Les meilleurs romans policiers de 2021

Voici un secret qui mérite d’être partagé : chaque année est une bonne année pour la fiction policière. Je le sais depuis aussi longtemps que je suis un lecteur sérieux du genre, mais cela m’a été rappelé alors que ma première année civile à écrire la rubrique Crime touchait à sa fin. Ce fut un plaisir de renouer avec d’anciens favoris et de me familiariser avec de nouveaux, et de parcourir les façons dont l’écriture policière ouvre une fenêtre sur la société, révélant des fils effilochés et nouvellement forgés. Il était difficile de réduire la liste à une douzaine de voleurs, comme cela devrait et doit être.

L’histoire est le fil conducteur de la plupart de mes sélections, en partie parce que la distance de plusieurs décennies permet une évasion bienvenue des préoccupations contemporaines, et aussi parce qu’un nouveau contexte éclaire à la fois le passé et le présent. Les débuts de Nekesa Afia, FILLES MORTES MORTES (Berkley Prime Crime, 336 pp., papier, 16 $), évoque la vie des femmes, vers la Renaissance de Harlem dans les années 1920, dans toute leur splendeur capricieuse et magnifique, ainsi que la brusquerie avec laquelle leurs espoirs et leurs rêves peuvent être violemment étouffés.


Deuxième sortie de Stephen Spotswood, MEURTRE SOUS LA PEAU (Doubleday, 368 pp., 23,99 $), poursuit les aventures de mon nouveau duo de détectives préféré, Lillian Pentecôte et Will Parker, alors qu’ils résolvent des mystères dans un milieu des années 40 évoquant Nero Wolfe et le film noir. Et bien qu’il soit clairement situé dans le présent, le joyeux L’HOMME QUI EST MORT DEUX FOIS (Pamela Dorman/Viking, 352 pages, 26 $) évoque les tropes classiques du crime avec un mélange d’humour pétillant et d’émotion.


La récolte de romans policiers de cette année a également présenté plusieurs nouvelles versions de la Seconde Guerre mondiale. Derek B. Miller COMMENT TROUVER VOTRE CHEMIN DANS L’OBSCURITÉ (Houghton Mifflin Harcourt, 368 pages, 26 $) me sentais particulièrement à l’écoute de mes goûts, mettant en vedette des gangsters du milieu du siècle, le célèbre complexe Catskills Grossinger’s, la naissance de la comédie stand-up et de tendres examens de l’identité juive. celle de Naomi Hirahara CLARK ET DIVISION (Soho, 320 pages, 27,95 $) a exploré les ramifications de l’internement japonais à travers le prisme d’une jeune femme déterminée à élucider le meurtre de sa sœur. Et CINQ DÉCEMBRE (Dur Case Crime, 425 pages, 29,99 $), une épopée de guerre, d’emprisonnement, de torture, de romance, de langue étrangère et de culture de James Kestrel, considère avec émotion le coût d’une mort massive.


de Silvia Moreno-Garcia LE VELOURS C’ÉTAIT LA NUIT (Del Rey, 284 pages, 28 $) était un favori particulier, un breuvage immensément satisfaisant parfumé d’amour, de chagrin, de violence, de musique et de terreur troublante qui se déroule au début des années 1970 au Mexique. Voici un auteur qui maîtrise parfaitement le genre.


Un certain nombre de romans ont examiné la relation toujours tendue entre l’artiste et le matériel source. Celui qui s’est le plus attardé a été les débuts stylés et assurés d’Alexandra Andrews, QUI EST MAUD DIXON ? (Petit, Brown, 324 pp., 28 $), une satire intelligente d’envie et d’ambition d’écrivain qui montre pourquoi vivre dans sa propre peau peut être la perspective la plus effrayante de toutes.


Une autre tendance croissante de la fiction policière cette année s’est concentrée sur sa relation avec le crime réel, qu’il s’agisse d’utiliser le podcast sur le crime réel comme dispositif de cadrage ou d’explorer les effets de meurtres réels. Cette catégorie a produit plusieurs efforts supérieurs, surtout les débuts de Willa C. Richards, LE CONFORT DES MONSTRES (Harper, 400 pages, 27 $), qui juxtapose un récit en couches de fraternité, d’éducation difficile, de violence et de chagrin contre l’arrestation du meurtrier en série de Milwaukee Jeffrey Dahmer au cours de l’été 1991.


Cette année a apporté les premiers romans pandémiques, et les mois et les années à venir en produiront sans aucun doute plus. Catie Disabato’s TU UP? (Melville House, 305 pp., papier, 17,99 $) ne compte pas tout à fait, car il a été en grande partie terminé avant les fermetures, mais il capture le sentiment des 18 derniers mois. Son examen de la perte, saturé de messages textuels et teinté de paranormal, qu’il s’agisse d’une mort subite ou d’une rupture d’amitié, crée un cauchemar existentiel pour le personnage principal du roman, Eve, alors qu’elle essaie de trouver son moi le plus profond dans l’épave de l’autre moi qu’elle a abandonné.


Mon roman policier préféré était celui sur lequel je n’avais pas écrit. Mais je fais écho aux hosannas pleuvent, dans ce journal et ailleurs, sur le SA Cosby’s LARMES DE RASOIR (Flatiron, 336 p., 26,99 $), un portrait bouleversant et émotionnellement dévastateur du chagrin parental et des préjugés de longue date, et un thriller express de vengeance réalisé et nié. C’est brutal et violent et plein de grâce.


Enfin, cette année a apporté une abondance de rééditions bienvenues. Ceux que je note le plus sont RHODE ISLAND ROUGE, COQ AU VIN et PILONS (tous Vintage Crime/Black Lizard, papier, 16 $ chacun), la série jazz de Charlotte Carter mettant en vedette la chanteuse de rue devenue détective Nanette Hayes; Le roman noir emblématique de Dorothy B. Hughes de 1946, MONTEZ LE CHEVAL ROSE (American Mystery Classics, 288 pages, papier, 15,95 $); le mystère du puzzle de 1987 LES MEURTRES DE LA MAISON DECAGON (Pouchkine, 288 pp., papier, 16 $), par Yukito Ayatsuji; et celui d’Anthony Berkeley LE MYSTÈRE DE WINTRINGHAM (Harper 360/Collins Crime Club, 236 pages, 16,99 $), réédité pour la première fois en près de 95 ans et un brillant exemple des talents de complot diaboliques de l’auteur.

La chronique de romans policiers de Sarah Weinman paraît deux fois par mois dans le Book Review.

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