Les impôts ne devraient pas faire bouger la queue du chien de l’investissement, mais c’est ce que veut Trudeau

Kim Moody : Ottawa encourage les gens à cristalliser leurs gains et à payer des impôts. C’est un sacré plan financier

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Le budget fédéral canadien est publié depuis une semaine, ce qui laisse suffisamment de temps pour comprendre à quel point il est terrible.

Les problèmes commencent par une politique budgétaire faible, des dépenses excessives et des frais croissants de la dette publique estimés à 54,1 milliards de dollars pour l’année à venir. Cela représente plus d’un milliard de dollars par semaine que les Canadiens paient pour des choses qui n’apportent aucun avantage à la société.

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Ensuite, le budget illustre clairement la faiblesse persistante des politiques fiscales du gouvernement, dont deux sont apparemment bonnes pour les entrepreneurs. Mais l’Incitatif canadien aux entrepreneurs (IEC) de 2 millions de dollars proposé et l’exonération des gains en capital de 10 millions de dollars pour les transferts à une fiducie d’actionnariat salarié (EOT) sont tous deux risibles.

Pourquoi? Eh bien, pour le CEI, pratiquement tous les secteurs entrepreneurials (sauf la technologie) ne sont pas éligibles. Si vous travaillez dans un secteur admissible, l’exemption de 2 millions de dollars s’accompagne d’une liste longue et stricte de critères (auxquels il sera très difficile pour la plupart des entrepreneurs d’être admissibles) et elle est introduite progressivement sur une période de 10 ans. 200 000 $ par an.

Pour les transferts vers les EOT, un entrepreneur doit renoncer à tout contrôle juridique et factuel pour être éligible à l’exonération de 10 millions de dollars, même si l’EOT paiera probablement l’entrepreneur sur ses bénéfices futurs. Le risque commercial associé à un tel transfert est probablement trop important pour que la plupart des entrepreneurs l’acceptent.

Mais la proposition phare du budget était l’augmentation du taux d’inclusion des gains en capital de 50 à 66,7 pour cent pour les dispositions prenant effet après le 24 juin 2024. La proposition comprend un taux d’inclusion de 50 pour cent sur les premiers 250 000 $ de gains en capital annuels pour les particuliers, mais pas pour les sociétés et les fiducies. Oh, ces sociétés et fiducies maléfiques.

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Il y a beaucoup de défauts dans cette politique proposée. La première est qu’en ne plaçant pas les particuliers, les sociétés et les fiducies sur le même pied d’imposition en ce qui concerne l’imposition des gains en capital, le principe fondamental de l’intégration (l’idée selon laquelle les régimes fiscaux des sociétés et des particuliers devraient être indifférents au fait qu’un investissement soit détenu dans une société ou dans une société) directement par le contribuable) est complètement jeté par la fenêtre. C’est faux.

Certains économistes se sont prononcés en faveur de la proposition, principalement en raison d’arguments en matière d’équité (un dollar vaut un dollar), mais ces arguments ignorent le monde réel de l’investissement, où les investisseurs examinent le risque global, la liquidité et la valeur temporelle de l’argent.

Si les plus-values ​​sont imposées à un taux proche des taux d’imposition des salaires, pourquoi les entrepreneurs et les investisseurs voudraient-ils risquer leur capital alors que de tels investissements pourraient rester illiquides pendant une longue période et être très risqués ?

Ils chercheront des pâturages plus verts pour leurs investissements et ils le font déjà. J’ai répondu à un très grand nombre de questions d’investisseurs au cours de la semaine dernière et j’inviterais les universitaires et les économistes qui soutiennent l’augmentation du taux d’inclusion à venir vivre à ma place pendant une journée pour voir comment le monde théorique de l’équité et du comportement entrer en collision. Ce n’est pas bon et cela ne fait certainement rien pour résoudre les problèmes évidents de productivité du Canada.

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Bien sûr, il y a eu le bavardage habituel encourageant ces personnes à partir (« ne vous laissez pas frapper par la porte en sortant », disent certains) de la part de ceux qui ne comprennent pas les bases de l’économie et de la politique fiscale, mais ces pom-pom girls devraient faites attention à ce qu’ils souhaitent. La perte de Canadiens qui réussissent et de leurs investissements nous affecte tous de manière très négative.

Le message du gouvernement autour de cette proposition fiscale a contrarié de nombreuses personnes, dont moi. Plus précisément, c’est le paragraphe suivant des documents budgétaires, repris par de nombreux partisans, qui est bouleversant :

« L’année prochaine, 28,5 millions de Canadiens ne devraient pas toucher de revenus de gains en capital, et 3 millions devraient gagner des gains en capital inférieurs au seuil annuel de 250 000 $. Seulement 0,13 pour cent des Canadiens ayant un revenu moyen de 1,4 million de dollars devraient payer plus d’impôt sur le revenu des particuliers sur leurs gains en capital au cours d’une année donnée. Par conséquent, pour 99,87 pour cent des Canadiens, l’impôt sur le revenu des particuliers sur les gains en capital n’augmentera pas. (Cela représente environ 40 000 contribuables.)

Franchement, c’est de la foutaise. Il ignore carrément plusieurs faits.

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D’une part, il existe des centaines de milliers de sociétés privées détenues et contrôlées par des résidents canadiens. Ces sociétés seront assujetties au taux d’inclusion des gains en capital majoré, sans application progressive annuelle de 250 000 $. En raison de la manière dont les revenus passifs sont imposés dans ces sociétés privées sous contrôle canadien, le fardeau fiscal accru sur les gains en capital réalisés sera ressenti par les actionnaires individuels sur la distribution de dividendes requise pour récupérer certains impôts remboursables des sociétés.

En outre, les sociétés publiques qui réalisent des gains en capital paieront un impôt à un taux d’inclusion plus élevé, ce qui se traduira par un impôt sur les sociétés plus élevé, ce qui signifie que des montants réduits pourront être versés sous forme de dividendes aux actionnaires individuels (y compris ceux détenus par les retraites des particuliers).

Les documents budgétaires mesurent simplement le nombre de sociétés ayant déclaré des gains en capital au cours des dernières années et indiquent que ce chiffre représente 12,6 pour cent de toutes les sociétés. Cette mesure est superficielle et ne couvre pas toute l’histoire, comme décrit ci-dessus.

Des millions de Canadiens possèdent également un deuxième bien immobilier, qu’il s’agisse d’un chalet ou d’un bien locatif. Ces propriétés seront éventuellement vendues, avec une probabilité que le gain dépasse le seuil de 250 000 $.

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Au décès, les gains en capital les plus importants d’un particulier seront souvent réalisés à la suite de dispositions réputées effectuées immédiatement avant son décès. Cela entraînera une réelle possibilité de gains en capital supérieurs à 250 000 $.

Et les personnes qui deviennent non-résidents du Canada — et ce chiffre augmente rapidement — ont recours à des dispositions réputées de leurs actifs (à quelques exceptions près). Ils seront confrontés à la possibilité que ces gains dépassent 250 000 $.

Les politiques autour de l’augmentation du taux d’inclusion des gains en capital sont assez évidentes. Le gouvernement prévoit que les contribuables canadiens cristalliseront leurs gains inhérents avant la date de mise en œuvre, en particulier les sociétés qui ne bénéficieront pas d’un taux d’inclusion annuel inférieur de 250 000 $. Pour l’année en cours, le gouvernement prévoit des prélèvements fiscaux de 4,9 milliards de dollars. Mais l’année prochaine, ce montant chutera considérablement pour atteindre environ 1,3 milliard de dollars.

C’est une façon ridicule de protéger les énormes dépenses du gouvernement et d’essayer de donner l’impression qu’il maintient le cap sur ses déficits incontrôlables. Le gouvernement encourage les citoyens à cristalliser leurs gains et à payer des impôts. C’est un sacré plan financier.

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Il y a un vieux dicton selon lequel l’impôt ne devrait pas faire bouger la queue du chien de l’investissement, mais c’est exactement ce que le gouvernement encourage les Canadiens à faire au nom de l’augmentation des recettes fiscales à court terme. C’est tout simplement faux.

J’espère que le gouvernement réfléchira à nouveau à la proposition relative aux gains en capital, mais je ne retiens pas mon souffle.

Kim Moody, FCPA, FCA, TEP, est la fondatrice de Moodys Tax/Moodys Private Client, ancienne présidente de la Fondation canadienne de fiscalité, ancienne présidente de la Society of Estate Practitioners (Canada) et a occupé de nombreux autres postes de direction au sein du secteur canadien. communauté fiscale. Il est joignable au [email protected] et son profil LinkedIn est https://www.linkedin.com/in/kimmoody.

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