Quand les éléphants volent par Alex Dipego – Commenté par Rayleigh Gray Setser


Il s’appelait Mgr Eugui, et il touchait à la fin de sa vie. C’était par rumeur que je venais du soleil éclatant des Khmers et de cette ville reculée. Le Pays basque était diversifié et avait de nombreuses mains dans le pot. Ce n’était pas important cependant ; ce mourant était la clé pour répondre si j’avais besoin de revenir au prochain cycle.

Nous nous sommes assis dans l’église de la ville où deux jeunes hommes ont tenu Eugui par les deux bras et dans son siège en bois épais. Même si le village est petit, ils ont décoré l’église à la manière du Vatican. De l’or incrusté sur n’importe quel vêtement possible, y compris les robes sales de l’évêque Eugui. Décorations ornées et un crucifix couvrant tout le mur.

Eugui s’affaissa sur son siège, la courbe de son dos ne se confondant pas avec l’extrémité plate de sa chaise. Des mains ridées et pâles se pressèrent sur les poignées de la chaise alors que sa longue barbe blanche couvrait la grande majorité de son visage. Ce qui était autrefois des yeux bleu vif s’estompa derrière un mur de gris.

« Mgr Eugui…. On m’a dit que vous étiez évêque de Bayonne. demandai-je en utilisant une voix extérieure.

L’œil de l’évêque s’élargit en bégayant ses lèvres gercées.

« Triste… Tellement triste… » Il déglutit tandis que sa lèvre inférieure tremblait. « Je… j’étais en dehors de la ville quand c’est arrivé. Jour terrible. »

Je m’assis et me rapprochai pour l’entendre parler, sa voix portant à peine quelques centimètres.

« Que s’est-il passé ? » J’ai demandé.

« Je… je… j’étais en voyage missionnaire. Je n’étais pas à Bayonne. Ses yeux allaient et venaient, sa tête baissée au sol. « Ils ont attaqué ! hurla Eugui.

Eugui attrapa ses robes et se serra contre lui tandis que son corps frissonnait.

« Des bandits… Des bandits nous ont attaqués. Ils ont tout pris. Tout… » Eugui s’interrompit.

Des bandits ? L’histoire était-elle fausse ? Ai-je fait tout ce chemin pour une attaque de bandit ?

J’ai attrapé son bras : « Et la ville ? Qu’est-il arrivé à Bayonne ?

Eugui cessa de se serrer dans ses bras et plaça une main sur la mienne.

« Je… je suis rentré à Bayonne à pied… Seul, froid… Nu. » Il déglutit à nouveau. « Tout était en feu… Je pouvais voir la fumée de si loin. »

Sa main serra plus fort la mienne. J’ai placé mon autre main sur la sienne et j’ai tapoté le dos.

« Ils n’ont laissé personne ? Qu’est-ce que ça a fait ? » J’ai persisté. Il n’a pas répondu ; son corps tremblait encore. « C’était un dragon ? »

La secousse s’est arrêtée. Eugui se figea pratiquement sur place. Le vieil homme s’assit et s’adossa à son siège, faisant glisser sa main d’entre les miennes. Les doigts jouaient avec les bras de sa chaise. Il but une grande gorgée et tourna ses yeux charbonneux dans ma direction.

« Qui es-tu? » Sa voix n’était plus celle d’un homme faible. « Etes-vous avec le Conseil ? »

J’ai prononcé ces mots, Le Conseil ? J’ai secoué ma tête.

« Je ne connais pas le Conseil. Qui est le Conseil ? Sont-ils responsables de Bayonne ?

« Je n’ai jamais dit… Je n’ai jamais… » Sa bouche tremblait pendant qu’il parlait. « Je n’ai jamais trahi. »

Je secouai encore plus la tête en prenant l’homme par les bras. « Mgr Eugui. Je ne suis pas avec ce Conseil. Je ne sais même pas qui ils sont. Pouvez-vous me dire qui ils sont ?

Ses yeux grands ouverts comme s’il me voyait pour la première fois. Prenant une grande gorgée, ses mentons tremblants s’installèrent.

« Ils sont tout. »



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