Opinion : La hausse de l’impôt sur les plus-values ​​est un autre fiasco d’exécution en préparation

Le 25 juin – date à laquelle les nouveaux taux d’inclusion entreront en vigueur – approche à grands pas. Mais Ottawa n’a pas encore publié tous les détails des changements.

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Par William Robson, Alexandre Laurin et Nicholas Dahir

Cela fait 29 jours que le budget fédéral de 2024 annonçait des changements majeurs à l’impôt sur les gains en capital. Leur pièce maîtresse, remplie de rhétorique « faire payer les riches », était des taux d’inclusion plus élevés. D’autres annonces, présentées (sans ironie apparente) comme un soutien à la prise de risque et à l’investissement, promettaient une inférieur taux d’inclusion sur certains gains pour certains propriétaires d’entreprise et une augmentation de l’exonération cumulative des gains en capital pour les propriétaires canadiens de propriétés agricoles et de pêche et de petites entreprises. Le budget indique que bon nombre de ces changements, notamment les taux d’inclusion plus élevés, entreraient en vigueur le 25 juin.

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Le 25 juin n’est plus que dans 41 jours. Ce calendrier est un gros problème, qui s’agrandit chaque jour. À l’heure actuelle, les annonces du budget sont tout ce que nous savons. Il ne contenait aucun projet de loi et le projet de loi d’exécution du budget, déposé le 2 mai, ne contenait aucun détail. Le gouvernement s’attend à ce que les contribuables concernés vendent de nombreux actifs avant le 25 juin : il compte sur une augmentation ponctuelle de 7 milliards de dollars de revenus résultant de la vente – bien au-dessus du rendement actuel des changements – pour l’aider à combler son déficit et objectifs en matière d’endettement cette année. Mais l’absence de législation ou de clarification des changements pourrait signifier que le gouvernement lui-même n’a pas compris comment ses annonces fonctionneraient réellement.

Changer le taux d’inclusion des gains en capital semble simple. Mais rien dans la fiscalité moderne n’est simple, et les détails dont nous ne disposons pas encore auront de l’importance.

Par exemple, les propositions du budget suggèrent que les déclarants dont les gains en capital les exposent actuellement à des récupérations de la Sécurité de la vieillesse et d’autres prestations pourraient bénéficier d’un allègement en vertu du nouveau régime. Actuellement, le calcul du revenu net qui détermine les récupérations inclut les gains en capital imposables, les déductions pour les pertes en capital de l’année précédente et l’exonération cumulative des gains en capital venant plus tard. Le budget suggère que les déductions pour pertes des années antérieures et l’exonération viagère pourraient désormais faire partie du calcul du revenu net. Est-ce l’intention du gouvernement? Nous ne le savons pas, et l’Agence du revenu du Canada ne le sait peut-être pas non plus.

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Le taux d’inclusion des gains en capital interagit avec d’autres dispositions fiscales. Les changements pourraient exposer les donateurs caritatifs à des impôts plus élevés. Les particuliers qui font des dons de bienfaisance à partir de gains en capital supérieurs à 250 000 $ auront un revenu imposable plus élevé, mais le crédit d’impôt pour don de bienfaisance ne changera pas. Les entreprises qui font don du produit de tout gain en capital auront également des revenus imposables plus élevés, mais leurs plafonds de déduction fiscale pour dons de bienfaisance ne changeront pas non plus. Parmi les annonces du budget figuraient des modifications à la déduction pour options d’achat d’actions des employés afin de refléter le nouveau taux d’inclusion. En sera-t-il de même pour les pertes sur investissements des entreprises ? Probablement : les pertes sur placements d’entreprise ont été déduites au taux d’inclusion des gains en capital dans le passé. Mais contrairement aux modifications précédentes du taux d’inclusion, le budget ne le précise pas. Encore une fois, nous ne le savons pas, et l’ARC ne le sait peut-être pas non plus.

Soumettre les fiducies à des taux d’inclusion différents de ceux de bon nombre de leurs bénéficiaires crée d’autres complications. Supposons qu’une fiducie réalise un gain avant le 25 juin et paie le taux de moitié, mais que le revenu soit versé à un bénéficiaire soumis au taux des deux tiers ? Ou une fiducie réalise un gain au taux des deux tiers, mais un bénéficiaire est confronté au taux de la moitié ? Quel tarif s’appliquera ? Est-ce que quelqu’un sait?

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La grande question est de savoir pourquoi un gouvernement a annoncé des changements fiscaux majeurs avant de déterminer comment ils fonctionneront. La réponse semble être qu’il s’agit là d’un modèle de politique moderne, et certainement d’un trait du gouvernement fédéral actuel. Les annonces – points de discussion et slogans qui attireront l’attention sur les réseaux sociaux – sont la principale préoccupation des décideurs politiques. La mise en œuvre est une réflexion secondaire et le fait de considérer les conseils des propres responsables du gouvernement et des experts extérieurs comme une faible priorité.

Considérez les récents retours en arrière de dernière minute sur l’obligation pour les déclarants dans des accords de « simple fiducie » comme les comptes bancaires conjoints de produire des déclarations de fiducie, et pour les propriétaires de déclarer leur responsabilité potentielle au titre de la taxe d’habitation sous-utilisée. Ces initiatives peu judicieuses ont causé des mois d’anxiété, d’efforts et de coûts à des dizaines de milliers de contribuables avant que le gouvernement, réalisant qu’il avait un cauchemar de mise en œuvre entre les mains, n’abroge les exigences à la dernière minute. La même chose se produira-t-elle avec les modifications de l’impôt sur les plus-values ​​?

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Le délai précoce et l’absence de règles ne sont pas les seuls problèmes liés à ces propositions. L’imposition rétroactive des gains accumulés – surtout après une crise d’inflation – envoie un signal terrible aux épargnants et aux investisseurs. Le gouvernement fédéral rend encore plus évidente son hostilité à la création de richesse. La meilleure solution, pour éviter les souffrances immédiates et les dommages économiques durables, serait d’abandonner les propositions.

Si un nouveau retour en arrière se profile, c’est maintenant et non le 25 juin.

William Robson est PDG de l’Institut CD Howe, où Alexandre Laurin est directeur de recherche et Nicholas Dahir agent de recherche.

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