Philip Cross : La défense de dernière minute ne peut pas sauver la taxe carbone

Les partisans de la taxe ont perdu leur crédibilité très tôt lorsqu’ils ont adhéré aux estimations selon lesquelles la taxe carbone de la Colombie-Britannique avait considérablement réduit les émissions avec très peu de douleur.

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La mise en œuvre, le 1er avril, d’une nouvelle hausse de la taxe fédérale sur le carbone et la perspective croissante qu’un gouvernement Poilievre abolisse la taxe ont incité ses partisans à monter une défense de dernière minute. Trois cents partisans (qui ne sont pas tous des économistes) ont signé une pétition en sa faveur. Ses partisans se sont également déployés pour le défendre dans des articles d’opinion et dans de nombreuses apparitions à la CBC, qui ont volontiers fourni une tribune à un côté de cette question partisane. Mais, loin d’être convaincants, les défenseurs ont surtout démontré à quel point ils ont peu appris de leur échec de longue date à vendre la taxe à de nombreux politiciens et à la plupart des Canadiens.

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Les partisans de la taxe carbone affirment qu’il s’agit du moyen le plus efficace de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Mais leur crédibilité a été mise à mal dès le début par des réclamations sur la petite taxe sur le carbone imposée en Colombie-Britannique après 2008 ayant déclenché une forte baisse des ventes d’essence. Dans un cas évident où l’espoir triomphe de l’expérience, un syndrome contre lequel les économistes sont censés être immunisés, cela a été rationalisé par le fait que les ménages ont agi en fonction des attentes de futures hausses d’impôts.

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Les partisans de la taxe alors saisi sur le prétendu précédent de la Colombie-Britannique comme preuve que les émissions de carbone pourraient être fortement réduites avec juste une petite taxe sur le carbone, largement indolore, malgré de nombreuses preuves que la demande de carburant est largement insensible aux hausses de prix. Plus tard, il est devenu clair que la baisse des ventes d’essence en Colombie-Britannique était due à la récession de 2008 et aux pleins d’essence transfrontaliers dans l’État de Washington, à une époque où le huard s’échangeait à parité avec le dollar américain.

Aujourd’hui, ses partisans reconnaissent qu’une taxe carbone devra atteindre des niveaux douloureux pour réduire significativement la consommation. Mais leur volonté initiale d’attribuer des propriétés magiques à la taxe a miné leur crédibilité et a donné aux politiciens et aux économistes conservateurs l’autorisation de retirer leur soutien provisoire à la taxe.

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Ceux qui croient que la taxe carbone est le meilleur moyen de réduire les émissions l’ignorent, comme le souligne l’économiste. Björn Lomborg Selon lui, le changement technologique peut être encore plus efficace tout en stimulant la croissance économique. Les États-Unis ont à la fois réussi à réduire considérablement leurs émissions et à réduire leurs coûts énergétiques en remplaçant de nombreuses centrales électriques au charbon par du gaz naturel et d’autres technologies à faibles émissions.

Les défenseurs de la taxe sur le carbone prétendent que le ménage canadien moyen atteint le seuil de rentabilité, puisque le gouvernement envoie des chèques compensant les ménages pour leurs coûts énergétiques plus élevés. Mais, comme le Directeur parlementaire du budget Comme nous l’avons souligné, l’impact négatif de la taxe sur le carbone comprend un ralentissement de la croissance à l’échelle de l’économie, et pas seulement une réduction directe du portefeuille des citoyens. Si l’on tient compte du ralentissement de la croissance, la plupart des ménages se retrouveront en réalité dans une situation pire.

Il y a aussi le problème que certains systèmes de taxe sur le carbone n’ont fait aucun effort pour être neutres en termes de revenus. Peu d’économistes se sont opposés (et encore moins ont lancé une pétition) lorsque l’ancienne première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, a utilisé les revenus de la taxe sur le carbone pour augmenter les dépenses gouvernementales, renforçant ainsi l’esprit du public sur le fait que la taxe sur le carbone n’était qu’une autre ponction gouvernementale.

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Les partisans citent le calcul de la Banque du Canada selon lequel une augmentation annuelle de la taxe sur le carbone de 15 $ la tonne ne contribue que pour 0,15 point de pourcentage à l’inflation. Cela semble insignifiant lorsque l’inflation est de 8 %, comme c’était le cas en 2022, mais cela représente 7,5 % non négligeable de l’objectif d’inflation de 2 % de la Banque. De plus, la Banque a clairement indiqué que son estimation « n’inclut pas les effets de second tour ». Bien entendu, si l’impact de la taxe est insignifiant, cela suggère que son effet sur le comportement doit également être limité, ce qui laisse penser qu’il s’agit davantage d’un exercice de démonstration de vertu que d’une tentative sérieuse de réduire les émissions.

Christopher Ragan de McGill, un éminent défenseur de la taxe sur le carbone et chef de la Commission de l’écofiscalité, aujourd’hui disparue, a récemment déploré que le débat public sur la taxe ait dégénéré en un « incendie de benne à ordures ». Mais il en fut toujours ainsi. Sauf que lorsque les partisans de la taxe carbone prenaient le dessus, le faible niveau de débat – y compris la croyance naïve que les taxes carbone seraient indolores et que les politiciens remettraient toutes les recettes aux ménages – ne méritait évidemment pas d’être commenté. Mais maintenant que le soutien à une taxe sur le carbone diminue, les pétitions fleurissent.

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La réalité est que les défenseurs de la taxe carbone n’ont jamais souhaité un débat ouvert et honnête. Dès 2015, nombreux étaient ceux qui déclaraient que l’affaire était « réglée » et que les discussions devaient être interrompues – même si une majorité de Canadiens étaient hostiles à la taxe. Dès 2002, bien avant la taxe carbone, Christopher Essex et Ross McKitrick observaient dans leur livre Pris d’assaut que la plupart des débats autour du changement climatique présentaient « une forteresse, lourdement défendue par un arsenal de déclarations autoritaires conçues pour intimider les étrangers et les inciter à rester à l’écart ». Mais ces étrangers comprennent désormais une majorité de provinces et de citoyens canadiens, qui sont prêts à abolir complètement la taxe.

Poste financier

Philip Cross, chercheur principal à l’Institut Macdonald-Laurier, est l’auteur de Les arguments en faveur d’une taxe carbone : qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ?

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