L’Inde rejoint les accords Artemis de la NASA pour une exploration lunaire collaborative

L’Inde a finalement accepté de rejoindre les accords Artemis, une initiative dirigée par la NASA pour travailler avec d’autres pays sur l’exploration spatiale et faire un retour sur la lune, après des mois de silence sur l’adhésion aux 26 autres signataires du programme.

Jeudi, le Premier ministre indien Narendra Modi a annoncé que la nation sud-asiatique rejoignait le programme d’exploration non contraignant.

« Aujourd’hui, nous avons fait un pas de géant dans notre coopération spatiale en décidant de rejoindre les accords d’Artemis », a déclaré Modi lors d’une conférence de presse conjointe avec le président Joe Biden à la Maison Blanche. Le leader est actuellement en voyage officiel aux États-Unis

L’Inde est devenue le prochain grand marché pour les missions spatiales. Il abrite plus d’une centaine de startups développant des lanceurs, des satellites et des infrastructures de connaissance de la situation spatiale. Le pays spatial a également attiré des investissements mondiaux et introduit des changements réglementaires pour esquisser une collaboration public-privé.

Cependant, l’Inde a pris son temps pour rejoindre les accords d’Artemis, qui ont été lancés en octobre 2020 avec sept pays membres fondateurs, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie, le Canada et le Japon, peut-être pour donner à son propre écosystème un peu de temps pour mieux s’aligner sur le les ambitions de l’accord international. Le programme compte actuellement presque tous les pays spatiaux, à l’exception de la Chine et de la Russie. Plus tôt cette semaine, l’Équateur est devenu le 26e pays à rejoindre les accords d’Artémis.

Les accords d’Artémis, qui renforcent et complètent le traité sur l’espace extra-atmosphérique de 1967, sont un ensemble de principes et d’engagements visant à fournir aux nations participantes l’interopérabilité des systèmes, l’accès à l’aide d’urgence, l’utilisation de normes ouvertes et le développement de nouvelles pour l’exploration et la création d’un environnement durable dans espace. Les pays partenaires doivent publier leurs données spatiales et protéger les sites et les artefacts ayant une valeur historique tout en menant des opérations dans l’espace et sur la lune.

En outre, le programme garantit que les pays membres extraient et utilisent les ressources spatiales pour une exploration durable. Cela signifie que les nations participant à l’initiative doivent maintenir leur efficacité lors de l’extraction et de l’utilisation des ressources sur la lune, Mars et les astéroïdes. Les pays participants sont tenus de divulguer publiquement le lieu et la nature de leurs opérations pour assurer la sécurité et prévenir les conflits avec les autres membres. Le programme met également les participants face à face sur des questions telles que l’atténuation des débris orbitaux et l’élimination des engins spatiaux obsolètes.

Parallèlement à la signature des accords d’Artemis, l’agence spatiale indienne Indian Space Research Organization (ISRO) s’est associée à la NASA pour travailler sur une mission conjointe vers la Station spatiale internationale (ISS) en 2024. Cette initiative vise à améliorer les capacités de recherche des astronautes indiens en leur offrant une formation avancée de la NASA et en leur donnant accès à l’ISS.

Par ailleurs, l’Inde s’est engagée à investir 318 millions de dollars dans la construction d’un observatoire d’ondes gravitationnelles à interféromètre laser dans le pays. Ce projet impliquera une collaboration avec des homologues aux États-Unis, en Europe et au Japon, dans le but de détecter des ondulations dans l’espace-temps. En étudiant ces phénomènes, les scientifiques espèrent mieux comprendre les origines fondamentales de l’univers.

En outre, la série de satellites Landsat de l’US Geological Survey et la série Resourcesat de l’ISRO ont convenu d’étendre l’échange de données bilatérales. Cette collaboration vise à améliorer la compréhension de la Terre en exploitant les données pour diverses applications, notamment la résilience climatique, le développement durable, la gestion des ressources naturelles et le soutien à la gestion des catastrophes.

Les annonces coïncident avec les principales avancées spatiales de l’Inde, notamment la mission d’exploration lunaire Chandrayaan-3 et le lancement de vols spatiaux habités Gaganyaan. Le pays étudie également une démarche réglementaire pour la connectivité par satellite et devrait mettre en place une politique plus claire pour les investissements directs étrangers dans le secteur spatial.

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