L’UE enquête sur la réponse de X à la désinformation entre Israël et le Hamas

L’Union européenne (UE) a ouvert une enquête contre X (anciennement Twitter) pour modération terne de contenus illégaux et de désinformation à la suite de la guerre entre Israël et le Hamas. Le déménagement, via Temps Financier, survient deux jours après que le commissaire européen Thierry Breton a envoyé une lettre « urgente » au propriétaire de X, Elon Musk, interrogeant le milliardaire sur la gestion de la désinformation par l’entreprise. L’enquête formelle est la première dans le cadre de la nouvelle loi sur les services numériques (DSA), qui oblige les plateformes opérant en Europe à contrôler les contenus préjudiciables – et peut imposer des amendes suffisamment importantes pour lui donner du mordant.

Les responsables de l’UE ont envoyé à X une série de questions auxquelles l’entreprise a jusqu’au 18 octobre pour répondre. La commission affirme qu’elle déterminera ses prochaines étapes « sur la base de l’évaluation de X réponses ». Le DSA, adopté en 2022, exige que les entreprises sociales modèrent et suppriment de manière proactive les contenus illégaux. Ne pas le faire pourrait entraîner des amendes ou des pénalités périodiques qui, dans le cas de X, pourraient totaliser jusqu’à « cinq pour cent du chiffre d’affaires mondial quotidien de l’entreprise », selon FT.

Les chercheurs et les vérificateurs des faits ont mis en garde contre la désinformation largement diffusée sur X à la suite des attaques du Hamas contre Israël. La lettre de mardi mettait en garde Musk contre les contenus préjudiciables sur X, signalant que Breton était prêt à utiliser toute la puissance du DSA pour faire respecter la conformité. « Suite aux attaques terroristes menées par le Hamas contre Israël, nous avons des indications selon lesquelles votre plateforme est utilisée pour diffuser des contenus illégaux et de la désinformation dans l’UE », a écrit Breton. « Je vous rappelle que la loi sur les services numériques fixe des obligations très précises en matière de modération des contenus. »

La réponse de Musk semblait contenir au moins une bouffée de moquerie. « Notre politique est que tout soit open source et transparent, une approche que je sais que l’UE soutient », a écrit le propriétaire de X et PDG de Tesla. « Veuillez énumérer les violations auxquelles vous faites allusion sur X, afin que [sic] le public peut les voir. Merci beaucoup. » Breton a rétorqué : « Vous êtes bien au courant des rapports de vos utilisateurs – et des autorités – sur les faux contenus et la glorification de la violence. À vous de démontrer que vous prêchez par l’exemple.

Le commissaire européen Thierry Breton (Isabel Infantes / Reuters)

La réponse de Yaccarino affirme que l’entreprise a redistribué ses ressources et remanié ses équipes internes pour résoudre les problèmes de modération liés au conflit au Moyen-Orient. Elle a déclaré que X avait supprimé ou étiqueté « des dizaines de milliers de contenus » depuis le début des attaques.

Le PDG a ajouté que X avait supprimé de la plateforme des centaines de comptes alignés sur le Hamas, tout en déclarant que l’entreprise travaillait avec des organisations antiterroristes. Yaccarino a déclaré que les notes communautaires de X, une fonctionnalité de modération participative, sont désormais prises en charge sur Android et sur le Web (avec iOS « à venir »). Elle a également affirmé que la société avait « considérablement amélioré » une fonctionnalité qui envoie des notifications aux personnes qui ont aimé, répondu ou republié quelque chose qui a ensuite reçu une vérification des faits de la note de la communauté.

L’enquête récemment ouverte par l’UE s’interroge également sur la manière dont X est prêt à réagir en cas de crise et sur les procédures dont il dispose pour gérer la désinformation associée. L’entreprise aurait jusqu’à fin octobre pour répondre à ces questions.

Breton ne se concentre pas exclusivement sur X. Le commissaire a également envoyé cette semaine des lettres au PDG de Meta, Mark Zuckerberg, et au propriétaire de TikTok, ByteDance, leur rappelant leurs obligations envers la DSA à la suite de l’effusion de sang au Moyen-Orient.

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