William Robson : Ne limitez pas l’accès des investisseurs canadiens aux actifs étrangers

La lenteur de la croissance des investissements s’explique par le fait que les impôts et les réglementations ont constamment réduit le rendement des actifs.

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Le gouvernement fédéral envisage-t-il de limiter les actifs étrangers que les Canadiens peuvent détenir par l’intermédiaire de leurs régimes de retraite et de leurs REER ? Des rumeurs à ce sujet se répandent parmi les régimes de retraite et les investisseurs du Canada.

Les rumeurs sont plausibles. Comme l’a récemment déclaré l’Institut CD Howe rapport documents, les investissements des entreprises dans ce pays ont été si faibles que le capital par travailleur a en fait diminué. Cela freine la croissance de la productivité, ce qui entraîne une stagnation du niveau de vie. Un gouvernement qui fait passer l’intervention populiste avant les politiques économiques fondées sur des principes, comme c’est souvent le cas, pourrait vouloir forcer les épargnants canadiens à investir davantage dans les actifs canadiens.

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Comment pourrait-il le faire ? Les fonds de pension et autres investisseurs institutionnels ont une obligation fiduciaire envers leurs membres et clients : s’efforcer d’obtenir le meilleur équilibre entre rendement et risque qu’ils peuvent trouver, et c’est ce qu’ils font. Ottawa pourrait imposer des mandats de type politique industrielle aux fonds qu’il contrôle, mais imposer un tel mandat aux autres grands régimes de retraite et aux épargnants REER serait difficile. L’outil le plus simple serait une pénalité fiscale sur leurs investissements à l’étranger.

Nous avons un précédent : la règle sur les biens étrangers qui a existé de 1971 à 2005. Elle imposait un impôt punitif – un pour cent par mois – sur les biens étrangers qui dépassaient une proportion donnée des actifs d’un régime. Le plafond des régimes de retraite et des REER était de seulement 10 pour cent de 1971 à 1990. Il a ensuite augmenté par paliers égaux jusqu’à 20 pour cent en 1994. En 2000-2001, il a augmenté par paliers égaux jusqu’à 30 pour cent et en 2005, il a complètement disparu. .

L’imposition initiale de la règle sur la propriété étrangère reflétait le climat politique du début des années 1970, dont on trouve des échos aujourd’hui. L’interventionnisme était à la mode et il semblait tout à fait raisonnable de maintenir l’épargne au pays afin que les entreprises, les gouvernements et même les ménages canadiens puissent accéder à des capitaux moins chers. L’idée selon laquelle le report de l’impôt sur le revenu sur l’épargne-retraite en taxant les retraits des régimes de retraite et des REER, mais pas les cotisations à ces régimes, était également en vogue était un cadeau qu’Ottawa faisait aux épargnants, et que limiter ces épargnants aux actifs canadiens était donc une contrepartie justifiable.

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La libéralisation ultérieure et l’abolition éventuelle de la règle reflètent des changements dans les idées et les circonstances. Certains régimes de retraite auparavant non capitalisés, comme celui du RREO, le Régime de pensions du Canada et plusieurs régimes d’employés fédéraux, ont commencé à préfinancer leurs prestations en accumulant des actifs. Ils sont devenus des défenseurs influents de la nécessité de permettre aux gestionnaires de fonds de rechercher de meilleurs rendements pour leurs membres. Preuve Il s’est avéré que la limite étrangère nuisait aux épargnants sans profiter aux emprunteurs. Lorsque la règle était encore en vigueur, de nombreux grands acteurs utilisaient des produits dérivés et des structures de propriété pour la contourner, soulevant des inquiétudes quant à l’équité pour les épargnants REER et les petits investisseurs qui ne pouvaient généralement pas faire de même. Les opinions sur le système fiscal ont également changé, la double imposition de l’épargne étant de plus en plus (et à juste titre) considérée comme une mauvaise idée, et le report de l’impôt sur les cotisations aux régimes de retraite et aux REER étant un bon moyen de l’éviter.

Il est révélateur que la libéralisation et finalement l’abolition de la règle aient déclenché pas de sortie perceptible de l’épargne ou une baisse de l’investissement. Le taux de change n’a pas baissé et le coût du capital n’a pas augmenté. Ce qui s’est produit après la disparition de la règle, c’est que l’écart d’investissement par travailleur entre le Canada, les États-Unis et les autres pays de l’OCDE s’est rétréci. Ce n’est pas une surprise : certains critiques avaient soutenu qu’en démontrant que le Canada interventionniste ne pouvait pas garder ses économies chez lui grâce à de bonnes politiques, la règle avait abaissé la valeur du dollar canadien et soulevé le coût du capital.

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Les partisans actuels de nouvelles restrictions sur les investissements étrangers soulignent combien les gestionnaires de fonds canadiens – notamment les « Maple Eight » – détiennent à l’étranger. Mais ces investisseurs, qui jouissent d’une réputation mondiale pour la gestion efficace de l’argent de leurs membres, recherchent de bons rendements pour les risques qu’ils prennent. Parmi les investissements les plus attractifs pour eux figurent les infrastructures, telles que les aéroports et les ports, les routes et ponts à péage, les services d’eau et les entreprises qui produisent et distribuent de l’électricité. Ils aimeraient posséder des actifs similaires au Canada, avec des rendements liés aux revenus canadiens et payés en dollars canadiens. Mais ici, ces actifs appartiennent généralement aux gouvernements, et notre capacité à attirer des investissements privés sans problèmes politiques (pensez à l’autoroute 407 en Ontario) ou problèmes opérationnels (pensez au REM de Montréal) est médiocre.

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Les mandats ou les sanctions visant à forcer les Canadiens à garder leur argent au Canada plutôt que de rechercher des rendements meilleurs et moins risqués à l’étranger sont une réaction perverse à la faiblesse des investissements, à la faible productivité et à la stagnation du niveau de vie. La liste des réponses prometteuses est longue : qu’en est-il d’une réglementation environnementale cohérente, du développement de l’énergie et des autres ressources naturelles du Canada, de dépenses et d’emprunts publics moins improductifs et de plus de changements fiscaux capricieux pour nuire à des entreprises impopulaires et acheter des votes dans des régions politiquement sensibles ? Tout cela est plus judicieux qu’un retour aux années 1970.

Nous avons besoin de politiques économiques fondées sur des principes. Nous n’avons pas besoin de limites à la propriété étrangère – encore une autre intervention populiste qui ferait du Canada un endroit peu attrayant pour les Canadiens ou quiconque d’autre pour investir.

William Robson est PDG de l’Institut CD Howe.

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