Opinion : La nouvelle taxe cachée de Freeland sur tout et sur tout le monde

Ottawa supprime le crédit d’impôt pour les impôts déjà payés sur tout revenu de dividendes gagné par les institutions financières. Qui va payer ? Nous tous

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Niché dans le Avis de motion de voies et moyens de 500 pages La ministre des Finances, Chrystia Freeland, a annoncé le mois dernier une mesure insidieuse qui doit être retirée de toute urgence. Annoncé pour la première fois dans le cadre du budget 2023, il impose une 3 milliards de dollars de l’impôt fédéral sur le revenu des « institutions financières » au cours des cinq prochaines années. Nous savons tous à quel point les institutions financières sont populaires. Une taxe imposée aux grandes banques et aux compagnies d’assurance séduirait de nombreuses personnes. Mais qui paiera réellement cette taxe, c’est tout le monde, malgré la tentative cynique du gouvernement de nous convaincre que quelqu’un d’autre en supportera finalement le fardeau.

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C’est un principe fondamental de l’impôt sur le revenu au Canada que les bénéfices des sociétés ne doivent être imposés qu’une seule fois au niveau de la société. C’est pourquoi les dividendes payés sur ces bénéfices après impôt par une société à une autre ne sont normalement pas imposés de nouveau dans la société bénéficiaire. Cela équivaudrait à une double imposition des mêmes bénéfices des entreprises, ce qui serait à la fois injuste et inefficace.

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Le mécanisme technique permettant d’éliminer cette forme de double imposition est la « déduction des dividendes reçus ». Cela fonctionne comme ceci : la société A réalise 100 $ de bénéfices et paie un impôt sur ceux-ci de 25 $. Elle verse ensuite un dividende de 75 $ sur ses bénéfices après impôts. Si le dividende est versé à la société B, il n’y a pas d’impôt sur les sociétés supplémentaire sur le dividende : la société B réclame la « déduction pour dividendes reçus ».

S’il n’y avait pas une telle déduction, la société B aurait un revenu imposable de 75 $ et donc un impôt à payer de 18,75 $. Si elle versait ensuite ses bénéfices après impôt (c’est-à-dire 75 $ – 18,75 $ = 56,25 $) sous forme de dividende à la société C, alors la société C aurait un revenu imposable de ce montant, et une troisième (oui, troisième !) couche d’impôt sur les sociétés serait versée. surgir, égal à environ 14 $. Ensemble, les trois niveaux d’impôt sur les sociétés imposeraient un impôt de 57,75 $ sur les 100 $ de bénéfice initial. Il s’agit d’un taux d’impôt sur le revenu des sociétés injuste et non compétitif. Et il n’y a aucune raison pour que cela ne passe pas à un quatrième ou un cinquième niveau, réduisant ainsi le bénéfice presque à zéro.

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Éviter une imposition multiple du même revenu est la raison pour laquelle il est important que la déduction pour dividendes reçus soit disponible lorsque les institutions financières reçoivent des dividendes. Lorsque des dividendes sont versés à des contribuables individuels, ceux-ci ont accès au « crédit d’impôt pour dividendes », qui leur donne un crédit pour l’impôt déjà payé au niveau des sociétés, évitant ainsi la double imposition des mêmes revenus. La « déduction pour dividendes reçus » pour les sociétés et le « crédit d’impôt pour dividendes » pour les particuliers sont nécessaires pour éliminer la double, voire la multiple imposition sur les mêmes bénéfices sous-jacents des sociétés.

Contrairement à cette approche logique et cohérente, le projet de loi actuellement en deuxième lecture à la Chambre des communes exigerait que les dividendes reçus par les institutions financières d’autres sociétés soient imposés une deuxième fois.

En théorie, cette mesure cible les institutions financières qui perçoivent les dividendes. Mais en réalité, qui supportera le fardeau de cette double imposition ? Tout le monde. Les institutions financières ne se contentent pas d’avaler des impôts plus élevés. Ils font de leur mieux pour les transmettre. Il en résulte des coûts bancaires et des primes d’assurance plus élevés et un rendement moindre de l’épargne. Il n’est pas souhaitable d’ajouter davantage de pression sur le système financier à un moment où cela se traduira par des tensions autour de la table, alors que les familles peinent à faire face à des obligations hypothécaires croissantes.

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Le système financier est une infrastructure sociale essentielle qui permet à des millions d’entre nous d’emprunter, de se prêter les uns aux autres et de partager les risques avec l’aide d’intermédiaires financiers professionnels et compétents. Tout financement relève en un sens d’un financement participatif, mais le financement organisé via l’infrastructure du système financier formel permet d’obtenir des gains d’efficacité qui profitent à tous. Toute taxe sur les institutions financières est une taxe cachée sur les déposants, les emprunteurs, les titulaires de polices d’assurance, les retraités et les épargnants, ainsi que sur les clients professionnels. Bref, une taxe sur tout et sur tout le monde.

Nous devons tous payer des impôts. Les services publics doivent être payés. Mais ce type de double imposition sélective du système financier et des bénéfices des entreprises est cynique. Dans le monde réel, il ne peut tout simplement pas être vrai pour tout le monde que quelqu’un d’autre supporte le fardeau de la fiscalité. Une telle pensée magique déforme les perceptions et les attentes et mine notre contrat social collectif. Dans le monde réel, quelqu’un – une personne réelle – supportera en fin de compte le fardeau de l’impôt. Étant donné que l’intermédiation financière représente une infrastructure sociale essentielle, plutôt qu’un produit ou un service de niche réservé à quelques-uns, les charges fiscales imposées à ce secteur seront inévitablement supportées par tout le monde.

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Cette mesure devrait être retirée.

Angelo Nikolakakis, associé chez EY Law, LLP, est membre du Conseil sur la compétitivité fiscale et fiscale de l’Institut CD Howe.

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