Pierre Ménard, auteur du résumé du Quichotte et de la description du guide d’étude


La Livre d’essais latino-américains d’Oxford (1997) appelle « Pierre Ménard, auteur du Quichotte » « l’essai le plus influent jamais écrit en Amérique latine ». Typique du style de Borges, l’œuvre ne tombe pas clairement dans le genre de l’histoire narrative ou de l’essai – c’est un essai de fiction. Borges l’a écrit pour tester son esprit après s’être remis d’une blessure à la tête qui lui a donné des hallucinations et a été compliquée par un cas dangereux de septicémie. Sous la forme d’un article savant, il raconte l’histoire d’un certain Pierre Ménard, symboliste français récemment décédé, qui avait entrepris la tâche absurde de réécrire Cervantès. don Quichotte comme un produit de sa propre créativité. Ménard voulait que sa version « coïncide avec » l’original – mot pour mot. Le narrateur applaudit et légitime l’acte comme un héroïsme académique. En raison de la réputation d’érudit de Borges, la publication de cette histoire poussa les chercheurs à se démener pour découvrir l’obscur auteur nîmois, Pierre Ménard. Ils ont déniché un essayiste mineur, avec un essai publié oubliable sur l’analyse psychologique de l’écriture manuscrite. Le narrateur de l’histoire de Borges, lui-même un pédagogue pointilleux, explique que Ménard a réussi à s’endoctriner si complètement dans la culture, les pensées et la langue de Cervantès que les parties finies de son Quichotte correspondent exactement au texte de Cervantès. De plus, le narrateur qualifie la réalisation de Ménard « infiniment plus riche » que celle de Cervantès, en raison de sa perspective philosophique moderne et des obstacles que Ménard a surmontés pour la produire. Le narrateur signifie que le contexte moderne imprègne les mêmes mots de sens différents, présageant les théories postmodernes de la réponse des lecteurs. Comme le souligne Donald Yates dans son introduction à un recueil de romans de Borges, « Pierre Ménard, auteur du Quichotte » « prévoit assez subtilement la théorie littéraire critique qui émergera un quart de siècle plus tard ». L’histoire serait incluse dans Fictions (1944), une collection largement traduite et la première œuvre latino-américaine à obtenir une renommée internationale.



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