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En 1968, alors que Pierre Trudeau était sur le point de remporter la direction du Parti libéral du Canada, un ministre du cabinet Pearson a imploré les autres de se battre contre Trudeau. « Ne laissez pas ce bâtard gagner, Paul – il n’est même pas un libéral », a déclaré Judy LaMarsh à propos de l’aîné Trudeau.
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Ces mots, diffusés à la télévision nationale, à l’insu de LaMarsh, pourraient s’appliquer au fils de Pierre, notre premier ministre actuel, Justin Trudeau.
À part l’étrange cravate rouge, qu’est-ce qui sépare Justin Trudeau des néo-démocrates? Ce n’est sûrement pas politique.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2015, Trudeau a poussé le Parti libéral fédéral de plus en plus à gauche, essayant parfois de déborder ou de prendre le contrôle de l’espace occupé par le NPD.
Les résultats n’ont pas été excellents pour les libéraux, qui n’ont pas trouvé le moyen de réellement dépasser le NPD et ont vu leur propre appréciation du vote populaire chuter.
En 2015, l’élection qui a porté Trudeau au pouvoir, les libéraux ont remporté 6,9 millions de voix et 39,4 % du vote populaire. Cela tomberait à 6 millions de voix et 33% du vote populaire en 2019 et à 5,5 millions de voix et 32,6% du vote populaire en 2021.
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À l’heure actuelle, Trudeau est soutenu par le NPD dans une coalition en tout sauf en nom. Le parti de Jagmeet Singh a accepté de maintenir Trudeau au pouvoir jusqu’en 2025 en échange de vagues promesses, comme les soins dentaires, dont Trudeau s’attribue le mérite et dont Singh se plaint en marge.
Pendant ce temps, Trudeau continue de chercher à continuer à gagner en dépassant le NPD, plutôt que la vieille approche centriste libérale d’agir au milieu modéré, un peu du NPD et certains des conservateurs.
Trudeau ne veut pas ressembler au milieu modéré, il veut ressembler au NPD pressé.
La semaine dernière, la conseillère municipale de Winnipeg, Sherri Rollins, a annoncé qu’elle se présentait à l’investiture libérale fédérale dans Winnipeg-Centre-Sud. Rollins veut remplacer le député récemment décédé Jim Carr, mais tout son historique de dons montre une préférence pour les néo-démocrates plutôt que pour les libéraux.
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Rien à craindre pour Trudeau.
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La semaine dernière, il faisait campagne à Saskatoon – une région sans aucun député libéral – en présence du maire de Saskatoon, Charlie Clark. Trudeau a tenu à publier un avis aux médias selon lequel il apparaîtrait avec Clark sans même dire au premier ministre Scott Moe qu’il venait dans la province, un détail que Moe a appris des médias.
Clark vient clairement du côté néo-démocrate du grand livre, mais Trudeau le courtise aussi clairement pour qu’il se présente au fédéral en tant que libéral aux prochaines élections. Pour Trudeau, les libéraux ne sont plus un parti centriste qui vole les deux autres partis, c’est un parti « progressiste » qui veut dépasser le NPD.
Peut-être qu’un jour, Trudeau convaincra suffisamment d’électeurs néo-démocrates de le soutenir pour qu’il obtienne une autre majorité, mais il y a aussi la possibilité qu’en poussant pour ces votes néo-démocrates, il aliène les électeurs centristes, les poussant vers les conservateurs.
« Je suis un libéral, mais pas un de ces libéraux », c’est le genre de commentaire que j’ai entendu de la part de nombreux anciens membres du personnel et militants du parti qui travaillent maintenant dans le secteur privé.
Ils ne se voient pas représentés dans un parti qui dérive vers le socialisme et s’éloigne des politiques centristes et transactionnelles qui ont fait du Parti libéral du Canada l’un des partis politiques les plus prospères au monde.
Si Trudeau continue de s’aliéner les gens comme ça, s’il pousse trop loin et perd les banlieues, il pourrait contribuer à faire de Pierre Poilievre le prochain premier ministre.