Les conservateurs boycottent le comité de sécurité pour refus de publier des documents sur des scientifiques licenciés

Xiangguo Qiu et son mari, Keding Cheng ont été escortés hors du Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg en juillet 2019, puis licenciés

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OTTAWA — Erin O’Toole refuse de nommer des membres conservateurs au Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement.

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Le chef conservateur a retiré les députés de son parti du comité au printemps dernier pour protester contre le refus du gouvernement libéral de remettre des documents non caviardés liés au limogeage de deux scientifiques du laboratoire de la plus haute sécurité du Canada.

Dans une lettre du 17 décembre au Premier ministre Justin Trudeau, O’Toole a déclaré que le boycott conservateur du comité multipartite de la sécurité nationale, connu sous le nom de NSICOP, se poursuivra au cours de la nouvelle session du Parlement jusqu’à ce que les enveloppes soient levées sur ces documents.

Les partis d’opposition se sont regroupés au printemps dernier pour ordonner à l’Agence de la santé publique du Canada de remettre les documents au défunt comité spécial sur les relations Canada-Chine.

Le gouvernement libéral les a plutôt confiés au NSICOP, arguant que c’était l’organisme le plus approprié pour examiner les documents sensibles qui pourraient compromettre la sécurité nationale.

Ce comité, créé en 2017 spécifiquement pour examiner les questions sensibles, soumet des rapports classifiés au Premier ministre, qui sont ensuite déposés au Parlement sous une forme modifiée. Ses membres doivent avoir une habilitation de sécurité maximale et sont tenus au secret.

À l’époque, le président de la Chambre des communes, Anthony Rota, avait statué que le NSICOP n’était pas un comité du Parlement et, par conséquent, qu’il n’était pas une alternative acceptable pour qu’un comité des communes examine les documents.

Dans sa lettre, O’Toole dit que le NSICOP « est devenu un comité du bureau du premier ministre » et a été utilisé par le gouvernement Trudeau « pour éviter la responsabilité et cela diminue sa crédibilité ».

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Il dit que des changements sont nécessaires à la législation créant le comité pour en faire un comité permanent de la Chambre des communes qui rend compte au Parlement, et non au Premier ministre.

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« Jusqu’à ce que les documents demandés soient déposés auprès du légiste, comme ordonné précédemment, et jusqu’à ce que vous acceptiez un effort non partisan pour apporter des modifications statutaires à la législation régissant le NSICOP, les conservateurs ne participeront pas au NSICOP », a déclaré O’Toole.

Il suggère que le NSICOP n’est pas apte à se plonger dans le licenciement des deux scientifiques car, selon la loi, il est interdit d’avoir accès à toute information liée à une enquête policière en cours. L’ASPC a déclaré que l’affaire était liée à « une éventuelle violation des protocoles de sécurité » et faisait l’objet d’une enquête policière.

O’Toole accuse en outre le gouvernement de continuer à « défier la volonté du Parlement qui, à quatre reprises, a ordonné la production de documents » de l’ASPC.

Cependant, Rota a statué que ces ordres avaient expiré lorsque le Parlement a été dissous en août pour une élection, mettant fin à toutes les affaires devant la Chambre.

En juin, le gouvernement a demandé à la Cour fédérale d’interdire la divulgation des documents au motif que la divulgation serait « nuisible aux relations internationales, à la défense nationale ou à la sécurité nationale ».

Il a laissé tomber l’affaire une fois les élections déclenchées puisque l’ordre de la Chambre pour la production de documents n’était plus en vigueur.

Lors de la nouvelle session parlementaire post-électorale, le leader du gouvernement à la Chambre, Mark Holland, a déclaré que les libéraux pensaient toujours que le NSICOP était l’organisme approprié pour examiner les documents.

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Néanmoins, il a proposé un compromis : créer un comité spécial multipartite et habilité à examiner les documents non caviardés, aidé par un panel indépendant de trois anciens juges qui détermineraient quoi et comment les documents pourraient être rendus publics sans compromettre la sécurité nationale.

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Les conservateurs ont rejeté cette proposition, alors que le NPD et le Bloc québécois n’ont pas encore répondu définitivement.

La lettre d’O’Toole suggère que les conservateurs s’en tiennent à la demande initiale des partis d’opposition de remettre tous les documents non caviardés au légiste parlementaire, qui devait les examiner pour protéger la sécurité nationale, bien que les députés du comité Canada-Chine se soient réservés le droit de publier le matériel rédigé qu’ils ont choisi.

Le comité Canada-Chine, créé à la demande d’une motion conservatrice lors de la dernière session parlementaire, n’existe plus, il n’est donc pas clair quel comité, selon les conservateurs, devrait être en charge des documents maintenant.

Les partis d’opposition pensent que les documents qu’ils ont demandés feront la lumière sur les raisons pour lesquelles les scientifiques Xiangguo Qiu et son mari, Keding Cheng, ont été escortés hors du Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg en juillet 2019 puis licenciés en janvier dernier.

Ils veulent également voir des documents liés au transfert, supervisé par Qiu, des virus mortels Ebola et Henipah à l’Institut chinois de virologie de Wuhan en mars 2019.

L’ancien président de l’ASPC, Iain Stewart, avait assuré aux députés que le transfert n’avait rien à voir avec les licenciements ultérieurs de Qiu et de son mari et qu’il n’y avait aucun lien avec COVID-19, qui est apparu pour la première fois dans la province chinoise de Wuhan.

Les partis d’opposition continuent de soupçonner un lien malgré ces assurances.

En juin dernier, Stewart est devenu le premier non-politicien en plus d’un siècle à être traîné devant la barre de la Chambre pour être réprimandé pour son refus de remettre les documents. Il a été nommé président du Conseil national de recherches du Canada en octobre.

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