vendredi, décembre 20, 2024

L’EPA annonce de nouvelles directives sur l’exposition aux PFAS et des subventions pour le nettoyage de l’approvisionnement en eau

Fin 2021, l’Environmental Protection Agency a annoncé un projet à long terme visant à lutter contre la contamination par une classe de produits chimiques appelés PFAS, pour les substances per- et poly-fluoroalkyles. Parfois appelés «produits chimiques éternels», ces composés ne se dégradent pas naturellement à un rythme appréciable et ils apparaissent dans tout, des emballages alimentaires à l’eau potable. Des études de laboratoire et épidémiologiques ont indiqué qu’ils comportent des risques potentiels pour la santé, et l’EPA a lancé un programme pour évaluer les dernières recherches à leur sujet.

Mardi, l’agence a annoncé certains des premiers résultats de cet effort et publie des avis actualisés sur la santé de l’eau potable concernant quatre des produits chimiques, dont l’un resserre les risques d’exposition d’un facteur 10 000. En outre, l’EPA a annoncé qu’elle prévoyait de dépenser un milliard de dollars de financement du projet de loi sur les infrastructures dans les petites communautés défavorisées pour les aider à surveiller et à réduire les expositions aux PFAS.

Moins c’est mieux

Les PFAS sont des hydrocarbures dans lesquels certains des atomes d’hydrogène ont été remplacés par du fluor. Cela les rend chimiquement inertes, leur permettant de rester longtemps dans l’environnement sans se décomposer, d’où le terme « produits chimiques éternels ». Leur stabilité et leur tendance à repousser l’eau les rendent utiles pour une variété de procédés industriels. Leurs utilisateurs, cependant, n’ont pas toujours fait attention à ce qu’il advient des produits chimiques pendant leur utilisation. En conséquence, les PFAS ont contaminé à la fois le sol et l’eau potable, entre autres.

Il a été difficile de déterminer si ces produits chimiques posent des risques pour la santé humaine, car il s’agit d’une classe de produits chimiques très large et ceux qui sont utilisés ont changé au fil du temps. Mais un nombre croissant de publications scientifiques provenant à la fois de tests sur les animaux et d’enquêtes épidémiologiques a indiqué qu’au moins certains d’entre eux sont susceptibles d’avoir un impact sur la santé humaine. Une partie du programme PFAS de l’EPA consistait simplement à étudier la littérature scientifique sur ces effets.

Mardi a vu les premiers résultats de cet effort, l’EPA publiant de nouveaux avis de santé pour quatre groupes d’exposition aux PFAS via l’eau potable. L’EPA décrit ses avis de santé comme fournissant « des informations techniques que les autorités fédérales, étatiques et locales peuvent utiliser pour éclairer l’élaboration de plans de surveillance, les investissements dans des solutions de traitement et les politiques futures visant à protéger le public contre l’exposition aux PFAS ». Les avis donnent une indication des concentrations de produits chimiques pour lesquels des risques pour la santé peuvent être attendus, permettant aux responsables de planifier la manière de limiter l’exposition en conséquence.

Pour deux des produits chimiques, l’acide perfluorooctanoïque (APFO) et l’acide perfluorooctane sulfonique (PFOS), les nouveaux avis mettent à jour ceux émis en 2016. Les nouvelles normes sont basées sur des centaines d’études qui ont été publiées dans les années intermédiaires ; les études ont indiqué que « certains effets négatifs sur la santé peuvent survenir avec des concentrations d’APFO ou de PFOS dans l’eau qui sont proches de zéro et inférieures à la capacité de détection de l’EPA à l’heure actuelle ». Sans surprise, cette découverte a abouti à un avis qui appelle à une exposition considérablement plus faible — deux à quatre ordres de grandeur inférieurs.

Deux autres produits chimiques, l’acide perfluorobutane sulfonique (PFBS) et l’oxyde d’hexafluoropropylène (HFPO) ont été introduits en remplacement partiel de ceux énumérés ci-dessus. L’EPA publie maintenant son premier avis de santé pour ces produits chimiques.

Le raisonnement derrière tous ces niveaux est détaillé dans la fiche technique accompagnant l’annonce. En bref, l’EPA a identifié la concentration la plus faible du produit chimique qui pose un risque pour la santé humaine sur la base d’études animales ou épidémiologiques. En utilisant cette concentration, il calcule le risque d’exposition à vie et, en supposant que 20 % de cette exposition provient de l’eau potable, détermine les expositions acceptables via l’eau potable.

Ces mesures précèdent les réglementations officielles, qui devraient être publiées cet automne, qui limitent l’exposition à ces produits chimiques.

Nous vous aiderons à le réparer

L’EPA n’est pas seulement intéressé à identifier le problème, cependant. L’annonce s’accompagne d’un appel aux communautés à demander des subventions pour aider à surveiller ou à remédier à la contamination par les PFAS dans l’eau potable. Dans l’ensemble, le projet de loi sur les infrastructures, qui a été la pièce maîtresse de la politique intérieure de l’administration Biden, alloue 50 milliards de dollars aux programmes d’eau de l’EPA. Une grande partie de cet argent passera par les mécanismes de financement normaux de l’EPA, mais 5 milliards de dollars ont été alloués au programme « Emerging Contaminant » de l’agence, avec un milliard à dépenser chaque année au cours des cinq prochaines années.

L’allocation de la première année sera axée sur les PFAS et sera spécifiquement allouée aux communautés qui, autrement, n’auraient peut-être pas les ressources disponibles pour lutter contre la contamination par les PFAS. Plus précisément, l’argent ira aux collectivités qui satisfont à l’un des deux ensembles de critères.

La première catégorie est celle des communautés qui, selon l’EPA, n’ont pas la capacité de contracter suffisamment de dettes pour financer un projet de surveillance ou d’assainissement des PFAS. Les communautés doivent compter moins de 10 000 habitants. La deuxième catégorie est une communauté qui correspond aux critères de « défavorisés », tels que déterminés par l’État dont ils font partie.

Dans l’ensemble, l’annonce est un peu comme un rapport d’étape qui se situe à mi-chemin entre l’EPA indiquant qu’elle prend au sérieux les risques liés aux PFAS et la formulation de règles formelles limitant l’exposition à ceux-ci. Le financement supplémentaire permis par la loi sur les infrastructures s’est avéré opportun pour aider les communautés à se préparer aux réglementations à venir.

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