Joe Oliver : Les régulateurs devraient exiger que les retours sur investissement soient déclarés en termes réels

L’évolution de vos investissements en termes corrigés de l’inflation constitue une information de base que les Canadiens devraient avoir pour devenir de meilleurs investisseurs.

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Les investisseurs canadiens gagneraient à savoir dans quelle mesure l’inflation réduit le rendement de leurs investissements. Tony Fell, ancien PDG de RBC Dominion valeurs mobilières, a écrit à la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario lui recommandant de rendre obligatoires les rapports sur le rendement ajustés à l’inflation. Les investisseurs informés sont bénéfiques pour l’intégrité et l’efficacité des marchés, ce que les régulateurs sont censés viser. Il s’agit donc d’une recommandation judicieuse qui mérite d’être adoptée partout au pays. Cela ne coûterait pas cher et serait relativement simple à mettre en œuvre. Statistique Canada publie déjà chaque mois l’indice des prix à la consommation.

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La plupart des gens ne savent pas ou négligent à quel point l’inflation érode le rendement de leurs investissements. Les gestionnaires de placements et de fonds communs de placement ne sont pas non plus désireux de porter ces informations à l’attention de leurs clients. Ils pourraient bien s’opposer à la proposition de Fell. Mais divulguer le pouvoir d’achat réel que les investisseurs ont gagné ou perdu améliorerait la transparence et permettrait une prise de décision plus éclairée.

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Comprendre l’impact de l’inflation aiderait les investisseurs à voir dans quelle mesure leurs rendements nominaux suivent le rythme du pouvoir d’achat, en particulier sur une période prolongée où un rendement légèrement inférieur peut produire une énorme différence de capital. Depuis 1957, l’indice Standard & Poor’s a gagné 10,26 pour cent par an. Cependant, après l’inflation, son retour a été 6,37 pour cent. Cela fait une énorme différence. Un investissement initial de 10 000 dollars en 1957 aurait atteint le chiffre impressionnant de 5 185 000 dollars en termes nominaux d’ici 2023. Mais en termes réels (c’est-à-dire corrigés de l’inflation), il ne serait que de 520 506 dollars – ce qui n’est pas mauvais, mais même pas 10 pour cent de l’inflation. quantité gonflée.

Comprendre les ravages que l’inflation peut provoquer encouragerait les investisseurs à se concentrer sur les rendements réels à long terme, conduisant ainsi à une planification financière plus réaliste et à de meilleures chances d’atteindre leurs objectifs de retraite. Il pourrait guider les investisseurs dans le choix des secteurs dans lesquels investir, du volume de liquidités à détenir, de la manière de gérer la volatilité des marchés et des devises et de la manière de naviguer dans différents environnements économiques.

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La prise de conscience de l’inflation pourrait bien conduire les investisseurs à préférer les actions aux titres à revenu fixe, les actions ayant historiquement généré des rendements supérieurs aux hausses de prix généralisées, en partie parce que de nombreuses entreprises peuvent ajuster leurs prix et leurs revenus pour suivre le rythme de l’inflation. En revanche, dans un environnement inflationniste, une stratégie apparemment sans risque consistant à rester dans les bons du Trésor pourrait éroder considérablement le pouvoir d’achat de l’épargne-retraite. En 2022, le TSX a augmenté de 8,5 pour cent en termes nominaux, mais de seulement 1,7 pour cent après inflation. Cependant, le rendement des obligations canadiennes à un an n’était que de 0,84 pour cent au début de janvier, ce qui a entraîné une perte réelle de 6 pour cent.

En général, les actions de valeur performent mieux lorsque l’inflation est plus élevée, et les actions de croissance lorsqu’elle est plus faible. Certains secteurs, comme les matières premières et l’immobilier, peuvent se protéger contre des prix plus élevés puisque leurs actifs sous-jacents peuvent prendre de la valeur. Les biens de consommation de base et les services publics, qui offrent des biens et services essentiels, pourraient également s’en sortir relativement bien, car la demande pour leurs produits est relativement inélastique aux prix. Connaître les rendements corrigés de l’inflation peut sensibiliser les investisseurs à ces facteurs. Cela peut également rendre les clients moins disposés à accepter des performances médiocres et moins tolérants à l’égard de frais élevés, en particulier pendant les périodes de rendements réels faibles ou négatifs. De nombreux analystes croient que le marché boursier canadien ne performera que modestement au cours de la prochaine décennie en raison de la croissance médiocre de la productivité de notre économie.

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Les économies sont cruciales pour plus de trois quarts des Canadiens du secteur privé sans régime de retraite d’employeur. Ils sont parmi les 4,9 millions de ménages canadiens qui possèdent des fonds communs de placement, dont beaucoup ne sont pas financièrement sophistiqués, et les millions d’autres qui possèdent des actions individuelles et des FNB. Cette initiative aurait donc une application très large et bénéfique.

La Financial Conduct Authority du Royaume-Uni exige que les sociétés d’investissement fournissent des chiffres de performance corrigés de l’inflation dans leurs communications avec les clients. La Securities and Exchange Commission américaine les encourage à fournir de telles informations dans les prospectus, mais ne l’exige pas. Le Canada pourrait montrer la voie à nos voisins du Sud.

Les gouvernements provinciaux exercent un pouvoir de surveillance sur les commissions des valeurs mobilières, qui ont mis du temps à adopter la divulgation des frais des fonds communs de placement à l’échelle nationale, en partie à cause du processus d’élaboration de politiques alambiqué des Autorités canadiennes en valeurs mobilières. Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a l’occasion de faire preuve de leadership dans ce dossier. Le gouvernement fédéral a également un intérêt impérieux dans la sécurité financière des Canadiens, qui est avant tout une question de classe moyenne qui devrait trouver sa faveur dans tout le spectre politique : Jagmeet Singh s’insurge contre « la cupidité des entreprises », Justin Trudeau prétend se soucier de la classe moyenne. et « ceux qui travaillent dur pour y adhérer », et Pierre Poilievre a attiré l’attention sur les conséquences néfastes de l’inflation, en particulier pour les Canadiens de la « classe ouvrière ».

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Il s’agit d’une de ces idées potentiellement controversées qui, une fois mises en œuvre, laisseraient les gens se demander pourquoi il a fallu si longtemps pour l’adopter.

Joe Oliver a été ministre des Ressources naturelles, puis des Finances dans le gouvernement Harper.

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