[ad_1]
Transcription non corrigée de la preuve orale
Conduite devant la commission du renseignement et de la sécurité le mardi 15 juillet 1958
Membres présents :
M. Paul Anderson, à la présidence
M. Jonathan Blakeley
M. Richard Cunningham QC
Témoins : M. JAMES WORMOLD, OBE, ancien membre du SIS à La Havane, Cuba, 1955-1957 ; et MME. BEATRICE WORMOLD (NEE SEVERN), anciennement secrétaire au siège du SIS.
Président du premier trimestre : Monsieur et Madame Wormold, permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue à cette audition, dont le but est d’examiner la véracité du contenu du dossier n° 1801 daté du 24 octobre 1957 (ci-après dénommé le dossier), délivré par le SIS ou autrement populairement connu sous le nom de MI6. Ce Comité espère que vous pourrez tous les deux faire la lumière sur certains événements décrits dans le Dossier, qui ont été contestés par d’autres sources. Tout ce qui se passera au cours de cette audience sera traité comme une question de sécurité nationale et sera tenu dans la plus stricte confidentialité. Permettez-moi de commencer par la première question : M. Wormold, est-il vrai que vous avez été recruté par un agent du SIS, qui s’appelait Hawthorne, à La Havane durant l’hiver 1955 ?
M. Wormold : C’est vrai, monsieur.
Président du 2e trimestre : Veuillez décrire le processus de recrutement.
M. Wormold : Je buvais avec mon vieil ami le Dr Hasselbacher chez Sloppy Joe’s. L’agent Hawthorne était là. Il m’a enfermé dans les Gents et m’a suggéré de rejoindre les services secrets.
Président Q3 : Une raison particulière pour laquelle l’acte a été fait dans les Gents?
M. Wormold : Euh — Je ne sais pas, monsieur. Il a dit que c’était plus sûr au cas où quelqu’un ferait irruption. Il a laissé le robinet ouvert tout en me parlant, pour brouiller le micro, a-t-il dit. J’ai dit que je ne voulais pas du travail, mais il a insisté. Puis il m’a poussé dans un placard et s’est éloigné.
Q4 M. Cunningham : Vous a-t-il donné la raison de votre recrutement ?
M. Wormold : Oui monsieur. Il a dit que j’étais un Anglais patriote qui vivait à La Havane depuis des années, en plus d’être un membre respecté de l’Association européenne des commerçants. Il a également dit qu’ils doit ont leur homme à La Havane, et que les sous-marins ont besoin de carburant et que les dictateurs dérivent ensemble. Je n’ai pas tout à fait compris sa dérive alors, monsieur.
Q5 M. Cunningham : Quel genre d’entreprise avez-vous dirigé à La Havane, M. Wormold ?
M. Wormold : J’ai dirigé un magasin d’aspirateurs, monsieur. Nous proposons les machines les plus raffinées et les plus modernes telles que le nettoyeur à aspiration Atomic Pile, le petit nettoyeur à aspiration à air comprimé Midget Make-Easy et le Turbo, qui est le no. 1 marque à Cuba depuis quatre années consécutives. Nous sommes l’unique agent de Phastkleaners pour l’ensemble de Cuba.
Q6 M. Blakeley : Le Dossier vous décrit comme un « roi marchand bien connecté avec une importante entreprise d’importation de machines ». Combien de personnes travaillaient dans votre entreprise, M. Wormold ?
M. Wormold : Un, monsieur. C’était juste un petit magasin.
M. Blakeley : Intéressant. Le Dossier vous décrit également comme « stable » et « indifférent aux femmes ».
Mme Wormold : (ricane)
Président: Mme Wormold, nous vous demandons respectueusement de ne pas parler avant d’y être invité.
Q6 M. Cunningham : M. Wormold, vous avez initialement refusé le poste, pourquoi avez-vous changé d’avis ?
M. Wormold : C’était à cause de ma fille, Milly. Elle n’avait que seize ans à l’époque. Écolière du couvent, très bonne fille. Elle voulait acheter un cheval et montait au Country Club. Le cheval seul coûtait 300 livres, monsieur, et le Country Club était encore plus cher. Sans parler des brides, des selles et des cours d’équitation. Et je voulais avoir assez d’argent pour prendre ma retraite en Angleterre et l’emmener avec moi. Il y avait cette personne indigène appelée Capt. Segura qui avait des dessins sur elle.
Q7 M. Blakeley : N’est-il pas le chef de la police de Vedado ?
M. Wormold : Le seul et le même. Savez-vous comment les gens l’appellent à La Havane, monsieur ? Le vautour rouge. Il torturait des prisonniers. Il avait un portefeuille en peau humaine. Cette personne voulait épouser ma fille. Tu vois, je avais pour la faire sortir de Cuba. Pronto!
Mme Wormold : Il est un tel bon père!
Président:: Mme Wormold —
Mme Wormold : Ne pas parler tant qu’on n’en a pas parlé. Entendu.
Q8 M. Cunningham : Le Dossier indique que vous avez reçu un paiement forfaitaire de 1 000 livres en avril 1956. Pouvez-vous confirmer à quoi les fonds ont été utilisés ?
M. Wormold : Pour rejoindre le Country Club et recruter plusieurs sous-agents.
Q9 M. Cunningham: Ingénieur Cifuentes, Professeur Luis Sanchez et Lopez. Qui est Lopez ?
M. Wormold : Mon employé au magasin. Il voulait 25 pesos supplémentaires par mois. Les deux autres noms provenaient de la liste du Country Club. Je devais justifier les paiements.
Q 10 M. Cunningham : Je vois. Et le transfert de 1 500 dollars en juin 1956 était dans quel but ?
M. Wormold : Obtenir des rapports de renseignement et des dessins des installations militaires secrètes dans les montagnes de la province d’Oriente.
Président: Ce sont les dessins, messieurs. Selon le Dossier, ceux-ci représentent les parties d’une arme massive de destruction massive, très probablement nucléaire.
Mme Wormold : En fait, ce sont les dessins des pièces de l’aspirateur Atomic Pile Suction.
Q11 Président : Est-ce vrai, M. Wormold ?
M. Wormold : Euh oui, monsieur.
Q12 Président : Qui les a faits, M. Wormold ?
M. Wormold : Je l’ai fait, monsieur. J’ai démonté la pile atomique et j’ai dessiné les pièces. Ensuite, j’ai modifié l’échelle pour les faire paraître gigantesques.
M. Blakeley : Il avait même dessiné un petit homme avec un chapeau melon à côté des dessins — tu vois ?
Président: Comment ces dessins absurdes sont-ils passés à travers les experts du SIS ?
M. Blakeley : Pour être juste, ce dessin particulier ici ressemble à une sorte d’alésage de canon massif.
Mme Wormold : C’est un dessin de la buse de la pile atomique. J’adore que Jim puisse être si sournois !
Q13 Président : Puisque vous semblez être extrêmement désireux de parler, Mme Wormold, commençons par votre partie. Qui vous a envoyé à La Havane ?
Mme Wormold : Mlle Jenkinson, monsieur. Le chef du pool de secrétariat au QG du SIS. L’agent Hawthorne a spécifiquement demandé une secrétaire hispanophone pour la mission.
Q14 Président : Parliez-vous espagnol ? Aviez-vous d’autres capacités qui auraient pu être utiles là-bas?
Mme Wormold : Pas d’espagnol, mais je suis à moitié français. Au SIS, ils pensent que toutes les langues latines sont de toute façon les mêmes. Je pouvais encoder et faire de la microphotographie. J’ai également de bonnes connaissances en électrodynamique.
Q15 M. Blakeley : Qu’est-ce que c’est?
Mme Wormold : Disons simplement que si vous rencontrez des problèmes avec votre boîte à fusibles à la maison, vous pouvez m’appeler.
M. Blakeley : Euh — d’accord.
Q16 M. Cunningham : Que s’est-il passé à votre arrivée à La Havane ? Les activités de M. Wormold en tant qu’agent vous ont-elles semblé suspectes dès le départ ?
Mme Wormold : Nous nous sommes rencontrés pour la première fois au Copacabana — c’était tellement romantique — tous ces palmiers, les chansons parisiennes, le cabaret…
Président: Veuillez répondre aux questions de M. Cunningham, Mme Wormold.
Mme Wormold : Où étions nous? Oh oui, je n’étais pas méfiant au début. Je pensais qu’il était un peu maladroit, mais quel homme doux ! Et puis quelqu’un a tiré sur Cifuentes et tout a commencé à s’effondrer. Il m’a emmené au théâtre de Shanghai pour avertir Teresa —
M. Blakeley : L’un des sous-agents présumés, une « danseuse nue qui est la maîtresse de les deux le Ministre des Mines et le Directeur des Postes et Télégraphes.
Mme Wormold : C’est la fille. Nous l’avons fait monter dans la voiture de Jim et nous sommes allés chez le professeur Sanchez pour l’avertir aussi —
Q17 M. Blakeley : S’agit-il de l’incident décrit dans le rapport de police joint au Dossier, dans lequel M. Wormold a été arrêté pour avoir conduit avec une fille nue et s’être introduit par effraction au domicile du professeur Sanchez ?
Mme Wormold : Oui. C’était assez drôle, en fait. C’était une farce totale. J’aurais aimé qu’il me le dise, cependant. Pas besoin de tout ce manège — n’est-ce pas, chérie ?
M. Blakeley : Apparemment, il y a eu d’autres incidents obscurs après cela — il est plutôt difficile de comprendre ce qui s’est réellement passé à partir du dossier. Mais à la fin, M. Wormold a réussi à éliminer plusieurs agents ennemis présumés tout en nous fournissant une liste inestimable d’agents étrangers.
M. Cunningham : Puis-je souligner que M. Wormold ne pouvait pas être accusé en vertu de la Loi sur les secrets officiels, car il n’avait en fait révélé aucun secret? Il a inventé secrets, et un tel acte n’est pas couvert par l’OSA.
Président: Je pense que je peux parler au nom de ce comité — dans l’ensemble, les actions de M. et Mme Wormold nous ont apporté plus d’avantages que d’inconvénients, même s’il faut dire que nous avons quelques inquiétudes quant à la quantité d’invention qui a été impliquée . Mais telle est la nature du travail de renseignement. Il est dans notre intérêt national que nous souscrivons à la conclusion de l’enquête interne du SIS : M. Wormold mérite son OBE, et Mme Wormold ne mérite pas d’être envoyée à Jakarta.
M. Blakeley et M. Cunningham : Nous sommes d’accord.
M. Wormold : Puis-je dire quelque chose, monsieur ?
Président: Certainement, M. Wormold.
M. Wormold : C’est la leçon que j’ai tirée de tout cela. Les cruels vont et viennent comme des villes, des trônes et des puissances. Ils n’ont pas de permanence. Mais le clown que j’avais vu l’année dernière avec ma fille au cirque — ce clown est permanent, car son numéro ne change jamais. C’est ainsi qu’on vit : le clown n’est pas affecté par les caprices du public et les énormes découvertes de le grand.
Président: Euh, oui. Un sentiment assez intéressant. Est-ce tout?
M. Wormold : Encore une : tu n’inventeras pas une arme de destruction massive là où il n’y en a pas.
Président: Je suis d’accord. Puis-je vous remercier au nom du Comité? Vous avez tous les deux été des plus utiles.
Fin de la transcription
[ad_2]
Source link