Opinion : Comment réduire la dépendance d’Ottawa à l’impôt sur le revenu

Le recours excessif à l’impôt sur le revenu nuit à l’investissement. Augmenter la TPS de deux points et réduire les impôts sur le revenu et les sociétés

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Par Alex Laurin et Nick Dahir

Si l’on considère les pays de l’OCDE, le Canada est globalement un pays à fiscalité moyenne, mais il dépend beaucoup plus de l’impôt sur le revenu et beaucoup moins des prélèvements sur la consommation que la plupart des autres pays industrialisés. S’appuyer autant sur l’impôt sur le revenu nuit à notre performance économique.

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Chaque impôt crée des distorsions économiques, mais certains impôts surutilisés sont plus dommageables que d’autres. En collectant une plus grande partie de nos revenus grâce aux impôts les moins dommageables, nous pourrions améliorer les performances économiques sans réduire les services publics.

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Le dernier Institut CD Howe Budget fantôme propose un changement simple à la composition fiscale fédérale : augmenter le taux de la TPS de deux points de pourcentage pour le ramener à son taux initial de sept pour cent. Dans le même temps, réduire le taux fédéral des sociétés de deux points de pourcentage et le taux de la deuxième tranche d’impôt sur le revenu des particuliers de 5,5 points, le faisant passer de 20,5 à 15 pour cent. Il s’agit d’une tranche allant de 55 867 $ à 111 733 $.

Enfin, pour couvrir tout préjudice causé aux Canadiens à faible revenu par l’augmentation de la TPS ainsi que tout retour de bâton politique découlant du fait que dans la tranche la plus basse, le taux d’imposition sur le revenu ne bouge pas : doubler les montants de base du crédit d’impôt pour TPS.

Les prévisions de revenus sont toujours difficiles, mais notre meilleure estimation est que deux points supplémentaires sur la TPS rapporteront 26,1 milliards de dollars au prochain exercice financier, tandis que la réduction du taux d’imposition des sociétés coûtera 6,3 milliards de dollars, la réduction du taux d’impôt sur le revenu, 14,9 milliards de dollars, et l’augmentation du taux d’imposition des sociétés. en crédit pour TPS, 5,8 milliards de dollars. Additionnez ces quatre changements et le gouvernement fédéral se retrouve à court de 900 millions de dollars. Dans un budget de plus de 500 milliards de dollars, ce n’est pas beaucoup.

Quels sont les avantages de ce changement d’impôt sans incidence sur les recettes ?

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La réduction de l’impôt sur les sociétés augmenterait le rendement après impôt attendu sur les investissements commerciaux potentiels, rendant ainsi davantage d’opportunités souhaitables et augmentant ainsi le stock de capital et l’activité économique. Cela pourrait également déplacer les bénéfices de certaines multinationales vers le Canada.

Une baisse de l’impôt sur le revenu des personnes physiques réduirait l’évasion fiscale et stimulerait un plus grand effort de travail et une plus grande participation. Une réduction de l’impôt sur le revenu des particuliers encouragerait également la prise de risque et l’activité entrepreneuriale. Et, dans une belle boucle de rétroaction, l’augmentation des revenus générée par ces effets se traduira par une augmentation d’environ 3 pour cent des recettes de la TPS.

Comme nous l’avons mentionné, nous réduirions l’impôt sur le revenu des particuliers uniquement dans la deuxième tranche. Toutefois, les familles appartenant aux quartiles à faible revenu verraient leur fardeau fiscal net relatif demeurer relativement inchangé grâce au doublement du crédit d’impôt pour TPS.

Alors pourquoi réorienter les impôts s’il n’y a aucun gain de recettes ? Parce que générer les mêmes revenus avec des impôts qui nuisent moins à l’économie améliore la situation des Canadiens. Se basant sur estimations du coût marginal des fonds publics par Bev Dahlby de l’Université de Calgary et Ergete Ferede de l’Université MacEwan, nous estimons qu’un changement d’impôt comme celui que nous proposons entraînerait une amélioration économique à long terme de 4,5 milliards de dollars par an.

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Une conception politique innovante peut stimuler l’activité économique et les revenus sans réduire les services publics ni nuire aux plus défavorisés. Les investissements des entreprises au Canada sont ternes depuis 2015, menant à une baisse du capital par travailleur, ce qui explique en partie la stagnation du PIB réel par personne. Les récentes réformes fiscales ont été motivées principalement par un besoin perçu de redistribution. Nous devons maintenant nous attaquer aux effets négatifs du système fiscal sur la performance économique du Canada. La politique fiscale fédérale peut aider. Le budget du mois prochain serait un bon point de départ.

Alex Laurin est directeur de recherche à l’Institut CD Howe, où Nick Dahir est agent de recherche. Cet article reflète les idées discutées lors de la récente conférence de deux jours de l’Institut CD Howe sur la politique fiscale.

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