Opinion : La plupart des « subventions » aux combustibles fossiles ne sont pas réellement des subventions

Le FMI considère que le fait de ne pas facturer aux entreprises l’intégralité des coûts du réchauffement climatique constitue une subvention. Le bon sens dit que ce n’est pas le cas

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Par Robert Lyman

Les économistes sont habitués à ce que leur terminologie soit mal interprétée, récupérée et utilisée à mauvais escient, généralement dans l’intérêt de la politique. L’un des mots les plus courants pour désigner ce sort est « subvention ». Le dictionnaire canadien Gage définit une subvention comme « une subvention ou une contribution financière, en particulier celle versée par un gouvernement ». Les économistes seraient d’accord avec cette définition. Les gouvernements, en revanche, reconnaissent rarement qu’ils subventionnent quoi que ce soit. Ils « investissent » – même si, curieusement, ils font rarement référence au taux de rendement de leurs investissements.

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Tout cela m’a été rappelé par le nouvelles la semaine dernière, le Fonds monétaire international (FMI) a publié une version mise à jour de son document de travail de 2015 sur les subventions mondiales et nationales aux combustibles fossiles. Selon le document, le total des subventions mondiales « a atteint le chiffre record de 7 000 milliards de dollars l’année dernière », ce qui équivaut à 7,1 pour cent du PIB mondial. Les auteurs du document estiment que la suppression de ces subventions permettrait d’éviter 1,6 million de décès prématurés par an, d’augmenter les recettes publiques de 4,4 billions de dollars et de mettre les émissions sur la bonne voie pour atteindre les objectifs officiels en matière de réchauffement climatique. Une annexe du rapport indique qu’en 2020, les subventions du Canada aux combustibles fossiles s’élevaient à 64 milliards de dollars américains, soit 3,8 % du PIB.

Les conclusions extraordinaires du document sont presque entièrement le résultat de la manière dont il définit le terme « subvention ». Il divise les subventions aux combustibles fossiles en subventions « explicites » et « implicites ».

Les subventions explicites sont le type de subventions que les économistes et les gens ordinaires reconnaîtraient comme des subventions : des subventions pour couvrir une partie des coûts de production, ainsi que des incitations fiscales et des déductions (par exemple, déductions pour amortissement) aux producteurs de combustibles fossiles pour des choses telles que l’investissement dans l’exploration. et le développement.

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En revanche, les subventions « implicites » sont définies comme une « sous-facturation » aux producteurs pour les coûts environnementaux qu’ils génèrent de leurs activités d’exploration et de production et aux consommateurs pour les coûts environnementaux perçus qui ne sont pas suffisamment couverts par diverses taxes à la consommation (par exemple, taxes sur les ventes, taxe sur la valeur ajoutée). taxes et taxes carbone). Ainsi, lorsque, par exemple, un pays ne parvient pas à imposer une taxe à la consommation suffisamment élevée pour couvrir les coûts perçus par la société du changement climatique, de la congestion ou de la pollution locale, le journal classerait cela comme une subvention.

Le document de travail indique que les subventions mondiales explicites s’élevaient à 450 milliards de dollars américains en 2020, soit 6 % du total. La plupart d’entre elles sont en fait des dépenses fiscales : des crédits d’impôt ou des déductions pour les investissements dans des activités d’exploration et de développement à haut risque, similaires à ceux accordés aux entreprises d’autres secteurs de l’économie.

Restent les 94 pour cent de subventions que le document appelle des « externalités ». Soyons clairs. Les externalités ne sont pas des subventions. Il s’agit d’un coût ou d’un avantage d’une activité économique qui affecte un tiers non directement lié à cette activité. Le coût n’est pas toujours évident, ni les mécanismes par lesquels ces coûts et bénéfices devraient être partagés. Bien que le document ne détaille pas les pourcentages attribués aux externalités, son prédécesseur de 2015 estimait que les coûts du réchauffement climatique étaient de 37 pour cent, la pollution atmosphérique locale de 13 pour cent, les embouteillages de 32 pour cent, les accidents de véhicules de 5 pour cent et les dégâts routiers de 2 pour cent. cent. En effet, le journal affirme que ne pas faire payer à l’industrie des combustibles fossiles le coût total du réchauffement climatique constitue une subvention à l’industrie. Il en va de même pour le fait qu’il ne paie pas l’intégralité du coût de la pollution atmosphérique locale, des embouteillages ou des décès sur les routes, etc. L’attribution de l’un ou l’autre de ces coûts aux combustibles fossiles est très discutable, mais une question évidente est de savoir pourquoi les combustibles fossiles sont responsables de la congestion routière. Si tous les véhicules étaient électriques, n’y aurait-il pas de congestion ?

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La grande majorité de ce que le document appelle « subventions » concerne donc des frais qui ne sont pas imposés pour les effets externes néfastes de la consommation de combustibles fossiles, en particulier dans les pays producteurs de pétrole qui choisissent d’imposer des taxes d’accise et de vente plus faibles sur l’essence et d’autres carburants. Le document révèle que les régions de l’Asie de l’Est et du Pacifique représentent près de la moitié du total des subventions énergétiques mondiales. En effet, le rapport conclut que les prix de l’énergie devraient être considérablement augmentés pour les pauvres du monde. Bien entendu, cela n’a pas été noté dans les résumés médiatiques du journal.

Le document n’explique pas comment il a calculé les subventions du Canada aux combustibles fossiles pour 2020, mais, compte tenu de son analyse générale, on ne peut que supposer qu’il était basé sur le jugement selon lequel les coûts des combustibles fossiles pour les consommateurs n’étaient pas suffisamment élevés. Mais en 2018, le total des taxes sur l’essence s’élevait à lui seul à environ 24 milliards de dollars. Il faut se demander comment les calculs du FMI estiment que cela, ainsi que les augmentations plus récentes des taxes sur le carbone, constituent encore une sous-facturation des externalités.

Une dernière difficulté du document du FMI est qu’il exclut toute prise en compte des positif externalités liées à la dépendance aux combustibles fossiles. Ce sont les sources d’énergie les plus sûres, les plus abordables, les plus stockables et les plus fiables dont nous disposons, et celles sur lesquelles reposent les progrès remarquables de l’économie mondiale au cours du siècle dernier. Il convient de garder cela à l’esprit lorsque nous réfléchissons à la signification du terme « subvention ».

Robert Lyman est un économiste de l’énergie à la retraite.

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