mercredi, novembre 27, 2024

Opinion : Premier Legault, abattez ces murs de la construction

Le Québec définit 25 métiers de la construction distincts et ne permet pas aux gens de travailler dans plusieurs métiers. Pas étonnant que la productivité canadienne s’affaisse !

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Par Gabriel Giguère

Question : Combien de travailleurs faut-il pour changer une porte dans une école québécoise ? Réponse : Autant que Sept, selon le ministre du Travail de la province, Jean Boulet. Pourquoi? Parce que le menuisier qui travaille à l’intérieur du mur doit confier l’installation du cadre de porte à l’installateur des systèmes intérieurs, qui doit laisser le plâtrier faire le plâtrage, et ainsi de suite. Et les gens se demandent pourquoi le Canada a un problème de productivité !

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Pour remédier à ce triste état de choses, le ministre a déposé un facture moderniser l’industrie de la construction au Québec et, entre autres, permettre aux travailleurs de la construction d’effectuer davantage de travail dans toutes les classifications d’emplois. Même si la nouvelle législation réduirait le nombre de travailleurs nécessaires pour changer la porte, elle ne le ferait que si tout pouvait être fait en une seule journée. Si cela prend plus de temps, les anciennes règles en matière de literie en plumes s’appliquent.

Le projet de loi constitue donc un pas dans la bonne direction, mais seulement un tout petit pas. Avec tous les grands projets résidentiels actuellement nécessaires, le Québec devrait vraiment faire un pas de géant, et non seulement un premier pas hésitant. Au lieu de maintenir le même nombre de métiers réglementés et d’ouvrir la porte à un peu de polyvalence, le gouvernement devrait réduire ce nombre de manière drastique, permettant à tous les travailleurs de la construction plus de flexibilité.

Le cadre réglementaire québécois régissant les métiers de la construction est particulièrement rigide, établissant 25 métiers, chacun avec sa propre certification obligatoire. Les cloisonnements entre les différents métiers empêchent les ouvriers du bâtiment d’effectuer des tâches connexes, même celles qui nécessitent peu de formation.

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Par exemple, si vous souhaitez refaire votre cuisine dans les règles de l’art, avec un nouveau dosseret en céramique et un nouveau plancher en linoléum, vous aurez besoin des services de deux artisans distincts, même si plusieurs des compétences impliquées sont transférables d’un projet à l’autre. autre.

Mais le nouveau facture permet uniquement aux travailleurs de la construction d’effectuer des tâches connexes qui font partie d’une seule séquence de travaux et sont réalisées en une seule journée. Pour accroître réellement la productivité de l’industrie, il faudrait abattre davantage les cloisons entre les métiers.

L’industrie de la construction au Québec est la plus cloisonnée du pays. L’Ontario et la Colombie-Britannique n’ont que Sept métiers certifiés chacun. En Ontario, de nombreux emplois peuvent être effectués par un seul travailleur, ce qui présente des avantages évidents en termes de productivité.

Comme si la multiplication des métiers ne suffisait pas, au Québec, plusieurs centaines d’heures de cours sont nécessaires pour pratiquer chacun des 25 métiers de la construction. Le cas des peintres en bâtiment démontre l’absurdité de cette approche. Le gouvernement provincial exige 900 heures de formation. Ailleurs dans le pays, de tels prérequis n’existent pas.

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Dans ces provinces, où les travaux de peinture sont difficiles à trouver, les peintres peuvent se réinventer en tant que plâtriers ou installateurs de cloisons sèches. Et quand les travaux de peinture sont trop nombreux par rapport au nombre de peintres présents, ceux qui exercent des métiers connexes peuvent plus facilement donner un coup de main.

Pour les travailleurs, la certification peut être une camisole de force, rendant plus difficile l’accès à un métier et les confinant à celui-ci une fois qu’ils l’ont exercé. Les peintres ne sont cependant pas les seuls dans cette situation. Des 25 métiers de la construction exigeant une certification au Québec, 13 n’exigent une certification dans aucune autre province. La suppression de la certification obligatoire pour ces 13 métiers devrait être le point de départ d’une déréglementation. Cela permettrait au secteur de s’équiper pour résoudre les problèmes de productivité alors qu’il est aux prises avec ce qu’il appelle une pénurie de 7 760 travailleurs. Mais dans quelle mesure cette pénurie est-elle créée artificiellement, en empêchant les travailleurs d’effectuer un travail qu’ils sont parfaitement capables de faire ?

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Des règles plus flexibles permettraient aux travailleurs actuels de faire plus qu’ils ne le font actuellement. C’est l’essence même de la productivité. Et le Canada a actuellement un problème de productivité.

Au lieu d’essayer d’enfermer nos travailleurs de la construction dans quelques cases bien définies, faisons confiance à leurs compétences. Ils peuvent faire bien plus que ce que les bureaucrates pensent pouvoir faire.

Poste financier

Gabriel Giguère est analyste des politiques publiques à l’Institut économique de Montréal.

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