Opinion : Qui devrait établir la politique énergétique provinciale? Des politiciens, des arbitres ou peut-être les deux ?

Le ministre de l’Énergie de l’Ontario a récemment annulé la décision d’un comité « hors de sa voie » de la Commission de l’énergie de l’Ontario. Il doit y avoir une meilleure façon

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Par Aleck Dadson et Ed Waitzer

Qui décide de l’orientation de la politique énergétique en Ontario? Le gouvernement ontarien lui-même, dirigé par le ministre de l’Énergie? Ou les agences de régulation spécialisées qui décident de la fixation des taux et établissent des règles sur des questions plus techniques ? Ou est-ce la tâche des deux ?

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Ces questions ont été soulevées avec un vif soulagement juste avant Noël lorsqu’un comité de la Commission de l’énergie de l’Ontario voté 2-1, qu’Enbridge devra désormais facturer d’avance aux promoteurs le coût des projets de construction utilisant le gaz naturel, plutôt que de suivre la politique de longue date consistant à amortir le coût sur la durée de vie du projet. La préoccupation du panel ? Comme l’ont écrit les deux membres majoritaires : « La CEO n’est pas convaincue que la proposition d’Enbridge Gas ne mènera pas à un système gazier surconstruit et sous-utilisé face à la transition énergétique. » Le panel estime qu’un signal de prix fort est nécessaire dès le départ pour avertir les promoteurs d’investir dans ce qui pourrait devenir une infrastructure bloquée si un passage massif aux pompes à chaleur et à l’électricité devait finalement avoir lieu.

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Bien entendu, un coût initial plus élevé pourrait également signifier des coûts de construction plus élevés, au moment même où les gouvernements tentent d’encourager le développement de logements afin de faire face à une crise du logement perçue. Il n’est donc pas surprenant que la décision du comité ait été sévèrement réprimandée publiquement par le ministre de l’Énergie, Todd Smith, qui a accusé le comité de s’être « éloigné de sa voie » et d’avoir en fait élaboré une politique énergétique provinciale. Il s’est engagé à revenir sur cette décision en légiférant pour « garder les pelles dans le sol » pour la construction de nouveaux logements.

Même si le panel a pu être frustré par le manque d’orientation politique, l’agacement de Smith était également compréhensible. Son ministère était à quelques jours de publier un rapport de son propre chef. »Panel sur l’électrification et la transition énergétique» (EETP) qui comprend des recommandations spécifiques sur la nécessité d’une orientation politique de la part du ministère sur le rôle du gaz naturel dans le futur système énergétique de l’Ontario, y compris le coût des raccordements au gaz et des investissements dans les infrastructures, les questions mêmes dans lesquelles le panel de la CEO s’était égaré sans direction.

Qui a raison ? Qui devrait faire quoi ? Et quelles leçons peut-on tirer de cette débâcle ? La réponse commence par la compréhension des rôles et des responsabilités du gouvernement et de ses agences ainsi que de la nécessité d’une coordination. Une telle coordination était la marque des initiatives de transformation passées dans le secteur énergétique de l’Ontario — la restructuration d’Ontario Hydro et du secteur de la distribution à la fin des années 1990 et la mise en œuvre du Plan pour l’énergie verte il y a près de 15 ans. L’ETTP a raison de souligner la nécessité d’une coordination encore plus forte à l’avenir.

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Durant les périodes de changement transformationnel, la relation avec le gouvernement est particulièrement sensible pour les tribunaux comme la CEO, dont le mandat comprend l’arbitrage. À notre avis, les arbitres devraient se concentrer sur la décision de questions spécifiques de manière transparente, équitable et non partisane. Pour ce faire, ils devraient appliquer un cadre juridique et réglementaire aux conclusions fondées sur des preuves et des arguments présentés dans le cadre d’un processus contradictoire. Et ils devraient éviter de tenter de résoudre des questions politiques complexes, dans lesquelles toute décision affectera des parties prenantes non représentées et d’autres domaines de préoccupation. Bref, les comités décisionnels ne devraient pas s’égarer.

Cela dit, passer du mode décisionnel au mode décisionnel n’est pas si rare pour les agences de réglementation. Et il existe des moyens d’y remédier qui ne nécessitent pas l’intervention d’un ministère public. La CEO aurait pu lancer son propre examen de la décision du comité — en s’en tenant pour l’instant à la politique existante sur l’amortissement des coûts de raccordement et en reportant l’examen de tout changement en attendant une directive ministérielle ou une consultation plus large par la CEO elle-même. Les protocoles internes, tels que l’examen par les pairs des projets de décision, peuvent servir à vérifier les erreurs commises par les arbitres et devraient également être renforcés. Et il devrait y avoir des orientations plus claires sur les types de questions qui doivent être laissées au gouvernement ou à des consultations plus larges.

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D’autres contrôles se retrouvent dans l’existant Protocole d’accord (MoU) entre le ministère et la CEO. Il décrit comment le ministre est responsable de l’élaboration des priorités et des orientations politiques et quel est le rôle de la CEO dans la mise en œuvre de ces politiques et programmes. Cela souligne la nécessité d’une communication rapide entre les deux. Exclure la question de l’amortissement de l’arbitrage aurait pu permettre un dialogue plus ouvert sur la meilleure façon de l’aborder dans le cadre de la transition énergétique dont le ministère reconnaît qu’elle est à venir.

Une chose qui manque actuellement dans le protocole d’accord est un processus de règlement des différends. Un comparable accord-cadre entre le gouvernement britannique et son régulateur de l’énergie appelle à « une approche pragmatique et axée sur les problèmes » pour résoudre les différends en temps opportun, limiter les perturbations potentielles et donner aux parties l’occasion de « tirer les leçons » du différend. Des dispositions similaires devraient être incluses dans le protocole d’accord de la CEO.

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Enbridge a maintenant fait appel la décision du comité de la CEO devant les tribunaux de l’Ontario. Raison de plus pour espérer que la CEO et le ministère pourront « tirer les leçons » ici — premièrement, en ajustant les freins et contrepoids existants pour aider à éviter de futurs conflits et, deuxièmement, en résolvant la question de l’amortissement d’une manière qui respecte à la fois les Il incombe au gouvernement de définir le cadre politique et l’expertise que la CEO devrait apporter.

Aleck Dadson, ancien directeur de l’exploitation de la Commission de l’énergie de l’Ontario, est conseiller principal chez StrategyCorp. Ed Waitzer est avocat et ancien président de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario.

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