La loi donne au gouvernement le pouvoir de contrôler ce que nous regardons, lisons et écoutons en ligne
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Avec l’adoption du projet de loi C-11 jeudi, l’avenir d’Internet au Canada est en suspens.
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Ce n’est pas une déclaration scandaleuse pour quiconque a pris la peine de lire le projet de loi que nous venons d’adopter dans une loi – un projet de loi qui donne au gouvernement un contrôle incroyable sur le contenu Internet.
Pire encore, une grande partie de ce contrôle proviendra de mesures réglementaires encore à élaborer, conçues par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, l’organisme de réglementation de la radiodiffusion communément appelé le CRTC.
On a beaucoup parlé de la capacité de la loi à réglementer le contenu généré par les utilisateurs sur les sites de médias sociaux – beaucoup ont qualifié le projet de loi de loi sur la censure, et il y a de quoi s’inquiéter. Cependant, aucune de ces préoccupations ne concerne la capacité étendue du gouvernement fédéral à contrôler tout ce que vous voyez, lisez, regardez ou écoutez en ligne.
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À l’avenir, vous écouterez peut-être un livre audio et constaterez que vous devez consommer du contenu canadien avant de passer au livre suivant. Vous pourriez écouter votre liste de lecture musicale, celle que vous avez organisée, et commencer à entendre un artiste canadien que vous n’avez pas sélectionné passer par les haut-parleurs.
C’est le genre de contrôle que le gouvernement s’est maintenant accordé.
C’est dans la législation où l’objectif déclaré du projet de loi est énoncé : « Ajouter les entreprises en ligne – les entreprises de transmission ou de retransmission d’émissions sur Internet – en tant que catégorie distincte d’entreprises de radiodiffusion. » Désormais, tous les services audio ou vidéo en ligne jugés suffisamment importants par le gouvernement seront sous l’égide du CRTC, qui est habilité par cette loi à déterminer « la proportion d’émissions à diffuser qui seront des émissions canadiennes ».
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Étant donné que les stations de radio sont tenues de veiller à ce que 35 % de la musique populaire qu’elles diffusent soit du contenu canadien, dans quelle mesure est-il tiré par les cheveux que ce sera le cas pour les consommateurs canadiens de Spotify, Apple Music ou Amazon ? Qu’en est-il d’un décret du CRTC selon lequel Netflix ou Paramount Plus doivent diffuser une certaine quantité de contenu canadien pour être autorisés à opérer ici au Canada ?
Rien de tout cela n’est tiré par les cheveux, c’est le genre de réglementation qui existe pour les radiodiffuseurs traditionnels et maintenant le régulateur de ces radiodiffuseurs, le CRTC, sera responsable du monde en ligne. Les initiés de l’industrie pensent qu’il s’agit d’un scénario peu probable, mais la loi le permettrait et les lobbyistes de certaines parties du secteur culturel pourraient l’exiger.
Surtout une fois que les plateformes en ligne sont obligées de remettre des données sensibles sur les abonnés et les revenus au CRTC.
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Alors oui, C-11 a donné au gouvernement la capacité de réglementer le contenu des utilisateurs sur les médias sociaux, il s’est donné la capacité de censurer le contenu qu’il n’aime pas, mais, plus important encore, il s’est donné la capacité de contrôler chaque aspect de votre expérience en ligne. Nous passons potentiellement du World Wide Web ouvert et exubérant à une expérience en ligne contrôlée où nous pouvons accéder à ce que le gouvernement nous permet d’accéder.
Bien que je ne m’attende pas à ce que le gouvernement fédéral ou le CRTC bloquent l’accès aux services, je m’attends à ce que la réglementation fasse en sorte que certains services ne soient pas offerts ou lancés au Canada. Nous devons également nous attendre à ce que certaines entreprises quittent ou réduisent leur personnel canadien à mesure que le coût de la conformité à la nouvelle réglementation augmente.
Nous sommes entrés dans la grande inconnue pour l’avenir du monde en ligne au Canada. Toutes les grandes plateformes que nous utilisons quotidiennement sont désormais réglementées par le CRTC.
La façon dont cela se déroulera et son impact sur la façon dont nous consommons le contenu en ligne seront désormais déterminés par des bureaucrates non élus et non responsables devant le public à Ottawa. Nous devons espérer qu’ils feront les choses correctement, mais l’histoire nous dit qu’ils ne le feront pas.
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