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Depuis la pandémie, les postes vacants au Canada ont atteint des niveaux record et les taux de chômage à des niveaux historiquement bas, laissant les employeurs peiner à trouver des travailleurs.
Statistique Canada a rapporté la semaine dernière que les postes vacants dans ce pays avaient dépassé le million en avril, un bond de près de 45 % par rapport à il y a un an.
Alors, où sont passés tous ces gens ?
Pour tenter de répondre à cette question, les économistes de la Banque CIBC Benjamin Tal et Andrew Grantham se sont penchés en profondeur sur les données.
La pandémie a temporairement mis de nombreuses personnes au chômage, principalement dans des emplois mal rémunérés du secteur des services. Le marché du travail s’est maintenant complètement rétabli, mais ce qui est surprenant, c’est que la part des emplois peu rémunérés dans l’emploi total ne l’a pas été.
Ce n’est pas parce que les Canadiens se relâchent, ont dit les économistes. La participation au marché du travail est revenue aux niveaux d’avant la pandémie depuis un certain temps.
Ce n’est pas non plus parce que les Canadiens choisissent de travailler pour eux-mêmes. La part du travail indépendant dans l’emploi total est toujours inférieure de 1,5 % aux niveaux d’avant la pandémie.
Le problème semble être à sa racine, démographique. En raison du vieillissement de la population canadienne, les personnes peu scolarisées arrivent à la retraite et ne sont pas remplacées, une tendance qui a été accélérée par la pandémie.
L’immigration n’a pas aidé à combler cette lacune comme elle l’a fait autrefois. L’augmentation de l’immigration au cours de l’année écoulée a été largement due aux jeunes professionnels, dont beaucoup sont déjà étudiants au pays. Ayant étudié au Canada, ils réussissent mieux à trouver des emplois mieux rémunérés liés à leur éducation.
« La pandémie semble avoir causé, ou accéléré, certains changements structurels au sein du marché du travail canadien qui entraînent des niveaux élevés de postes vacants, en particulier pour les professions peu rémunérées », ont écrit les économistes.
« Le vieillissement de la population, en particulier chez les personnes n’ayant pas fait d’études universitaires, et l’immigration entraînée par les nouveaux diplômés universitaires ont contribué à cette tendance. Le résultat a été une plus grande proportion de personnes travaillant dans des secteurs mieux rémunérés et des pénuries de main-d’œuvre dans de nombreuses professions à bas salaire.
Pourquoi cela ne s’est pas encore traduit par l’augmentation de la productivité que vous attendez est un autre mystère.
Les économistes ont déclaré qu’une partie du problème pourrait être que les secteurs dans lesquels les taux de vacance sont élevés ont besoin de personnel dans des emplois moins bien rémunérés pour atteindre une efficacité maximale. Un manque de bagagistes, par exemple, entraverait gravement le fonctionnement d’un aéroport.
Un niveau d’expérience inférieur chez ceux qui occupent des emplois mieux rémunérés peut également limiter temporairement la productivité, ont-ils déclaré.
Les économistes s’attendent à ce que les problèmes de main-d’œuvre du Canada s’atténuent quelque peu à l’avenir à mesure que l’immigration redeviendra plus large, mais seulement quelque peu.
« Cependant, la structure démographique et éducative de la population suggère que les entreprises des secteurs les moins rémunérateurs pourraient continuer à avoir plus de difficultés à recruter que par le passé, ce qui entraînerait des salaires plus élevés pour encourager le recrutement », ont-ils déclaré.
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