Opinion : Les républicains de la Chambre ont raison : les taxes à la consommation sont intelligentes

Les taxes à la consommation nuisent moins à la création d’emplois et à la croissance économique que l’impôt sur le revenu des particuliers

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Par Allan Lanthier

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Un groupe de républicains réformistes radicaux à la Chambre des représentants des États-Unis a présenté un projet de loi – le « Fair Tax Act of 2023 » – qui éliminerait les impôts sur le revenu des particuliers et des sociétés, les droits de succession, les droits de donation et les charges sociales et les remplacerait tous par un 30 % de taxe de vente nationale. Et pour faire bonne mesure, cela supprimerait également l’Internal Revenue Service.

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C’est dingue, n’est-ce pas ? Bien sûr, c’est le cas. Et le projet de loi a peu de chances d’aller n’importe où. Néanmoins, cela soulève une question importante : les taxes à la consommation ne devraient-elles pas jouer un rôle plus important dans l’augmentation des recettes publiques ? Et s’ils le devaient, pourquoi le gouvernement canadien traîne-t-il les pieds?

Commençons par les États-Unis. Kevin McCarthy a tout donné sauf l’évier de la cuisine pour obtenir les votes dont il avait besoin pour devenir président de la Chambre, et l’une de ces concessions était de permettre une audition complète de ce projet de loi. On ne s’attend pas à ce qu’il suscite beaucoup d’appuis à la Chambre. Et même si cela réussissait, ce serait mort à l’arrivée au Sénat contrôlé par les démocrates. Néanmoins, l’idée d’un plus grand recours à un impôt forfaitaire sur la consommation au lieu d’un impôt sur le revenu des personnes physiques à taux progressifs est-elle justifiée ? Vous pariez qu’il y en a.

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Selon le vieil adage, l’impôt est l’une des deux certitudes de la vie, l’autre étant la mort. Les impôts ne peuvent donc pas être supprimés. Mais les gouvernements devraient – dans la mesure du possible – imposer des taxes qui causent le moins de dommages économiques. Les économistes s’accordent généralement à dire que les taxes à la consommation nuisent moins à la création d’emplois et à la croissance économique que l’impôt sur le revenu des particuliers. Pourquoi? Deux raisons principales.

Premièrement, parce que la consommation est une part importante de l’activité économique, des taux d’imposition relativement bas – qui interfèrent relativement peu dans la prise de décision économique – peuvent générer beaucoup de revenus. Et, deuxièmement, dans la mesure où les individus ne consomment pas immédiatement tous leurs revenus, davantage de fonds sont initialement disponibles pour l’épargne privée et l’investissement des entreprises.

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Au Canada, environ 20 % des taxes et autres prélèvements que nous payons sont des taxes à la consommation, la TPS et les taxes de vente harmonisées des cinq provinces qui ont opté pour la TPS constituant la part du lion. Cela se compare à une moyenne de 30 pour cent dans l’OCDE. En d’autres termes, le Canada compte beaucoup moins sur les taxes à la consommation dans le cadre de sa « composition fiscale » que la plupart des autres pays développés : sur les 38 pays étudiés par l’OCDE pour 2020, seuls trois ont utilisé les taxes à la consommation de moins que nous — le Japon, la Suisse et, fermant la marche, les États-Unis

Les taxes à la consommation ne sont pas sans verrues. De nombreux commentateurs craignent que les personnes et les familles à revenu élevé paient le même taux forfaitaire que les personnes à faible revenu. Bien sûr, une certaine progressivité est obtenue en accordant des rabais comme le crédit d’impôt pour TPS aux personnes à faible revenu, tandis que les revenus de la taxe à la consommation peuvent financer d’autres mesures fiscales progressives : l’Allocation canadienne pour enfants, par exemple. Les taxes à la consommation peuvent également compléter — plutôt que remplacer complètement — les impôts sur le revenu des particuliers et d’autres prélèvements. Et, enfin, au cours de leur vie, même les personnes fortunées ont tendance à consommer la majeure partie de ce qu’elles gagnent et paient donc des taxes à la consommation.

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Le gouvernement conservateur de Brian Mulroney a promulgué la TPS en 1991 pour remplacer la taxe de vente désuète et grinçante des fabricants. Il est arrivé à un taux de sept pour cent et était aussi détesté à l’époque qu’il peut l’être encore aujourd’hui. Aux élections fédérales deux ans plus tard, les conservateurs n’ont remporté que deux sièges à la Chambre des communes. Pendant la campagne électorale, Jean Chrétien avait promis d’abroger la TPS, une taxe que les libéraux avaient dénoncée alors qu’ils étaient dans l’opposition. Mais en 12 ans au pouvoir, les libéraux n’ont jamais touché à la TPS, laissant cela à Stephen Harper.

En 2005, faisant campagne contre Paul Martin, Harper a promis de réduire la TPS de deux points de pourcentage, à cinq pour cent. Une fois élu, il a fait précisément cela, à un coût annuel (à l’époque) d’environ 12 milliards de dollars de revenus. C’était un exemple classique de grande politique mais de politique fiscale lamentable. Aujourd’hui, la TPS rapporte environ 47 milliards de dollars par an, soit 19 milliards de moins que ce qu’elle aurait fait n’eût été la réduction de Harper.

Des élections fédérales se profilent à nouveau à l’horizon et les plates-formes libérales et conservatrices présenteront des visions concurrentes pour le Canada. Mais l’une ou l’autre des parties adoptera-t-elle une réforme fiscale sensée, y compris une augmentation du taux de la TPS, associée à une réduction significative des taux d’imposition sur le revenu des particuliers ? Ou les sondages d’opinion et la timidité politique continueront-ils de l’emporter sur une politique fiscale saine ? Malheureusement, ce ne sont pas des questions difficiles à répondre.

Allan Lanthier est un associé à la retraite d’un cabinet comptable international et un ancien conseiller du ministère des Finances et de l’Agence du revenu du Canada.

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