Les accords peuvent se heurter aux objectifs de la Loi sur le divorce, selon la bataille du couple
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Les contrats de mariage peuvent être un outil efficace pour un couple souhaitant créer une certitude en cas de séparation future. Mais ne pas faire preuve de prudence dans le processus de négociation peut conduire au résultat opposé, comme l’a montré une affaire récente devant le juge Michael J. Valente de la Cour supérieure de justice de l’Ontario.
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Au cours de leur mariage de 23 ans, le mari et la femme en cause ont eu quatre enfants. Une dizaine d’années après leur mariage, ils démarrent une entreprise de courtage en bois qui connaît un succès considérable. Au cours des années qui ont précédé la séparation des parties en 2019, l’entreprise a généré des revenus pour la famille d’environ 2,5 millions de dollars par an. Le mari possédait 51 % de l’entreprise, tandis que la femme possédait les 49 % restants.
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Alors qu’au début de leur relation, les parties avaient du mal à joindre les deux bouts, le succès de l’entreprise a finalement permis à la famille de profiter d’un style de vie somptueux. Ils vivaient dans une maison de 12 000 pieds carrés avec deux piscines. Ils possédaient deux propriétés de vacances, une en Floride et un chalet en Ontario. Les enfants étaient scolarisés exclusivement dans des écoles privées. Pour cette famille, l’argent n’était pas un problème.
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En 2008, les parties ont signé une convention d’actionnaires qui obligeait l’épouse à vendre sa participation dans l’entreprise de bois d’œuvre à l’époux si jamais les parties se séparaient. Selon le mari, cet accord visait à donner à l’épouse la certitude si leur relation devait prendre fin. L’épouse, à l’inverse, a déclaré qu’elle ne connaissait pas le but de l’accord et l’a signé parce que le mari « est devenu menaçant lorsqu’il a été interrogé ».
Cinq ans plus tard, les parties ont conclu un contrat de mariage. Le contrat prévoyait qu’en cas de séparation des parties, l’épouse recevrait 750 000 $ pour sa part dans l’entreprise et un paiement unique de 100 000 $ couvrant l’intégralité de son droit à une pension alimentaire. Lorsque les parties se sont effectivement séparées en 2019, le mari a effectué les deux paiements à la femme.
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Mais la valeur de l’entreprise à l’époque était estimée entre 11 et 15,8 millions de dollars et, par conséquent, l’épouse a intenté une action en justice afin de corriger le déséquilibre financier généré par le contrat de mariage.
L’affaire devant le juge Valente était à un stade intermédiaire de la procédure judiciaire – potentiellement des années avant le procès au cours duquel l’applicabilité du contrat de mariage serait finalement déterminée. Dans une requête, l’épouse a demandé au mari une pension alimentaire provisoire d’un montant de 27 916 $ par mois, nonobstant les termes du contrat de mariage auxquels le mari s’était conformé. Le mari a résisté à la demande de la femme, arguant que le contrat devait être honoré. La question était donc la suivante : l’épouse devrait-elle recevoir une pension alimentaire maintenant ou être forcée d’attendre qu’une décision soit rendue au procès?
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Pour le juge Valente, le point de départ était la reconnaissance que «les tribunaux devraient s’efforcer de faire respecter les contrats domestiques».
Il a cité une décision de la Cour suprême du Canada Miglin c. Miglin qui énonce une analyse en deux étapes pour déterminer si une pension alimentaire pour époux doit être payée face à un contrat de mariage qui dit le contraire.
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À la première étape, un juge doit tenir compte des « circonstances dans lesquelles l’entente a été négociée et exécutée » et déterminer si les conditions étaient conformes aux objectifs de la Loi sur le divorce. Si l’accord réussit à la première étape de l’analyse, la deuxième étape exige qu’un juge examine « la situation actuelle des parties pour déterminer si l’accord reflète toujours leurs intentions initiales » et, encore une fois, pour l’évaluer par rapport aux objectifs de l’accord. Loi sur le divorce.
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Le juge Valente n’a trouvé aucun problème avec l’étape 1 du test Miglin, mais en abordant l’étape 2, il a conclu qu’après un mariage de 23 ans, le droit de l’épouse à une pension alimentaire unique de 100 000 $ et le maintien par le mari de l’entreprise familiale rentable ne pas « reconnaître les avantages ou les inconvénients économiques pour les époux résultant du mariage ou de sa rupture ». Un tel résultat était incompatible avec les objectifs de la Loi sur le divorce.
La conclusion du juge Valente ne met cependant pas fin au différend. Au contraire, il met en évidence un grave problème avec le contrat de mariage et reconnaît qu’un procès est nécessaire pour déterminer s’il doit être confirmé ou annulé. Ce grave problème a ouvert la porte à une ordonnance provisoire de pension alimentaire pour époux et le juge Valente a ordonné au mari de verser à l’épouse une pension alimentaire de 25 500 $ par mois en attendant le procès.
Mais ces paiements s’accompagnaient d’une mise en garde pour l’épouse : le juge Valente a clairement indiqué que le paiement de la pension alimentaire pour époux à l’étape provisoire était assujetti à un rajustement en fonction du résultat du procès — en d’autres termes, que si le juge du procès devait confirmer contrat, la femme serait tenue de rembourser le mari.
Le juge a noté qu’elle disposait de « suffisants actifs » pour couvrir une telle indemnisation, si nécessaire.
Adam N. Black est associé au sein du groupe de droit de la famille de Torkin Manes LLP à Toronto.