Je m’attendais à ne pas aimer Riders Republic parce que le marketing d’Ubisoft donnait l’impression que le jeu de sport extrême en monde ouvert concernait des mecs d’âge moyen avec un jargon sikk et des chapeaux twatty. Et ça l’est, et ils sont horribles. Mais derrière la mode grossière et la mode de niveau Fortnite, Riders Republic donne l’impression de conduire un vélo virtuel comme un vrai vélo d’une manière que peu de jeux vidéo gèrent. Passez à la caméra à la première personne, éteignez la musique et le HUD, et parcourez simplement les parcs nationaux américains avec votre vélo qui bourdonne sous vous. Bonheur.
Riders Republic est un jeu de course d’arcade qui évoque suffisamment le cyclisme pour être délicieux d’une manière que le jeu officiel du Tour de France ne l’est pas. Le bourdonnement de vos pneus et le vrombissement de votre transmission, tous palpitant légèrement à mesure que l’effort se déplace à chaque coup de pédale. Votre vue oscille et se bouscule. Le frisson quand un virage est un peu serré. Le bruit des pneus mordant dans le terrain dans les virages. Petits craquements et cliquetis des composants. Mon cavalier haletant et haletant. Le bruit des objets qui passent. L’herbe longue tapait dans mes rayons, les buissons me grattaient à mes côtés. Ce n’est pas une simulation (il pardonne extrêmement les manœuvres dignes d’une ambulance, pour commencer) mais ça fait du bien. Le simple fait de faire du vélo est amusant dans ce jeu.
J’aime particulièrement que Riders Republic évoque certaines terreurs du cyclisme. Les vélos dérapent et tremblent bruyamment lorsqu’ils sont poussés trop loin, menaçant de devenir incontrôlables. Les freins ne suffisent pas non plus pour les pentes très raides, vous laissant aux prises avec un dérapage imparable (la pire sensation absolue sur un vélo). Le champ de vision s’étend également à grande vitesse, une expérience légèrement hors du corps. En tant que personne qui craint les hauteurs et a perdu un peu de peau dans les collines, le jeu me fait reculer dans ma chaise et me tord inconfortablement pendant certaines courses de descente, tellement aspiré par l’écran que je veux m’éloigner. Je déteste ça, et c’est super.
J’ai joué tout le jeu avec le HUD désactivé. Pas de numéro de position dans les courses, pas de compteur de vitesse, pas de chronomètre, pas de pourcentage de progression du parcours, seulement ce que je peux voir et ressentir. Cela rend également Riders Republic encore meilleur en tant que simulateur de marche.
J’ai passé un bon moment en mode itinérance libre, explorant son mélange de parcs nationaux américains rétrécis, notamment Yosemite, Sequoia, Canyonlands et Joshua Tree. C’est un beau jeu avec de beaux itinéraires à parcourir. Suivez les routes, sautez sur les sentiers, sautez sur un terrain sauvage, admirez les oiseaux et les ours, dévalez les collines… c’est ça l’aventure, bébé.
Certaines de mes aventures itinérantes à Riders Republic m’ont rappelé d’horribles/merveilleux souvenirs de cyclisme dans les Highlands l’été dernier. Les collines ne sont pas mes amies, donc je savoure les occasions de reposer mes jambes tout en descendant en roue libre, mais je ne pouvais pas du tout me détendre. En allant beaucoup plus vite que d’habitude et sur des routes moins bonnes, je devais rester concentré. Avec des nids-de-poule à esquiver, des troupeaux de tétras sans aucun sens de l’auto-préservation et du gravier meuble désireux de goûter le sang, j’avais parfois vraiment peur. Et puis le crépuscule est tombé. Pourtant, je pense que je pourrais revenir une fois cette horrible canicule terminée.
J’ai mes reproches et mes souhaits, mais ce n’est pas une critique (voir notre revue réelle de Riders Republic de l’année dernière pour un avis complet). Mes inquiétudes disparaissent lorsque je roule à travers la forêt, les montagnes et le long des rivières, le jour passant du soir à la nuit. C’est un très beau vélo. Essayez la prochaine fois qu’Ubisoft organise un week-end d’essai gratuit.