Un gros satellite européen fera un retour incontrôlé sur Terre mercredi

Agrandir / Une illustration du satellite ERS-2 dans l’espace.

Agence spatiale européenne

Il y a près de trente ans, l’Agence spatiale européenne a lancé son satellite d’observation de la Terre le plus grand et le plus sophistiqué à ce jour, le satellite européen de télédétection 2, sur une fusée Ariane 4. Le vaisseau spatial a bien fonctionné pendant plus de 15 ans avant que l’agence spatiale ne décide qu’il atteignait la fin de sa durée de vie opérationnelle.

Au cours d’un certain nombre de manœuvres, les opérateurs ont abaissé l’altitude du satellite de 785 km (488 miles) à 573 km (356 miles) au cours de l’année 2011, lui permettant ainsi d’être éventuellement entraîné dans l’atmosphère terrestre pour y être éliminé. Dans le cadre de ce processus, les réservoirs de propulseur du satellite ont été vidés. Il s’agissait de minimiser le risque d’une explosion catastrophique qui aurait pu générer une grande quantité de débris spatiaux, a indiqué l’agence.

Aujourd’hui, plus d’une douzaine d’années plus tard, le satellite européen Remote Sensing 2 doit rentrer dans l’atmosphère terrestre cette semaine. Le problème est que le satellite fera une rentrée incontrôlée, de sorte que les opérateurs européens ne savent pas où il atterrira. Il y a plus de dix ans, le problème de la vidange du propulseur était qu’il n’y avait pas de carburant pour garantir que le satellite tombe dans une zone océanique isolée.

Au contraire, il y a une très, très petite chance que cela tombe sur la tête de quelqu’un. Parce qu’il s’agit d’un très gros satellite, des fragments pesant jusqu’à 52 kg (115 livres) pourraient atteindre la surface.

Quand ça arrive

Il faut reconnaître que l’Agence spatiale européenne a été parfaitement transparente sur tout cela. Il a même créé une page qui fournit des mises à jour quotidiennes sur la détérioration de l’orbite du satellite.

À compter d’aujourd’hui, lundi 19 février, l’agence spatiale estime que la rentrée aura lieu à 5 h 14 CT (11 h 14 UTC) le mercredi 21 février. La prédiction a une précision de 15 heures. Une grande partie de l’incertitude est due à l’activité solaire, qui affecte la densité de la haute atmosphère qui entraîne lentement le satellite vers le bas.

Il est probable que le satellite commencera à se fragmenter à environ 80 km (50 miles) au-dessus de la surface.

Devons-nous nous inquiéter ?

Pas vraiment. Il s’agit bien sûr d’un gros satellite, avec une masse actuelle d’environ 2,3 tonnes. Mais aucun de ces matériaux n’est toxique et il est fort probable que les morceaux de satellite qui ne brûlent pas tomberont dans l’océan.

Pour être honnête, le risque n’est pas nul. Mais c’est assez faible. Ces gros objets rentrent dans l’atmosphère terrestre chaque mois, voire plus fréquemment. Aucun humain n’a jamais été tué par la chute d’un débris spatial. D’après certaines estimations récentes, vous avez environ 65 000 fois plus de risques d’être frappé par la foudre que par la chute d’un débris spatial. Il est donc probablement prudent de s’aventurer dehors mercredi.

L’Agence spatiale européenne fait preuve d’une telle transparence à propos du satellite européen de télédétection 2 parce qu’elle s’efforce de devenir un leader mondial en matière de durabilité spatiale et de réduction des débris orbitaux. Cela fait partie d’une campagne visant à gérer de manière plus responsable l’orbite terrestre basse et l’atmosphère de la planète.

Source-147