Matthew Lau : Ce que gagnent les PDG, c’est l’affaire des actionnaires et celle de personne d’autre

Là où il y a plus de PDG mieux payés au Canada, les salaires moyens sont plus élevés. Voilà pour le capitalisme maléfique

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Chaque mois de janvier, le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA), un groupe de réflexion socialiste basé à Ottawa, tente de convaincre tout le monde d’être indigné contre les dirigeants d’entreprises les plus prospères du Canada en publiant son rapport annuel. rapport comparant la rémunération des 100 plus grands PDG du pays à celle du travailleur moyen. Chaque année, leur rapport utilise les statistiques à mauvais escient pour faire des comparaisons erronées (nous y reviendrons plus tard), puis, par un recours héroïque à des absurdités, conclut que le gouvernement doit augmenter les impôts des cadres les mieux rémunérés pour améliorer la situation de tous. Une innovation cette année est que, pour la première fois, le CCPA donne un répartition provinciale de ses résultats, afin de faire savoir aux Canadiens quelles provinces devraient être les plus indignées par la rémunération des grands PDG.

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Ce que nous apprenons de cette nouvelle répartition géographique, c’est que l’Ontario devrait être la capitale de l’indignation du Canada. Bien qu’en 2022 l’Ontario ne représentait que 38,9 pour cent de la population du Canada, 46 des 100 plus grands PDG du pays ont leur siège social dans la province. Pire encore, la rémunération moyenne des principaux PDG de l’Ontario était plus élevée que dans toute autre province. Les 46 de l’Ontario ont reçu en moyenne 18,5 millions de dollars, comparativement à seulement 11,8 millions de dollars en moyenne pour les 54 du reste du Canada. Le CCPA calcule le rapport entre la rémunération moyenne des PDG figurant sur sa liste des 100 meilleurs et les gains moyens des travailleurs dans chaque province, le taux étant le plus élevé en Ontario. Signalez l’indignation.

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Mais un fait important mine l’argument du CCPA selon lequel les gens ordinaires devraient être mécontents de la rémunération des hauts dirigeants : le travailleur moyen en Ontario est mieux payé que le travailleur moyen dans n’importe quelle autre province, à l’exception de l’Alberta. Qui plus est : non seulement le travailleur moyen de l’Alberta gagne plus que le travailleur moyen de toute autre province, mais l’Alberta est également la seule province, à l’exception de l’Ontario, où les principaux PDG sont surreprésentés. Il compte 13 des 100 premiers, mais seulement 11,6 pour cent de la population du Canada.

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À l’inverse, le Canada atlantique représente 6,5 pour cent de la population du Canada, mais seulement trois de ses 100 principaux PDG — deux en Nouvelle-Écosse et un à Terre-Neuve-et-Labrador — et ces trois PDG ont gagné nettement moins que la moyenne parmi les 100 premiers. Les PDG moins bien payés ne semblent pas aider les travailleurs moyens : dans les quatre provinces de l’Atlantique, le salaire moyen des travailleurs est inférieur à la moyenne nationale. La même tendance s’observe au Manitoba et en Saskatchewan : les deux provinces sont légèrement sous-représentées parmi les principaux PDG ; ceux qui figurent sur la liste gagnent moins que le gros prix ; et le salaire moyen des travailleurs dans les deux provinces est inférieur à la moyenne nationale.

Ainsi, la nouvelle tournure provinciale du CCPA par rapport à son histoire traditionnelle de janvier mine en fait son argument en faveur d’une indignation massive contre les PDG les mieux rémunérés. Cela n’est pas surprenant : la théorie socialiste selon laquelle les grands PDG et les capitalistes s’enrichissent en exploitant les pauvres ou les travailleurs moyens est une absurdité que les économistes ont critiquée à maintes reprises. Si les socialistes avaient raison, comme le dit Thomas Sowell souligné, puis « dans un pays qui compte de nombreux milliardaires, il devrait y avoir en conséquence un grand nombre de pauvres. Mais si l’on compare les données réelles, il y a plus de milliardaires aux États-Unis qu’en Afrique et au Moyen-Orient réunis, et pourtant le niveau de vie des pauvres aux États-Unis est plus élevé que celui des habitants d’Afrique et du Moyen-Orient. Est. »

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En revenant à ses données nationales, le CCPA proclame que son dernier rapport établit un « nouveau record absolu » parce que le rapport entre la rémunération du PDG moyen figurant sur sa liste des 100 meilleurs et celle du travailleur moyen au Canada a atteint un sommet de 246, contre 246. 243 l’année précédente. Mais bien sûr, chaque année est susceptible d’établir un record : la population active du Canada augmente, et en maintenant constant le nombre de PDG sur sa liste, le rapport du CCPA écréme chaque année un pourcentage plus faible des principaux PDG. Le nombre de personnes employées tout au long de l’année au Canada a augmenté en moyenne de 4 pour cent en 2022. Pour que son rapport reste comparable à celui de l’année précédente, le CCPA aurait dû élargir sa liste aux 104 meilleurs PDG. Et si vous faites cela, surprise ! — le ratio indiqué dans son dernier rapport serait en fait automne — au 241. Ce qui est pas un nouveau record. Cet effet d’échantillonnage erroné peut sembler faire une petite différence chaque année, mais s’aggrave avec le temps : les comparaisons du CCPA avec son premier rapport de 2010 exagèrent donc les changements dans les inégalités au fil des ans.

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Le rapport du CCPA n’a jamais été très utile au départ. Mises à part les comparaisons erronées, ce que les actionnaires, agissant par l’intermédiaire de leurs conseils d’administration élus, décident de payer aux PDG est l’affaire des actionnaires et de personne d’autre. Il n’y a certainement aucune raison de penser qu’une bonne rémunération des PDG ait un effet négatif sur les travailleurs moyens ou sur qui que ce soit d’autre – comme le démontrent les données provinciales du CCPA.

Matthew Lau est un écrivain torontois.

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