Kathryn Marshall : La répression des préjudices en ligne menée par Trudeau est une recette pour un dysfonctionnement de la justice

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Le premier ministre Justin Trudeau vient de rendre l’accès à la justice encore pire dans ce pays. Et cela n’est pas peu dire, si l’on considère que la Cour fédérale a ordonné le mois dernier à Trudeau de nommer davantage de juges en raison des délais excessifs dans le système judiciaire.

La semaine dernière, le gouvernement Trudeau a annoncé son projet de loi sur les méfaits en ligne, le projet de loi C-63. L’une des choses que ce projet de loi ferait, s’il était adopté, serait de donner à la Commission canadienne des droits de la personne le pouvoir de statuer sur les plaintes pour discours haineux. En tant que praticien du droit des droits de la personne et ayant connu des années de retard dans le processus, tout ce à quoi je pensais en entendant cette annonce était le bruit strident du système judiciaire qui s’arrêtait.

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La dernière chose que notre système peut gérer à l’heure actuelle est une pile de nouvelles plaintes. Il ne peut même pas gérer ceux qui existent déjà.

Je travaille actuellement sur un dossier dans lequel une plainte en matière de droits de la personne a été déposée en octobre 2022 et n’a toujours pas été traitée. La Commission canadienne des droits de la personne est dans un état épouvantable, et il semble que personne à Ottawa ne l’ait examinée avant de se rendre à la table de rédaction.

Le projet de loi C-63 ne ferait qu’empirer les choses en permettant aux personnes de déposer des plaintes en matière de droits de la personne contre d’autres personnes ayant publié des « discours haineux » en ligne. Cela ouvrirait la porte à des plaignants vexatoires et épris de culture d’annulation pour bombarder la commission.

Les définitions vagues du projet de loi risquent également d’engorger le système.

Trudeau a sûrement défini le discours de haine avec une précision chirurgicale, n’est-ce pas ? Pour éliminer les plaintes de mauvaise foi et prévenir les inévitables abus des processus de la commission ? Malheureusement, la réponse à ces questions est « non ».

Projet de loi C-63 définit « discours de haine » comme quelque chose qui « exprime la haine ou la diffamation d’un individu ou d’un groupe d’individus sur la base d’un motif de discrimination interdit ». Il ajoute que cela n’inclut pas nécessairement les contenus qui « expriment du dédain ou de l’aversion ou qui discréditent, humilient, blessent ou offensent », mais cela n’exclut pas non plus ces facteurs.

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Quel que soit le contraire de précis, c’est ça. C’est une définition très large et généreuse.

Le gouvernement fédéral dit que ce projet de loi garantira des « audiences efficaces » et définira les procédures permettant à la Commission canadienne des droits de la personne de rejeter « rapidement » les plaintes sans fondement, mais ce sont de nobles promesses. « Rapide » et « efficace » sont des termes étrangers au système judiciaire canadien.

Malgré les promesses de rapidité, ce projet de loi ne promet pas non plus d’embaucher une armée de personnes pour traiter l’assaut des plaintes.

Il promet cependant un processus grâce à quoi l’identité des plaignants peut rester confidentielle. Le projet de loi C-63 permet à une personne de déposer une plainte contre quelqu’un d’autre pour son discours, puis de bénéficier de l’anonymat devant un tribunal des droits de la personne. Il est inquiétant de constater que Trudeau a abandonné le principe de la publicité des débats judiciaires.

Permettre à un plaignant de se cacher derrière un écran ne réduira pas non plus le nombre de plaintes infondées.

La meilleure façon pour Trudeau de faire progresser les droits de la personne est de fournir suffisamment de soutien à notre système judiciaire surchargé afin que les affaires puissent être jugées en temps opportun. Au lieu de cela, il a fait le contraire. Le projet de loi C-63 priverait la Commission de ses ressources déjà limitées pour traiter l’arriéré de plaintes légitimes – et c’est la pire chose que Trudeau aurait pu faire pour les droits de la personne.

Poste National

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