Opinion : Le Canada devrait suivre la voie de l’Irlande vers une économie prospère

Le secret de l’étonnante réussite économique récente de ce pays réside dans une imposition extrêmement faible des revenus de la propriété intellectuelle.

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Par Kieran Murphy

À l’approche de 2024, la croissance économique du Canada est, au mieux, anémique, et ce depuis plusieurs années. Nous pouvons attribuer cela à la pandémie, à un climat mondial difficile et aux perturbations politiques à l’échelle mondiale. Cela peut être rassurant. Ou nous pouvons nous regarder nous-mêmes et voir ce que nous pourrions faire bien mieux. Puisque c’est tout ce que nous pouvons réellement contrôler, c’est peut-être par là que nous devrions commencer.

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La clé de la croissance économique est l’innovation. Cela détermine tout, de l’engagement des consommateurs au commerce mondial et à la compétitivité. Il n’est pas surprenant que le Canada n’excelle pas et se trouve en fait dans une période de stagnation alarmante. Et ce, à un moment où il est vital que nous disposions d’une culture créative dynamique qui sera le moteur de la prospérité dans un climat mondial incertain.

L’innovation dans quelque secteur que ce soit se produit rarement de manière organique. Il faut le nourrir. Certains pays l’encouragent ; d’autres, comme le Canada, le sont moins. Nous obtenons actuellement de bons résultats en matière d’investissement dans l’innovation, mais de mauvais résultats en termes de résultats. Selon le Indice mondial de l’innovationl’écart de production de ce pays est le deuxième plus important parmi les pays du G20 après l’Argentine.

Nous devons nous inspirer des autres pays. Je regarde vers mon pays de naissance : l’Irlande. En grandissant, je n’aurais jamais imaginé que cela puisse être une source d’inspiration économique pour qui que ce soit. Dans les années 1960 et 1970, la situation économique du pays était désastreuse. Les taux d’intérêt étaient de 25 pour cent, le chômage de 20 pour cent et l’agriculture restait la principale industrie. Un conflit violent a duré en Irlande du Nord jusque dans les années 1990.

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Bref, l’Irlande n’était pas un candidat évident pour devenir un modèle de développement économique. Mais comme les choses ont changé !

Au cours de la dernière décennie, la croissance de l’Irlande a dépassé de façon étonnante celle du Canada. Depuis 2014, la croissance du PIB de l’Irlande a dépassé celle du Canada de près de sept pour cent par an en moyenne, selon les données de la Banque mondiale. Son PIB dépasse actuellement 104 000 $ US par personne, soit près du double de celui du Canada. Et son taux de croissance du PIB réel était de 12 pour cent en 2022, contre 3,4 pour cent pour nous.

Cela n’était pas le résultat d’une augmentation extraordinaire de la production industrielle. Cela s’explique plutôt par une culture qui encourage l’investissement dans la propriété intellectuelle et la R&D, en particulier dans les technologies médicales, les produits pharmaceutiques et l’informatique, et qui fournit des incitations pour attirer les multinationales à la recherche d’un foyer où l’innovation n’est pas imposée de manière punitive.

Le succès de l’Irlande repose sur des décennies de gestion de ses relations avec les entreprises domiciliées. Il a construit un réseau de zones franches fiscales pour encourager les investissements étrangers. Plus important encore, il a réduit le taux d’imposition des sociétés sur la propriété intellectuelle à 6,5 pour cent. Bien que ce taux ait été augmenté depuis, il reste extrêmement compétitif.

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Le Canada, en revanche, choisit d’investir dans les institutions et les programmes gouvernementaux, mais offre peu d’incitations à l’industrie pour développer la propriété intellectuelle. Une entreprise titulaire d’un brevet enregistrée au Canada paie deux fois l’impôt sur le revenu des sociétés : une fois au gouvernement fédéral et une autre fois à la province. En Ontario, cela peut signifier pour les innovateurs un fardeau fiscal pouvant atteindre 23 pour cent sur le revenu des sociétés. Au moins, le Québec a eu du sens en 2020 et a réduit son taux provincial à 2 % sur les revenus des brevets développés et commercialisés dans la province.

Alors, que devrions-nous faire? Premièrement, nous devons lutter énergiquement contre la hausse rapide des coûts des études universitaires, qui empêche les jeunes brillants d’accéder à l’enseignement postuniversitaire. Nous devrions créer davantage de ports francs autour des principaux centres de transit pour permettre à l’industrie d’importer et d’exporter sans taxation. Et nous devrions nous positionner comme une destination pour les esprits créatifs en réduisant nos taxes sur les brevets, les droits d’auteur et les secrets commerciaux.

À cette fin, nous devrions reproduire le programme irlandais Knowledge Development Box, qui alimente une grande partie de la croissance de ce pays. Toute entreprise située au Canada qui a déposé une propriété intellectuelle ici devrait être admissible à un impôt sur les sociétés considérablement inférieur sur les revenus provenant de cette propriété. Combiné à notre programme existant de recherche scientifique et de développement expérimental (RSDE), cela constituerait une étape majeure vers l’attraction des talents dont le Canada a besoin.

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Ce ne sont pas des choses difficiles à faire. Ils nécessitent simplement un changement de mentalité. Vous pouvez continuer à injecter de l’argent dans les mêmes institutions stagnantes, mais si vous ne disposez pas des incitations nécessaires pour attirer les bonnes personnes, vous vous retrouvez débordé par une petite île aux confins de l’Europe qui n’a pas de ressources naturelles mais qui a eu la prévoyance de le faire. voir où se trouve l’avenir. Si nous n’agissons pas, le Canada poursuivra sa trajectoire glissante vers la médiocrité et la diminution de sa pertinence mondiale.

Kieran Murphy est médecin à temps plein, inventeur et neuroradiologue interventionnel au Toronto Western Hospital.

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