Opinion : Revenu Canada devrait vérifier les vacances gratuites de Trudeau

Il n’est pas nécessaire que les prestations soient payées par l’employeur d’une personne pour être imposables.

Contenu de l’article

Par Allan Lanthier

Comme cela a été largement signalé, le premier ministre Justin Trudeau et sa famille ont passé des vacances dans un complexe de luxe en Jamaïque pendant les vacances. Et ce n’était pas n’importe quelles vacances : ils ont séjourné dans une villa de 5 000 pieds carrés, avec six chambres et une piscine privée, à quelques pas d’une plage privée et isolée. La villa était composée d’un cuisinier, de femmes de ménage et de majordomes.

Publicité 2

Contenu de l’article

Contenu de l’article

M. Trudeau n’a pas eu à payer un centime : le complexe appartient à Peter Green, un ami de longue date du défunt père de Trudeau, et a été fourni gratuitement. Si le Premier ministre avait été facturé au tarif en vigueur, il aurait payé environ 84 000 dollars pour son séjour de neuf jours. Bien que personne ne reproche à un Canadien qui travaille dur de prendre des vacances de Noël pour échapper au froid et à la neige, M. Trudeau est un employé du gouvernement fédéral, et la question fiscale est donc de savoir s’il a reçu les 84 000 $ à titre d’avantage d’emploi imposable.

En vertu de notre loi fiscale, les employés sont imposés sur la valeur de presque tous les avantages sociaux. Par exemple, si vous assistez à la fête de Noël de votre employeur et que le coût de l’employeur est supérieur à 150 $ par personne, vous êtes imposé sur la totalité du montant, que vous souhaitiez y assister ou non. Alors, M. Trudeau est-il imposable sur les 84 000 $ ?

Il n’est bien sûr pas employé par Peter Green. Mais ce n’est pas vraiment pertinent. Un avantage lié à l’emploi est imposable, qu’il soit fourni par un employeur ou par un tiers, ce que le fisc a confirmé à maintes reprises. En 1968, par exemple, la Cour de l’Échiquier du Canada a examiné une situation dans laquelle un employé et sa femme avaient reçu des vacances payées – une croisière dans les Caraïbes organisée et payée par un fournisseur de l’employeur de l’homme. Le tribunal a décidé que le coût total des vacances – un coût de 1 384 $ à l’époque, soit environ 13 400 $ en dollars de 2023 – était un avantage imposable en matière d’emploi.

Contenu de l’article

Publicité 3

Contenu de l’article

La Cour suprême a déclaré que, pour être imposable, un paiement ne doit pas nécessairement être destiné à des services spécifiques : le critère consiste simplement à savoir s’il existe un lien entre le paiement et la situation d’emploi du bénéficiaire. Dans le cas de Trudeau, la question est de savoir si les vacances ont été accordées en sa qualité de premier ministre, le cédant espérant quelque chose en retour – auquel cas les avantages sont imposables. L’autre possibilité est que les vacances étaient des cadeaux personnels non imposables, le cédant n’ayant aucune attente de recevoir quoi que ce soit en retour.

En 2016, la famille Trudeau a profité de vacances de Noël sur une île privée des Bahamas en tant qu’invitée du milliardaire Aga Khan. Les vacances ont coûté plus de 215 000 $ aux contribuables canadiens.

La Fondation Aga Khan Canada avait reçu près de 330 millions de dollars en subventions du gouvernement fédéral depuis 1981, et la fondation était enregistrée pour faire pression auprès du Cabinet du Premier ministre. En 2017, feu Mary Dawson, la commissaire à l’éthique intelligente et accomplie du Canada, a publié un rapport de 74 pages concluant que Trudeau avait enfreint les règles relatives aux conflits d’intérêts en acceptant les vacances gratuites, et déclarant que les vacances « pourraient raisonnablement être considérées comme ayant été donné pour influencer M. Trudeau.

Publicité 4

Contenu de l’article

L’affaire allait plus loin qu’une simple tape sur les doigts du commissaire. C’était signalé que la GRC a envisagé de porter des accusations de fraude criminelle contre le premier ministre, mais a finalement décidé d’abandonner l’affaire.

Selon les règles fiscales canadiennes, un montant n’est pas un don s’il est assorti de conditions. Étant donné que le commissaire a conclu que les vacances visaient à influencer M. Trudeau, leur valeur était presque certainement un avantage d’emploi imposable, et non un cadeau. On ne sait pas si M. Trudeau a payé de l’impôt sur cette prestation.

La description appropriée des dernières vacances familiales de Trudeau en Jamaïque n’est pas aussi claire. Peter Green réside aux Bermudes et a peu de liens avec le Canada. Il semble qu’il ne puisse pas s’attendre à recevoir grand-chose en échange de sa générosité (à part une certaine publicité gratuite qui pourrait attirer quelques clients payants supplémentaires dans sa station).

Recommandé par l’éditorial

Si vos copains de lycée vous invitent dans leur chalet de Muskoka pour le week-end de la fête du Canada pour faire un barbecue de hamburgers et profiter des feux d’artifice, vous savez que le séjour n’est pas taxable car il n’a rien à voir avec votre emploi. La même conclusion s’applique peut-être dans le cas des vacances de Trudeau en Jamaïque, malgré le lieu opulent. Nous n’avons pas suffisamment de faits pour le savoir.

À moins que Trudeau ne déclare un avantage imposable pour l’escapade dans sa déclaration de revenus personnelle, Revenu Canada devrait effectuer une vérification et tirer sa propre conclusion.

Allan Lanthier, associé retraité d’un cabinet comptable international, a été conseiller auprès du ministère des Finances et de l’Agence du revenu du Canada.

Ajoutez notre site Web à vos favoris et soutenez notre journalisme : Ne manquez pas l’actualité économique que vous devez connaître : ajoutez Financialpost.com à vos favoris et inscrivez-vous à nos newsletters ici.

Contenu de l’article

Source link-31