Opinion : La hausse de l’impôt sur les plus-values ​​est une mesure à courte vue avec des conséquences à long terme

En quoi est-il équitable d’un point de vue intergénérationnel d’augmenter les impôts sur les bénéfices que réaliseront de jeunes entrepreneurs canadiens aux idées d’avant-garde?

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Le budget fédéral de cette semaine met l’accent sur des initiatives de dépenses pour lesquelles, au nom de l’équité intergénérationnelle, il demande aux plus riches d’entre nous de payer. Une meilleure façon de financer de nouvelles dépenses serait de stopper et d’inverser les défis de croissance et de productivité du Canada. Non seulement le budget ne fait pas cela, mais l’augmentation du taux d’inclusion des gains en capital de 50 à 66 pour cent pour les sociétés, les fiducies et les particuliers sur les gains supérieurs à 250 000 $ par année risque d’aggraver ces problèmes.

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Certains propriétaires de petites entreprises qui sont actifs dans leur entreprise bénéficieront d’un répit — un taux d’inclusion de seulement 33 pour cent jusqu’à un maximum de 2 millions de dollars de gains en capital à vie — à condition qu’ils n’exercent pas d’activités dans les secteurs de la finance, des assurances, de l’immobilier, les secteurs de l’alimentation et de l’hébergement, des arts, des loisirs ou du divertissement. Cette mesure très ciblée ne coûte que 150 millions de dollars par an à la fin de l’horizon budgétaire, comparativement aux 5 milliards de dollars de revenus prévus grâce à l’augmentation globale.

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Il est assez facile d’ignorer les inquiétudes suscitées par cette augmentation d’impôt puisqu’elle est censée toucher seulement quelques individus. Mais à la fin des années 1990, un gouvernement libéral a abaissé le taux d’inclusion, et il y avait de bonnes raisons fondées sur des principes qui restent pertinentes aujourd’hui.

Certains décideurs politiques soutiennent que la faiblesse des impôts sur les plus-values ​​constitue une échappatoire injuste. Mais il est essentiel de reconnaître le rôle unique des gains en capital dans la promotion de l’entrepreneuriat, de l’investissement et de la croissance économique – sur lesquels le Canada doit se concentrer dès maintenant.

Il existe plusieurs raisons pour lesquelles augmenter le taux d’inclusion est une mauvaise idée.

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Premièrement, l’idée selon laquelle les gains en capital ne profitent qu’à quelques personnes plus âgées et plus riches est fausse. Ce budget, censé viser l’équité générationnelle, semble ne pas tenir compte du fait que de nombreux jeunes sont également des preneurs de risques et ont pour mission de créer le prochain modèle destructeur des entreprises. De nombreux jeunes ressentiront bientôt les effets de cette augmentation d’impôts. D’autres organiseront leurs affaires pour l’éviter complètement.

Deuxièmement, la plupart des gains en capital les plus importants qui seraient confrontés à un taux d’inclusion plus élevé résultent de la détention d’actifs pendant une longue période – 10, 15 ou 20 ans – ce qui signifie qu’une grande partie du rendement ne fait que compenser la perte de pouvoir d’achat due à l’inflation. En théorie, on pourrait remédier à cette injustice en indexant les plus-values, mais en pratique, c’est difficile à faire. Au lieu de cela, une solution simple – mais juste – consiste à réduire le taux d’imposition effectif sur les gains pour tenir compte de l’inflation.

Troisièmement, les gens sont également mobiles, pas seulement les capitaux. Les plus touchés par cette nouvelle taxe sont aussi ceux dont la mobilité est la plus grande. Le Canada risque de perdre une partie de sa classe entrepreneuriale au profit d’autres pays. Ceux qui réfléchissent à la formation de capital en vue de gains futurs — les jeunes chefs d’entreprise du Canada — pourraient bien décider de faire fructifier leur capital dans des pays où les gains sont mieux traités, auquel cas nous perdrions leur talent.

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Quatrièmement, l’imposition des plus-values ​​dès leur réalisation crée un effet de « verrouillage » : les investisseurs retardent la vente de leurs actifs afin d’éviter l’impôt. Cela fausse les décisions d’investissement, entraîne une mauvaise allocation des ressources et décourage une diversification efficace. La croissance économique en souffre.

Enfin, imposer les plus-values ​​équivaut à une double imposition : les bénéfices des sociétés sont imposés une fois avant qu’ils ne parviennent aux actionnaires individuels, pour ensuite être imposés une seconde fois. Même dans un monde en retrait de la mondialisation, le capital reste très mobile. Cela fait de la compétitivité un élément crucial de la politique fiscale. La comparaison la plus importante pour le Canada est celle avec les États-Unis. Malgré des irritants commerciaux très médiatisés, nos deux économies demeurent fortement intégrées. Des taux d’imposition plus élevés sur les plus-values ​​découragent les investissements créateurs d’emplois et encouragent la fuite des capitaux, sapant ainsi la croissance économique et notre niveau de vie.

La baisse des impôts sur les plus-values ​​encourage l’entrepreneuriat en améliorant les bénéfices potentiels des entreprises réussies. Les hauts revenus, qui servent souvent d’investisseurs providentiels ou de capital-risqueurs, jouent un rôle essentiel dans le financement des startups et des entreprises en croissance. L’augmentation des impôts sur les plus-values ​​décourage de tels investissements, étouffant l’innovation et le dynamisme économique.

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Les données économiques suggèrent que les réductions d’impôt sur les plus-values ​​peuvent accroître les réalisations et les investissements, qui, au fil du temps, génèrent des recettes publiques et stimulent la croissance économique. En raison de ces effets, les pertes de revenus liées aux réductions d’impôt sur les plus-values ​​pourraient être moindres que prévu, tandis que les avantages économiques pourraient être substantiels en termes d’innovation, de productivité et de prospérité globale.

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D’un point de vue pratique, la décision du gouvernement d’exclure certains investissements pour bénéficier d’un traitement favorable ajoute une complexité considérable et, à un niveau fondamental, soulève la question suivante : quels problèmes essayons-nous de résoudre avec cette taxe ? Le gouvernement impose les revenus des investissements, ce qui implique que l’investissement constitue un problème. Mais bien entendu, avec notre croissance de productivité au point mort et notre compétitivité en déclin, notre véritable problème n’est pas trop d’investissement mais trop peu.

Plutôt que d’augmenter les impôts sur les plus-values, le gouvernement fédéral devrait donner la priorité aux politiques qui favorisent l’investissement, l’entrepreneuriat et la croissance économique.

Duncan Munn est président de l’Institut CD Howe, où John Manley et Dwight Duncan sont chercheurs principaux.

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