Trop de vie par la critique de Clarice Lispector – des chroniques à chérir | Livres de journalisme

FDès l’âge de sept ans, Clarice Lispector déclare dans une chronique de 1967 pour le journal Journal du Brésil, elle savait qu’elle était née pour écrire. Et écrivez Lispector l’a fait. Dans une vie écourtée par la maladie – elle mourut à 56 ans –, elle écrivit avec une énergie impatiente et passionnée, s’illustrant très tôt pour ses nouvelles et ses romans. Mais ce sont ses chroniques (chroniques) – des chroniques de journaux publiées entre 1967 et sa mort en 1977 et maintenant traduites en anglais pour la première fois – qui ont fait de la romancière brésilienne un nom familier.

Lispector était un journaliste à succès, mais pas conventionnel. Trop de vie travaille dans une continuité presque ininterrompue avec la fiction de l’écrivain – stylistiquement et autrement. Comme son chef-d’œuvre posthume, L’heure de l’étoileses colonnes chevauchent réalisme, mémoire, philosophie et politique, chacun dépendant – et obscurcissant – l’autre.

Un récit d’aide à la sécurité d’une femme âgée pendant une pluie torrentielle passe du reportage à la fantaisie. Lorsque le voyageur reconnaissant l’appelle un ange, elle considère le compliment comme un fait. Au cours d’un trajet en taxi, les relations entre les deux tournent au vinaigre et Lispector se débarrasse de ses traits angéliques : « en agitant ma queue invisible », elle fait sa sortie, « attention à laisser mes ailes repliées sur le siège ».

Les connaisseurs de son écriture retrouveront ici d’anciennes obsessions : la tragédie, la religion, la mort, la ruse et la cruauté des hommes et des femmes, le plaisir de vivre et, après qu’un incendie en 1967 la laisse marquée à vie, la douleur de la défaite. Trop de vie révèle l’engagement continu de Lispector avec la politique et la littérature – lisant l’écrivain portugais Fernando Pessoa pour la première fois dans une colonne, soutenant les manifestants étudiants assiégés dans la suivante. Elle répond aux questions de son public, répond à ses inquiétudes, lance un appel à l’aide lorsque ses problèmes dépassent ses ressources.

Pour ceux qui ne la connaissent pas, ce livre ouvre une porte sur son travail particulièrement stimulant et enrichissant. S’étendant sur une décennie – et sur près de 800 pages – les pièces, certaines s’élevant à quelques phrases, d’autres à plusieurs pages, composent un autoportrait en morceaux. Le résultat est, comme Lispector elle-même, plein d’esprit, mystique, surréaliste et profond : un trésor auquel revenir encore et encore.

Trop de vie : Chroniques complètes de Clarice Lispector (traduit par Margaret Jull Costa et Robin Patterson) est publié par Penguin Classics (£20). Pour soutenir la Gardien et Observateur commandez votre exemplaire sur guardianbookshop.com. Des frais de livraison peuvent s’appliquer

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