Opinion : les arguments de l’Alberta en faveur de la prise de la moitié des actifs du RPC

Depuis la réforme du Régime de pensions du Canada dans les années 1990, l’Alberta a versé plus de la moitié des cotisations nettes. Cela devrait être sa part

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Par Travis Toews

Depuis la sortie du Rapport du Régime de retraite de l’Albertaj’ai lu avec intérêt le flux constant de commentaires et d’opinions et, même s’il y a eu quelques articles réfléchis, la plupart ont été mal informés et trompeurs.

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Des doutes ont été jetés sur la crédibilité de la société qui a effectué les recherches et publié le rapport. Des questions ont été soulevées quant à la pertinence de la formule utilisée pour calculer le montant du transfert. Et il semble y avoir une incrédulité générale à l’idée qu’une province comptant seulement 12 pour cent de la population du pays puisse avoir droit à 53 pour cent des actifs du Régime de pensions du Canada (RPC).

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Les Albertains ne seront en mesure d’évaluer correctement les risques et les opportunités d’un régime de retraite de l’Alberta (APP) que lorsque ces questions de crédibilité seront réglées. Les vraies questions – comment le PPA sera administré et investi, comment la démographie de la province évoluera et, enfin, comment assurer la stabilité et la compétitivité d’un régime de retraite conçu pour l’Alberta – méritent qu’on s’y arrête.

Des informations crédibles sont essentielles lorsqu’on envisage une décision monumentale telle qu’un régime de retraite. Ce n’est donc pas un hasard si LifeWorks (anciennement Morneau Shepell), probablement la société d’analyse des ressources humaines et des régimes de retraite la plus crédible au Canada, a mené la recherche présentée dans le rapport APP pendant plusieurs mois et a tiré ses propres conclusions. Bien que de nombreux commentateurs aient lancé des critiques avec désinvolture, je suggère qu’une plus grande déférence soit accordée aux experts de LifeWorks plutôt qu’aux opinions des journalistes du Toronto Star.

Les affirmations qui ont suivi la publication du rapport selon lesquelles l’Alberta avait tiré un montant de transfert d’actifs de toutes pièces montrent que trop de critiques n’ont donné au rapport qu’un examen superficiel. Le fait est que la formule utilisée pour calculer la valeur de transfert des actifs a été décrite dans la loi fondatrice du RPC en 1965.

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Les experts de Lifeworks ont utilisé l’interprétation la plus probable de cette formule, une interprétation conforme à l’intention initiale de garantir qu’une province sortante se retrouverait dans la même position que si elle n’avait pas adhéré au RPC, mais avait plutôt administré son propre régime de retraite à partir du commencer, comme le Québec a choisi de le faire. Le premier ministre de l’Ontario de l’époque, John Robarts, a défendu la formule prévue à l’article. 113 de la Loi sur le RPC. Il calcule la valeur de transfert des actifs en prenant toutes les cotisations d’une province, en soustrayant les frais d’administration et les prestations versées, puis en ajoutant les revenus de placement gagnés sur les cotisations brutes depuis la création.

Certains soutiennent qu’après les changements structurels apportés au RPC dans les années 1990, qui ont transformé ce qui était auparavant un régime par répartition en un régime partiellement capitalisé ou « d’état stable », la formule de répartition ne s’applique plus. Bien qu’il s’agisse d’une idée intéressante, il semble y avoir peu de substance pour la soutenir. Les réformes exigeaient des cotisations plus élevées, et ces cotisations étaient versées de manière disproportionnée par les travailleurs de l’Alberta et leurs employeurs. Depuis la réforme, les contributions nettes de l’Alberta ont largement dépassé les contributions nettes combinées de toutes les autres provinces participantes réunies.

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Les changements apportés au RPC dans les années 1990 ont modifié la section sur la répartition de l’actif, qui a également été modifiée plus récemment par la bonification du RPC de 2019 (sous le gouvernement Trudeau). Si la formule de répartition des actifs avait été jugée incorrecte ou non pertinente, elle aurait probablement été modifiée au cours de ces réformes, mais cela n’a pas été le cas. Il est donc raisonnable de conclure que l’intention de la loi reste la même – garantir qu’une province quittant le régime ne se retrouve pas dans une situation pire lorsqu’elle se retire du régime – et c’est sur cela que reposent les conclusions de LifeWorks.

En 2026, selon la formule légale (cotisations moins retraits, plus revenus de placement), la part de l’Alberta dans les actifs du RPC est estimée à 334 milliards de dollars, soit 53 pour cent de l’actif total du régime. Pour beaucoup, cela semble évidemment déraisonnable. Mais encore une fois, les contributions nettes de l’Alberta ont dépassé celles de toutes les autres provinces participantes combinées, y compris celle de l’Ontario.

La part considérable de l’Alberta est le reflet de notre contribution économique démesurée au cours des 60 dernières années. Comme nous l’avons fait avec les transferts fiscaux, les Albertains ont massivement subventionné les taux de cotisation au RPC du reste du pays en payant un taux de cotisation plus élevé que celui exigé par notre propre démographie. Si l’Alberta n’avait pas adhéré au RPC en 1965, soit les cotisations auraient été plus élevées, soit le régime de retraite serait aujourd’hui dans une position beaucoup plus faible.

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La contribution économique considérable de l’Alberta se poursuit aujourd’hui. En 2022, même si la province représentait 12 pour cent de la population du Canada, elle a généré 15 pour cent du PIB du pays, 21 pour cent de ses investissements commerciaux et 28 pour cent de ses exportations. Cela témoigne à la fois de l’incroyable contribution financière de l’Alberta à la nation et de l’importante richesse créée par l’industrie énergétique.

Histoires connexes

Il existe de nombreuses opinions sur la faisabilité, les avantages et les risques d’une APP. Cependant, toutes les opinions ne sont pas égales. Assurons-nous d’accorder plus de poids aux voix crédibles et réfléchies dans ce débat. Le rapport APP, réalisé par la meilleure société d’analyse des régimes de retraite au pays, mérite une réelle attention de la part des Albertains.

Travis Toews, chercheur principal à l’Institut CD Howe, a été président du Conseil du Trésor de l’Alberta et ministre des Finances.

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