Pourquoi le Canada doit réinitialiser sa relation économique avec la Chine

Jim Hinton et Matthew Bondy : le Canada doit prendre le contrôle des « partenariats » entre ses universités et Pékin

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Par Jim Hinton et Matthew Bondy

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En juin, la ministre des Finances du Canada, Chrystia Freeland, a annoncé l’arrêt immédiat de la participation du gouvernement fédéral à la Banque asiatique d’infrastructure et d’investissement, une entreprise dirigée par la Chine qui investit théoriquement dans des routes et des ponts dans tout l’Indo-Pacifique pour stimuler le développement économique régional.

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L’annonce de Freeland laissait clairement présager un retrait total de la participation à l’organisation.

Les raisons précises de ce retrait brutal restent floues, mais comme l’a écrit le spécialiste canadien de l’Indo-Pacifique Jonathan Miller, cette décision reconnaît une politique erronée et le gouvernement du Canada mérite des félicitations pour ce changement. L’AIIB était essentiellement un vecteur des ambitions géopolitiques mondiales de Pékin, et après avoir détenu Michael Spavor et Michael Kovrig pendant 1 019 jours et intimidé le premier ministre du Canada lors de forums internationaux, l’opt-out de l’AIIB fait au moins un signe de tête dans le sens du respect de soi national.

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Aussi louable que soit le retrait de la BAII, ce n’est que la pointe de l’iceberg pour une réinitialisation indispensable des relations sino-canadiennes.

La meilleure prochaine étape que nous puissions prendre est de protéger sérieusement nos instituts d’enseignement supérieur contre l’espionnage, le vol de propriété intellectuelle (PI) et les « partenariats » qui font du Canada un État vassal économique. Cinquante universités canadiennes ont mené des recherches approfondies avec l’armée chinoise depuis 2005. C’est la même armée qui menace l’instabilité régionale dans l’Indo-Pacifique et qui est accusée de manière crédible de soutenir la guerre de la Russie contre l’Ukraine. De plus, Huawei – la branche des télécommunications du Parti communiste chinois – a été autorisée à accéder à 20 des instituts de recherche du Canada avec des résultats désastreux.

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Chaque année, des centaines de millions de dollars des contribuables servent à financer la recherche de pointe dans les universités canadiennes. Grâce à ces « partenariats » avec Huawei, des familles canadiennes ont subventionné des centaines de brevets pour le géant des télécoms, auquel le gouvernement du Canada a finalement interdit d’aider à construire nos réseaux de télécommunications au motif qu’il s’agit d’un enjeu de sécurité nationale.

Lorsque Huawei obtient ces brevets, ils s’accompagnent des droits économiques qu’ils utilisent au profit de l’économie chinoise. La Chine est devenue bonne dans ce domaine : il s’agit d’une exfiltration systématique d’actifs canadiens financés par l’État vers une organisation qui n’est même plus autorisée dans les réseaux du Canada et d’autres alliés, et cela se produit encore aujourd’hui.

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C’est la mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle est que le Canada peut maîtriser la situation en mettant en œuvre un manuel en trois parties qui s’inspire des expériences de nos amis américains et australiens.

Premièrement, nous avons besoin de transparence. Nous devons savoir exactement qui travaille avec les établissements de recherche canadiens et dans quelle mesure ils en ont bénéficié. Étonnamment, nous ne disposons pas actuellement de ces informations.

Nous devons également savoir à quoi cette technologie a servi. En particulier pour les technologies à double usage qui peuvent avoir des utilisations commerciales ainsi que des fins néfastes.

Et nous avons besoin que les universités recevant des fonds publics suivent et rapportent le flux des efforts de recherche et de développement avec une divulgation annuelle et concrète, y compris combien et avec qui elles travaillent.

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Deuxièmement, le Canada doit faire savoir aux universités que nos institutions de sécurité intérieure sont en fait les bonnes — et non les méchantes — et que travailler avec elles est une bonne chose tant pour la réputation institutionnelle que pour l’intérêt national. Ce principe de construction de la relation université-institution de sécurité pourrait inclure une version de la nouvelle loi australienne qui permet à ses gouvernements d’annuler les contrats internationaux conclus par les universités s’ils vont à l’encontre de l’intérêt national.

Troisièmement, le Canada a besoin de tellement, tellement plus d’éducation – dans l’ensemble de l’académie, de la fonction publique et de l’économie en général – sur la nature de l’économie des actifs incorporels et sur la façon d’y gagner en générant et en commercialisant la propriété intellectuelle.

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Ceci est particulièrement crucial car au 21e siècle, les risques économiques et de sécurité ne sont pas des questions distinctes – un principe appelé fusion civilo-militaire. Les actifs de propriété intellectuelle et de données pour l’intelligence artificielle, l’informatique quantique, la photonique, la biotechnologie et l’aérospatiale sont des technologies à double usage qui ont une valeur à la fois économique et de sécurité nationale. Les évaluations des avantages nets dans l’industrie et dans les accords de recherche doivent inclure à la fois le potentiel économique et les risques pour la sécurité.

Ces changements aideront le Canada à devenir un prédateur plutôt qu’une proie face aux problèmes économiques du XXIe siècle.

Dans l’état actuel des choses, la Chine considère nos universités comme des générateurs de propriété intellectuelle stratégiques pour leurs militaires et leurs entreprises. Il faut que ça s’arrête. Le gouvernement fédéral doit prendre le contrôle de la situation et veiller à ce que la propriété intellectuelle et les actifs de données financés par l’État profitent aux Canadiens, et non à des militaires étrangers hostiles.

Matthew Bondy, MA, est chercheur principal à l’Institut Macdonald-Laurier. Jim Hinton est avocat spécialisé en propriété intellectuelle chez Own Innovation et professeur adjoint à l’Université Western.

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