Opinion : Les hausses d’impôt sur les gains en capital sont une perspective désastreuse pour le Canada

L’augmentation proposée du taux d’inclusion devrait être débattue, mais ce qui est plus important, c’est le discours anti-croissance.

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Par Jessica Brandon-Jepp

Depuis que la ministre des Finances, Chrystia Freeland, a annoncé une hausse des gains en capital dans le budget fédéral du mois dernier, nous avons assisté à d’innombrables analyses approfondies des modifications apportées à la taxe, qui portent le taux d’inclusion des particuliers au-delà d’un certain seuil à 67 pour cent. contre 50 pour cent. L’accent a été presque entièrement mis sur les personnes touchées par ce changement et dans quelle mesure il les affecte plutôt que sur l’unité autour d’un objectif commun : faire croître notre économie atone.

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Les partisans des hausses d’impôts ont laissé entendre que les changements ne contribueraient guère, voire rien, à étouffer l’innovation ou à dissuader les entrepreneurs de créer ou de développer leur entreprise. En présentant ces arguments, ils ont souvent fait référence à 1999, lorsque le taux d’inclusion a été réduit de 75 à 50 pour cent. Cela n’a pas entraîné la création d’un flot de nouvelles entreprises, affirment-ils, et nous ne devrions donc pas nous attendre à ce que l’innovation se tarisse si nous augmentons la taxe maintenant. Mais le monde d’aujourd’hui est différent de ce qu’il était en 1999, lorsque nous avions tous une ligne fixe et une connexion Internet par ligne commutée, Netflix était un service de location de DVD, la Chine n’était pas encore membre de l’OMC et, sans doute, les économies mondiales étaient moins interdépendantes et moins compétitives. .

Les critiques de la hausse de l’impôt sur les plus-values ​​sont non seulement légions, mais ils sont réputés, accrédités et dignes de mention. Kathleen Ross, présidente du Association médicale canadienneaffirme que les changements pourraient miner les efforts de recrutement et de rétention des médecins et même menacer la stabilité du système de santé à une époque où le Canada fait face à une grave pénurie de médecins. L’ancien ministre libéral des Finances Bill Morneau soutient que ces changements sont contraires à la croissance économique, à l’augmentation de la productivité et à l’augmentation des investissements. Le PDG de Shopify, Tobi Lütke, estime qu’ils seront un tueur d’innovation. Plus de 2 000 autres PDG, gestionnaires technologiques, entrepreneurs et innovateurs ont exprimé des préoccupations similaires, ajoutant leur nom à une lettre ouverte du Conseil canadien des innovateurs. Même Tom Mulcair, ancien chef du NPD fédéral, s’est dit préoccupé par la hausse de l’impôt sur les gains en capital, indiquant qu’elle ne touchera pas seulement les riches. Oui, Tom Mulcair. Nous sommes clairement à travers le miroir maintenant.

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Ce que ces critiques reconnaissent tous, mais que les partisans des changements semblent ignorer, c’est qu’aucune économie n’est une île. La lutte mondiale pour les talents et les investissements est aujourd’hui plus intense qu’elle ne l’a jamais été. Nous aimerions tous voir les recettes publiques augmenter face au vieillissement de la population, à la demande croissante de services sociaux et au besoin d’investissement dans les infrastructures publiques. Mais la manière d’y parvenir n’est pas de restreindre les entreprises canadiennes avec de nouveaux impôts qui limiteront les opportunités et l’emploi, mais d’alimenter une croissance économique qui améliore l’abordabilité, les bilans gouvernementaux ainsi que les revenus et la qualité de vie des Canadiens.

Parmi les pays de l’OCDE, le Canada est le 12ème plus haut taux combiné d’impôt sur le revenu des entreprises (26,2 pour cent), supérieur à celui des États-Unis (25,8 pour cent), du Royaume-Uni (25,0 pour cent) et à la moyenne de l’OCDE de 23,6 pour cent. Le taux fédéral du Canada est resté inchangé depuis 2012, tandis que la France, la Suède, les États-Unis et d’autres ont tous réduit leurs taux et sont devenus plus compétitifs sur le plan fiscal.

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Une enquête post-budgétaire par les pôles d’innovation régionaux MaRS Discovery District, Communitech et Invest Ottawa détaille comment les plus grands innovateurs et talents technologiques du Canada réagissent à la hausse des impôts sur les gains en capital. Quarante-cinq pour cent des plus de 150 dirigeants de startups qui ont répondu déclarent qu’ils envisagent personnellement de déménager à l’extérieur du pays, 23 pour cent disent qu’ils pourraient déménager leur siège social à l’extérieur du Canada, 60 pour cent disent que l’augmentation de l’impôt sur les gains en capital dissuadera l’investissement et l’innovation et 21,9 pour cent estiment que cela nuirait à la création d’emplois et au recrutement de talents.

Ainsi, alors que nous nous concentrons tous sur les détails, débattant des avantages et des inconvénients des exclusions et des réserves, nos propres innovateurs – et le reste du monde – ont encore une autre raison de chercher ailleurs des endroits où investir, créer des entreprises, créer des emplois. et offrir des opportunités économiques. Les détails comptent évidemment, mais le récit compte encore plus. Et notre discours actuel consiste à limiter la croissance, à dissuader les investissements et à étouffer l’entrepreneuriat. Ce n’est pas une bonne histoire.

Poste financier

Jessica Brandon-Jepp est directrice principale de la politique des services fiscaux et financiers à la Chambre de commerce du Canada.

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