proposition très médiatisée consiste à faire des coûts de gestion de la propriété intellectuelle des dépenses éligibles. Cette approche présente l’inconvénient de lier les niveaux d’aide au taux du crédit d’impôt pour la RS&DE. Si la subvention des coûts de gestion de la propriété intellectuelle est considérée comme une bonne politique publique, une meilleure approche consisterait à mettre en œuvre une mesure distincte avec un taux de subvention distinct, comme des déductions multiples de l’impôt sur le revenu pour ces dépenses. Plus généralement, élargir la définition de la R&D est risqué. Les critères d’éligibilité actuels sont conformes à la définition internationalement reconnue de la R&D, qui peut être subventionnée sans être soumise à des droits compensateurs.

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L’examen explorera également les possibilités de simplifier le crédit d’impôt pour la RS&DE. C’est un objectif louable, mais le gouvernement n’a pas de base factuelle pour prendre des décisions éclairées. Les seules informations disponibles sur les coûts d’observation globaux ont été recueillies en 2011. Ces données d’enquête devraient être mises à jour et élargies pour inclure des détails sur la façon dont les entreprises passent leur temps lorsqu’elles demandent un crédit d’impôt pour la RS&DE. Les informations qui en résulteraient contribueraient à orienter les efforts de simplification, en partie en fournissant une perspective sur l’évolution des coûts au fil du temps.

Dans l’ensemble, l’examen n’est pas axé sur les bons enjeux pour avoir un impact substantiel sur l’efficacité de la RS&DE. Pour améliorer la performance du Canada dans la compétition mondiale pour une croissance axée sur l’innovation, deux changements doivent être apportés.

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Premièrement, le soutien aux grandes entreprises devrait être accru et le soutien aux petites entreprises devrait être réduit. Les gouvernements subventionnent la R&D parce que ses avantages ne se limitent pas à l’entreprise effectuant la R&D. Une partie des connaissances créées lors de la R&D s’échappe inévitablement ou déborde sur d’autres entreprises, ce qui permet à ces entreprises d’en bénéficier sans effectuer elles-mêmes la R&D. Ces retombées de connaissances sont plus importantes pour les grandes entreprises que pour les petites entreprises, mais la R&D effectuée par les petites entreprises est subventionnée à un taux beaucoup plus élevé.

Un rééquilibrage des taux de crédit d’impôt augmenterait donc le bénéfice social net de la subvention RS&DE. Le rééquilibrage augmenterait également le taux de commercialisation. Les subventions abaissent le taux de rendement minimal pour l’investissement privé, ce qui permet aux projets de R&D ayant moins de potentiel commercial d’aller de l’avant. Des subventions de R&D plus faibles pour les petites entreprises signifieraient moins de projets infructueux seraient entrepris, avec un impact moindre ou nul sur le nombre de projets réussis.

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Deuxièmement, les taux de crédit devraient varier selon le type de RD effectuée. Les avantages sociaux de la R&D fondamentale et appliquée sont supérieurs aux avantages sociaux du développement expérimental. Les taux de crédit devraient refléter cette différence.

Combinés à une IP Box, ces deux changements se traduiraient par une plus grande quantité de R&D effectuée, un taux de réussite plus élevé pour la R&D effectuée et plus d’activités de commercialisation entreprises au Canada. L’examen du soutien fiscal à la R&D peut faire la différence s’il est axé sur les bons enjeux.

John Lester est un auteur de l’Institut CD Howe et un membre exécutif de la School of Public Policy de l’Université de Calgary.

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