Scott Stinson: Il est temps de regarder comment le Canada fabrique des joueurs vedettes du hockey

Si vous proposiez aujourd’hui le système junior majeur du Canada, que vous proposiez qu’il s’agisse d’un moyen de développer le talent du hockey, la plupart des gens penseraient que vous êtes fou

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Wayne Gretzky a joué au hockey junior majeur à l’adolescence pour les Soo Greyhounds dans le nord de l’Ontario. Sidney Crosby a joué dans la ligue du Québec. Connor McDavid a quitté sa maison de la banlieue de Toronto pour jouer avec une équipe de la Ligue de hockey de l’Ontario dans le nord de la Pennsylvanie.

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Équipe Canada a remporté les deux derniers Jeux Olympiques entre meilleurs contre les meilleurs chez les hommes, ainsi qu’une Coupe du monde. Ils ont remporté le Mondial junior un record de 18 fois. Les États-Unis ont cinq titres de ce tournoi. Suède? Deux.

Évidemment, alors, le système de développement du hockey dans ce pays fonctionne. Mais le Canada gagne-t-il beaucoup dans les tournois internationaux à cause de la façon dont les talents d’élite sont cultivés, ou malgré cela ?

C’est une question qui mérite d’être posée à nouveau, car l’attention a été portée sur le système de hockey junior du Canada à la suite des allégations d’agression sexuelle émanant de deux équipes distinctes du Mondial junior, à 15 ans d’intervalle.

Une grande partie de l’attention des dernières semaines s’est concentrée sur Hockey Canada, et pour cause. C’est Hockey Canada qui a été mis au courant d’allégations d’agression sexuelle collective en 2018 et, pour des raisons que seul Hockey Canada connaît, a laissé sa propre enquête interne se terminer sans aucune sorte de conclusion.

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Mais alors que de nombreuses critiques se sont concentrées sur la culture vaguement définie du sport et que Hockey Canada s’est lui-même engagé à lutter contre les problèmes liés à la « masculinité » et aux « comportements toxiques », la réalité est que Hockey Canada, l’organisation sportive nationale, n’a que peu de influence sur les acteurs qui sont considérés comme faisant partie de ce même problème culturel.

Ces joueurs, les meilleurs des meilleurs, ne sont sous l’égide de Hockey Canada que s’ils sont assez bons pour participer aux camps d’entraînement de l’équipe nationale et, éventuellement, à l’alignement de l’équipe. Ce n’est qu’une question de semaines en toute saison. Pour le reste de leur carrière amateur d’élite, à moins qu’ils ne choisissent de jouer dans le système collégial américain, ils jouent dans les ligues juniors majeures du Canada. Ces ligues sont à la fois familières et légèrement ridicules. Les jeunes hommes – des enfants, en fait – sont enrôlés dans l’une des trois ligues régionales, où ils jouent (et vivent) généralement loin de chez eux, loin de leur famille et sous la seule supervision de parents d’hébergement.

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Ils peuvent être échangés à la mi-saison, mis au banc, largués, contraints d’assumer un rôle totalement différent de ce qu’on attendait d’eux à l’origine. Si vous proposiez ce système aujourd’hui, suggériez qu’il s’agit d’un moyen de développer le talent du hockey, la plupart des gens vous croiraient fou. Les ados n’ont pas leur mot à dire sur l’endroit où ils vont jouer ? Une jeune star du hockey d’élite a moins d’agence que, disons, un barista ?

Ce n’est pas comme s’il n’y avait pas d’autres options. Les jeunes athlètes montrant le potentiel de carrières professionnelles dans les trois autres grandes ligues nord-américaines devraient jouer au collège pendant au moins un an, et généralement plus longtemps. Les sports des grands collèges ne sont pas sans problèmes, mais au moins les athlètes et leurs familles conservent le choix de l’endroit où ils jouent leurs dernières saisons avant de devenir professionnels. Le football, le plus grand sport du monde, est encore plus égalitaire. Les jeunes talentueux sont essentiellement des agents libres, et aucune équipe n’imaginerait pouvoir revendiquer un phénomène de 15 ans simplement parce que l’équipe puait la saison précédente.

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Mais c’est comme ça que ça marche au hockey, au Canada. D’autres nations du hockey, qui n’ont pas l’infrastructure du système junior du Canada, développent leurs meilleurs jeunes joueurs d’autres façons. Ils jouent collégialement, dans des équipes de jeunes d’élite ou parfois contre des joueurs plus âgés dans des ligues semi-professionnelles. Aux États-Unis, il existe à la fois la voie de la NCAA et une équipe nationale de développement, dont chacune a produit des joueurs qui sont aujourd’hui des vedettes de la Ligue nationale de hockey. Et tandis qu’un nombre limité de patineurs étrangers choisissent de venir au Canada pour jouer au junior, le pipeline évolue de plus en plus dans l’autre sens, les espoirs professionnels canadiens entrant dans le système de la NCAA plutôt que de jouer au hockey junior ici. Parlez à certains d’entre eux, et ils se demandent pourquoi tout le monde ne ferait pas comme ça : ils choisissent leur école, ils commencent une éducation, et ils n’ont pas à partir de chez eux si tôt.

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La Ligue canadienne de hockey et ses trois ligues régionales, l’OHL, la WHL et la LHJMQ, ont un facteur qui joue en leur faveur : la tendance au statu quo. Il y a eu des appels pour des changements majeurs au hockey junior pendant des décennies, et bien que les règles et les politiques aient été modifiées, elles sont fondamentalement restées les mêmes. Lorsqu’un recours collectif a contesté le manque de salaire des joueurs, la LCH a réussi à faire pression sur les provinces pour les exempter des dispositions relatives aux normes d’emploi. Il reste d’autres poursuites liées aux commotions cérébrales, aux pratiques de bizutage et aux droits de mobilité. Mais le système a duré.

Mercredi de cette semaine, les députés du Comité permanent du patrimoine canadien ont adressé la grande majorité de leurs questions, et leur opprobre, à Scott Smith, directeur général de Hockey Canada, et à ses lieutenants. Étaient également présents pour témoigner les hommes responsables de la LCH et de ses ligues membres. Ils avaient rarement l’occasion de parler.

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À un moment donné vers la fin de la longue séance de l’après-midi, une question a été posée à Ron Robison, commissaire de la Ligue de hockey de l’Ouest, qui participait à distance. Il a commencé à parler et le président l’a interrompu pour dire que son microphone était coupé. Robison a noté qu’il était resté assis là en silence pendant deux heures et demie.

Et en effet il l’avait fait. Mais parmi tous les appels au changement et les demandes d’un changement culturel dans le sport préféré des Canadiens, il ne devrait pas seulement y avoir Hockey Canada qui promet des réformes. Et les hommes qui dirigent le hockey junior dans ce pays ne devraient pas être laissés sur la touche, assis tranquillement.

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