Opinion: Publicité télévisée cauchemardesque tout simplement fausse: l’externalisation des soins de santé n’est pas une privatisation

Le SEFPO a tort de présenter les réformes comme une menace pour les soins de santé financés par l’État

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Par Åke Blomqvist

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Suite à l’adoption du projet de loi 60 du gouvernement Ford, le ministère de la Santé de l’Ontario a maintenant la possibilité de sous-traiter à des cliniques indépendantes la prestation de certains types de services de soins de santé normalement fournis dans les hôpitaux. Ses opposants ont présenté le projet de loi comme favorisant la « privatisation » et comme une menace pour le modèle canadien de soins de santé publics. Une télévision chargée d’émotion commercial commandée par le Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario (SEFPO) évoque un avenir dystopique où des capitalistes au visage de pierre en costume sombre poussent une civière avec une patiente postopératoire aux yeux larmoyants dans les couloirs sombres de l’hôpital et lui présentent un écran tactile qu’elle doit pousser pour payer le soulagement de la douleur. Au cas où quelqu’un aurait raté le message, la caméra fait un panoramique vers le visage du patient lorsqu’une voix automatisée et l’écran tactile répètent l’expression « fonds insuffisants » encore et encore.

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L’utilisation cynique de l’imagerie émotionnelle par la publicité reflète certaines des tactiques grossières des théoriciens du complot qui impliquent que le gouvernement a un programme secret infâme. Mais son message de base est tout simplement faux. Le projet de loi 60 ne porte pas sur la privatisation. Ce n’est pas non plus une menace pour les soins de santé financés par l’État. Tout ce qu’il fait, c’est donner au gouvernement plus de souplesse dans la façon dont il contracte la production de services de soins de santé.

En vertu de la Loi canadienne sur la santé, la pierre angulaire de l’assurance-maladie canadienne est que le coût de tous les services médicaux et hospitaliers « médicalement nécessaires » doit être payé par le régime d’assurance de chaque province, sans débours des patients. Mais alors que les services doivent être payé pour publiquement, ils peuvent être fourni par des entreprises privées ou dans des établissements privés. En Ontario, la production de la plupart des services de santé est depuis longtemps sous-traitée : elle s’effectue dans le cadre de contrats avec des prestataires privés. La plupart des services médicaux sont fournis par des cabinets appartenant à des médecins, et la plupart des services hospitaliers par des établissements légalement classés comme des entités privées à but non lucratif (la plupart étant des organismes de bienfaisance, en fait). Le projet de loi 60 élargit simplement la portée de cette contractualisation afin que le gouvernement puisse acheter des « services hospitaliers » médicalement nécessaires soit auprès d’hôpitaux traditionnels, soit auprès de cliniques spécialisées autonomes. Ces cliniques pourraient être organisées comme des entreprises privées à but lucratif, mais lorsqu’elles traitent des patients financés par l’État, elles ne seraient pas autorisées à les facturer : leurs seuls revenus provenant de ces patients seraient des montants contractuels qu’ils recevraient du régime provincial. Le projet de loi 60 donne au gouvernement plus qu’assez d’outils pour prévenir le genre de scénario cauchemardesque évoqué par la publicité du SEFPO.

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Les chirurgiens et autres personnes intéressées par la création de cliniques autonomes pensent probablement qu’ils peuvent fournir des services plus efficacement que les hôpitaux traditionnels, même compte tenu des règles détaillées qu’ils devraient respecter en matière de qualité des soins. D’une part, les nouvelles cliniques indépendantes ne seraient pas liées par les conventions collectives que les employeurs actuels ont négociées avec leurs syndicats et auraient donc plus de flexibilité tant dans l’embauche que dans la gestion de leurs ressources humaines. C’est probablement l’une des principales raisons pour lesquelles le SEFPO et d’autres syndicats s’opposent si catégoriquement au projet de loi 60 : si la province peut sous-traiter davantage de services à de nouvelles cliniques privées ou à d’autres entreprises indépendantes, les syndicats représentant les travailleurs des hôpitaux et d’autres fournisseurs traditionnels auront très probablement moins de pouvoir de négociation. lorsqu’ils négocient les termes et les conditions de travail de leurs membres. De plus, ils peuvent perdre des membres au profit des cliniques privées. Mais si de nouveaux prestataires peuvent produire plus efficacement et à moindre coût, les patients et les contribuables y gagnent, et les travailleurs de la santé peuvent être en mesure de négocier des conditions de travail moins stressantes que celles que beaucoup d’entre eux ont dans le système actuel.

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Le gouvernement de l’Ontario devrait réfléchir à la façon de contracter des services assurés avec des cliniques privées sans causer de problèmes de personnel aux fournisseurs traditionnels, mais devrait certainement commencer à expérimenter ce modèle dans les spécialités et les endroits où les perspectives semblent les plus prometteuses. Et il devrait surveiller les résultats. Si les partisans du projet de loi 60 ont raison et qu’il en résulte des temps d’attente plus courts et des coûts moindres, le modèle devrait être essayé plus largement; si les critiques ont raison, le gouvernement peut simplement revenir aux fournisseurs traditionnels. Mais la seule façon de savoir quel modèle fonctionne le mieux est de permettre au nouveau modèle de concurrencer l’ancien. Si l’idéologie et les publicités alarmistes empêchent que cela se produise, nous ne saurons jamais ce qui fonctionne le mieux.

Åke Blomqvist, professeur de recherche auxiliaire à l’Université Carleton, est également chercheur associé à l’Institut CD Howe.

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