Opinion : Des taux plus élevés coûteront des milliards aux Canadiens en intérêts sur la dette publique

À mesure que la Banque du Canada augmente les taux d’intérêt, les frais d’intérêt sur la dette publique augmentent également

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La semaine dernière, la Banque du Canada a relevé son taux directeur d’un demi-point de pourcentage, la plus forte hausse de taux depuis 2000. Cette décision visait à lutter contre l’inflation, mais elle a également d’importantes répercussions sur les finances publiques du Canada.

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Au cours de la décennie qui a précédé la pandémie, les gouvernements canadiens ont collectivement accumulé environ 525 milliards de dollars en dette nette — ceci malgré une économie nationale en croissance pendant neuf des 10 années. Le COVID-19 a ensuite exacerbé le problème, alors que les gouvernements augmentaient leurs dépenses et accumulaient des centaines de milliards de dettes supplémentaires en 2020 et 2021. Dans sa récente budgetle gouvernement fédéral prévoit à lui seul que sa dette nette dépassera 1,3 billion de dollars au cours de cet exercice (2022-23) et continuera d’augmenter jusqu’en 2026-27 au moins.

Le fardeau de la dette publique incombe aux familles canadiennes d’aujourd’hui et de demain. À l’instar des ménages, les gouvernements doivent payer des intérêts sur leur dette, et ces intérêts finissent par être prélevés sur les Canadiens au moyen d’impôts. Le service de la dette détourne également des ressources de services tels que les soins de santé et l’éducation.

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Les frais d’intérêt sur la dette fédérale atteindront à eux seuls 26,9 milliards de dollars (ou 696 $ par personne) en 2022-2023 et atteindront 42,9 milliards de dollars (ou 1 065 $ par personne) d’ici 2026-2027. Au total, les paiements d’intérêts sur la dette fédérale coûteront aux contribuables canadiens environ 180 milliards de dollars au cours de cette période.

À mesure que la Banque du Canada augmente les taux d’intérêt, les frais d’intérêt sur la dette publique augmentent également, toutes choses étant égales par ailleurs. Le budget fédéral intègre certaines hausses des taux d’intérêt dans le plan budgétaire, car les prévisionnistes du secteur privé que le gouvernement consulte prévoient que les taux augmenteront progressivement au fil du temps. Mais si, par exemple, le taux d’intérêt effectif sur la dette publique augmentait d’un point de pourcentage par rapport aux prévisions, les frais d’intérêt annuels sur la dette fédérale passeraient de 42,9 milliards de dollars à 52,2 milliards de dollars d’ici 2026-2027, soit une augmentation de 9,3 milliards de dollars pour ce seul exercice. .

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Le fardeau des intérêts sur la dette des Canadiens ne s’arrête pas là. De nombreux gouvernements provinciaux ont beaucoup emprunté avant et pendant la pandémie, ce qui a contribué à des augmentations importantes de frais d’intérêts sur la dette au niveau provincial aussi.

Prenez l’Alberta, par exemple. Il n’y a pas si longtemps, les frais d’intérêt sur la dette de la province étaient négligeables — en 2008-2009, ils n’étaient que de 58 $ par Albertain. Mais les temps ont changé. Cette année, la province devra assumer des frais d’intérêt sur la dette projetés de 2,7 milliards de dollars, soit 591 $ par Albertain. Inutile de dire que cette morsure d’intérêt augmente d’année en année.

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Des coûts d’intérêt plus élevés sur la dette peuvent également contribuer à des déficits budgétaires plus importants car, en fait, les gouvernements empruntent de l’argent pour payer les intérêts. Et toute autre détérioration des finances fédérales et/ou provinciales pourrait entraîner de nouvelles baisses de la cote de la dette des gouvernements canadiens, ce qui entraînerait une prime de risque plus élevée sur notre dette et donc des frais d’intérêt encore plus élevés. Le Canada a connu ce cercle vicieux de déficits budgétaires de plus en plus importants et d’une accumulation de dette de plus en plus importante au cours de la crise de la dette des années 1990 lorsque les frais d’intérêt sur la dette fédérale consommaient un dollar sur trois des revenus du gouvernement au lieu d’être consacrés aux services aux Canadiens.

Alors que la Banque du Canada augmente les taux d’intérêt dans le but de réduire les pressions inflationnistes, les gouvernements de tout le pays devraient faire preuve de prudence dans leurs emprunts et leurs dépenses. Sinon, les contribuables canadiens paieront un prix important.

Jake Fuss est directeur associé des études fiscales au Fraser Institute, où Tegan Hill est économiste.

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