Roi Henri VI, résumé de la partie 2 et description du guide d’étude


Bien que Shakespeare ait écrit pour une époque antérieure, ses préoccupations sont si bien mises en scène et si poétiquement présentées qu’elles produisent de puissants échos pour un public de la fin du XXe siècle dont la connaissance des guerres des roses est au mieux limitée. Henri VI, deuxième partie se préoccupe de trois questions d’actualité : la définition de l’autorité légitime ; les exigences d’un bon gouvernement; et le rôle de la famille.

L’Angleterre sous Henri VI est dans le chaos. Ce chaos est en partie le résultat de l’incertitude d’Henri VI quant à la légitimité de son droit à la couronne. Le duc d’York a certainement une meilleure revendication basée sur le sang (il fait remonter sa lignée à un fils d’Edouard III qui était plus âgé que le fils dont Henri VI tire sa revendication), mais Henri VI a une meilleure revendication basée sur le pouvoir ( son grand-père, Henri IV, a renversé Richard II).

Dans les pays démocratiques, le pouvoir découle des urnes, mais il y a eu plusieurs occasions ces derniers temps en Europe et ailleurs où des accusations de fraude électorale ou de falsification des urnes ont rendu incertain qui est le chef légitime. Il suffit de penser aux événements de l’ex-Yougoslavie par exemple. En 1996, par exemple, Slobodan Milosevic a utilisé la Cour suprême serbe pour valider certains résultats électoraux qui lui étaient favorables mais discutables. Plus subtilement, on peut spéculer sur quelle forme de vote représente le mieux l’équilibre des pouvoirs dans un pays. La représentation proportionnelle enregistre le plus fidèlement la mosaïque d’opinions dans un pays donné, mais cette méthode a conduit l’Italie, par exemple, à changer de gouvernement plus d’une fois par an depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. D’un autre point de vue, on peut se demander si un gouvernement minoritaire devrait être autorisé à gouverner dans une démocratie. Un tel gouvernement était au pouvoir en Grande-Bretagne, par exemple, en 1979 et 1996. La question revient à savoir comment on définit l’autorité légitime. Cette question s’applique aussi bien aux démocraties ou républiques modernes qu’aux monarchies du XVe siècle.

L’Angleterre sous Henri VI est cependant dans le chaos pour une autre raison. Henri VI gouverne mal. Il est incapable d’exercer l’autorité qu’il a en tant que roi. Par exemple, lorsque le Suffolk arrête Gloucester sur de fausses accusations (III.i.95-222), le roi ne fait rien pour arrêter l’arrestation même s’il sait que Gloucester est loyal. Au lieu de cela, il quitte simplement la scène en larmes, incapable de faire face. Plus tard, dans III.ii.236-41, lorsque Warwick et Winchester se battent en sa présence, le roi émet simplement la plus douce des réprimandes. En ce qui concerne les décisions, le roi accepte simplement ce que veulent ses sujets influents (III.i.316-17). En tant que monarque, Henry VI de Shakespeare ne parvient pas à prendre les décisions efficaces qui aboutissent à un bon gouvernement. Les démocraties et les républiques modernes sont confrontées au même besoin de prise de décision efficace, mais ce besoin n’a pas toujours été satisfait. John Major en Grande-Bretagne n’a pas, selon beaucoup, été aussi efficace que Margaret Thatcher pour prendre le genre de décisions cohérentes que les premiers ministres sont censés prendre. Aux États-Unis, les sondages ont indiqué que les gens ont le sentiment que la Chambre des représentants et le Sénat créent parfois des impasses plutôt qu’ils n’adoptent des lois, et que le président Clinton, comme d’autres présidents avant lui, n’a parfois pas réussi à tracer une voie claire pour la nation. Les mêmes types de critiques ont été adressés aux présidents précédents tels que Grant, Wilson, Hoover et Coolidge.

Outre la question de savoir comment le pouvoir est dérivé et utilisé, Henri VI, deuxième partie consacre beaucoup de temps au rôle de la famille. D’une part, l’importance de la famille provoque des comparaisons peu flatteuses : Henri VI n’est en aucun cas à la hauteur de son père, Henri V (peut-être le monarque le plus aimé de l’histoire anglaise). D’autre part, cela devient un moyen de perpétuer la vengeance. Henri VI, troisième partie a pour thème majeur l’importance de la vengeance dans une société où l’idée de justice légale n’est pas encore pleinement développée. La fin de Henri VI, deuxième partie préfigure ce thème dans la mort du vieux Clifford aux mains de York et le cri sanguinaire de vengeance de son fils. Le jeune Clifford sera sans pitié : désormais je n’aurai plus à faire à la pitié. Rencontrez-moi un enfant de la maison d’York, Je le couperai en autant de gobelets Comme l’a fait la sauvage Médée jeune Absyrtus; Dans la cruauté je chercherai ma renommée. (V.ii.56-60)

Bien qu’une telle déclaration soit extrême, tout public qui regarde cette pièce peut probablement penser à des exemples de ces deux problèmes : la difficulté du fils à répondre aux attentes du père et les familles qui se querellent longtemps après la cause initiale de la le conflit a été oublié.



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