La femme aux pieds nus de Scholastique Mukasonga critique – hommage extraordinaire à la maternité | Fiction en traduction

Sle tendre hymne à la maternité et à la communauté de cholastique Mukasonga (initialement publié en français en 2008 et parfaitement traduit par Jordan Stump) explore comment l’exil prive les gens de leurs traditions et de leur identité.

Née au Rwanda en 1956, Mukasonga a connu très tôt le conflit ethnique qui a marqué son pays. En 1960, sa famille tutsi est exilée dans la « plaine sèche et poussiéreuse du Bugesera », près de la frontière burundaise. Ils ont laissé derrière eux leurs montagnes bien-aimées et les vaches qu’ils avaient autrefois fièrement gardées, forcés de vivre de la culture du sorgho, des haricots et des légumes.

Mukasonga rend hommage à sa mère, Stefania, et aux femmes des villages de réfugiés qui les ont tous « nourris, protégés, conseillés et consolés ». L’auteur se souvient des rituels qui ont façonné ses années de formation et nourri sa famille. L’arrangement des mariages, la consommation de bière de sorgho, la récompense du pain et l’amour des femmes pour la pipe sont relatés avec une touche habile. Et la menace d’une violence soudaine de la part des soldats hutus est omniprésente.

Le respect de l’apprentissage est au cœur de ses mémoires. Le « progrès » a été célébré et ses parents ont reconnu que l’éducation était essentielle pour donner à leurs enfants la possibilité de rejoindre « l’évolution ». Malheureusement, Mukasonga a dû quitter son école à Butare et fuir au Burundi. Elle s’est installée en France en 1992, deux ans avant le génocide des Tutsi ; 37 membres de sa famille ont été massacrés.

Ce bain de sang hante et propulse le récit. Au début, Mukasonga écrit : « Maman, je n’étais pas là pour couvrir ton corps et il ne me reste que des mots… encore et encore, mes phrases tissent un linceul pour ton corps disparu. » Dans sa conclusion déchirante, elle décrit un cauchemar à propos de ceux qu’elle a laissés derrière elle. L’ombre de son amie Candida lui demande : « As-tu un pagne [cloth wrap] assez grand pour les couvrir tous, chacun d’eux… chacun… chacun ?

La femme aux pieds nus est un hommage extraordinaire à « Mère Courage », ainsi qu’un rappel opportun des ravages de la guerre.

La femme aux pieds nus de Scholastique Mukasonga (traduit par Jordan Stump) est publié par Daunt Books (£9.99). Pour soutenir la Gardien et Observateur commandez votre exemplaire sur guardianbookshop.com. Des frais de livraison peuvent s’appliquer

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