Le taux de chômage au Canada tombe à un creux record de 4,9 % : ce que vous devez savoir

Kevin Carmichael : On dirait que le Canada entre dans une nouvelle phase de forte demande persistante de travailleurs

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Le marché du travail en effervescence du Canada refroidi un peu en juin. Il fait maintenant seulement historiquement chaud. Voici ce que vous devez savoir :

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Nouveau paradigme

Une fois que les grands cerveaux de la Banque du Canada et d’ailleurs auront compris l’épisode inflationniste actuel, ils passeront probablement du temps à réfléchir à une nouvelle définition pratique du plein emploi.

Avant la Grande Récession il y a dix ans, on pensait qu’environ 6 % étaient à peu près aussi bas que le taux de chômage au Canada pouvait descendre avant que tant d’embauches ne commencent à créer plus de demande que l’économie ne pouvait en supporter, et donc à alimenter l’inflation.

Dans cet esprit, considérons le taux de chômage en juin : 4,9 %, comparativement à 5,1 % en mai.

Le taux est désormais inférieur à 6 % depuis la fin de 2021 et s’est effectivement stabilisé à environ 5,5 % avant la crise du COVID. Certes, étant donné que l’inflation teste 8 %, on peut supposer que les économistes concluront que 4,9 % est plus que ce que les fournisseurs de biens et de services relativement improductifs du Canada peuvent supporter. Mais on a l’impression que le Canada est entré dans une nouvelle phase, alors que les bouleversements technologiques et le nombre décroissant de travailleurs âgés se combinent pour créer une forte demande persistante de travailleurs.

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Les salaires

L’emploi a en fait chuté d’environ 43 000 postes en juin, a déclaré Statistique Canada. (Le taux de chômage, qui mesure le nombre de personnes qui déclarent rechercher activement un emploi mais ne peuvent pas en trouver, a chuté car moins de personnes cherchaient un emploi.)

C’est normalement le numéro du titre. Mais l’indicateur le plus important dans Enquête mensuelle sur la population active de Statistique Canada ces jours-ci est la croissance des salaires. En effet, la banque centrale surveille de près les salaires pour faire une estimation éclairée de la propagation des pressions inflationnistes qui se sont concentrées sur les prix des biens. Si les salaires s’accélèrent trop rapidement, la Banque du Canada y verra la preuve que les attentes d’une inflation enracinée prennent racine, augmentant les chances d’une spirale auto-réalisatrice. Les banquiers centraux n’ont qu’un seul moyen de briser une telle psychologie : des taux d’intérêt plus élevés.

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Le salaire horaire moyen a bondi de 5,2 % par rapport à juin 2021, comparativement à une augmentation d’une année sur l’autre de 3,9 % en mai. C’est plus lent que l’inflation, mais élevé par rapport aux normes historiques récentes : le gain annuel moyen entre février 2010 et février 2020 était de 2,4 %.

L’inflation a dépassé 3 % pendant plus d’un an, de sorte que les attentes salariales des travailleurs ont presque certainement augmenté avec le coût de la vie. Et ils sont en bonne position pour négocier, grâce à des offres d’emploi record. Statistique Canada a également observé qu’il y avait environ 250 000 travailleurs autonomes de moins en juin qu’au début de la pandémie, en partie parce que la facilité relative d’obtenir un bon emploi rend le risque associé au travail autonome moins attrayant. Environ 5% de ceux qui travaillaient pour eux-mêmes en mai sont devenus des employés en juin, soit plus du double de la moyenne entre 2016 et 2019, a indiqué l’agence.

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Les personnes qui obtiennent les augmentations sont probablement heureuses, mais le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, s’inquiétera probablement de ce chiffre alors qu’il réfléchit à ce qu’il faut faire avec les taux d’intérêt avant sa prochaine annonce politique le 13 juillet.

Une récupération pas comme les autres

Macklem (et d’autres banquiers centraux) reçoivent de nombreuses critiques pour avoir laissé l’inflation devenir incontrôlable, et le chef de la banque centrale du Canada admet qu’il a mal interprété les signaux envoyés par les pressions bouillonnantes sur les prix il y a plus d’un an. Avec le recul, la réponse à la récession du COVID a probablement été excessive. C’est pourquoi la plupart des banques centrales ont accéléré leurs efforts pour ramener les taux d’intérêt à des niveaux plus normaux.

Cependant, la menace actuelle (l’inflation galopante) permet d’oublier facilement ce que les décideurs tentaient de faire au printemps 2020 : orchestrer une reprise en un temps record afin d’éviter le genre de douleur sociale qui a accompagné la reprise frustrante et lente qui a suivi le Grande récession.

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L’un des meilleurs indicateurs des cicatrices d’un ralentissement économique est le chômage de longue durée. Plus longtemps les gens sont laissés en marge de l’économie, plus il est difficile d’y revenir, car les compétences s’érodent et les employeurs ont tendance à favoriser les candidats ayant une expérience récente. Les chômeurs de longue durée doivent se contenter d’emplois inférieurs à leurs capacités ou marginalisés, étant donné la mesure dans laquelle le travail est associé au statut et au bonheur.

Le mois dernier, le nombre de personnes qui étaient sans travail depuis 27 semaines consécutives a chuté d’environ 11 %, à 185 000. Statistique Canada a déclaré que la baisse s’expliquait entièrement par quelque 22 000 personnes au chômage depuis un an ou plus qui avaient trouvé un emploi.

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Les chômeurs de longue durée représentaient environ 0,9 % de la population active en juin, comme en février 2020. Statistique Canada a déclaré qu’il s’agissait d’une baisse plus rapide que lors des récessions précédentes. Par exemple, le chômage de longue durée n’est revenu aux niveaux d’avant la récession après la crise financière de 2008-2009 qu’en mai 2019.

En d’autres termes, il a fallu une décennie au marché du travail pour se remettre complètement de la Grande Récession. Le rétablissement complet de la récession COVID a pris 28 mois. Macklem ne s’est pas trompé sur tout.

En bout de ligne

Le boom de l’embauche post-pandémique a probablement atteint son apogée. La baisse de l’emploi a compensé les gains de mai et a été la première baisse non associée aux restrictions COVID depuis le début de la pandémie. De plus, il est difficile d’imaginer que le taux de chômage puisse descendre beaucoup plus bas. Notre désir de dépenser se heurte à notre capacité à fournir des biens et des services. Puisqu’il n’y a pas de moyen facile d’accroître l’offre de main-d’œuvre — ou de stimuler la productivité — à court terme, la Banque du Canada estimera qu’elle n’a d’autre choix que de freiner la demande, même si cela signifie déclencher une récession.

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« Avec les pressions inflationnistes qui restent élevées et l’économie en croissance, la Banque du Canada reste très susceptible d’augmenter les taux de 75 points de base la semaine prochaine », a conseillé Karl Schamotta, stratège en chef des marchés chez Cambridge Mercantile Corp., à ses clients dans une note. « Les chiffres d’aujourd’hui reflètent un marché du travail qui fonctionne bien au-delà du plein emploi, et non un marché qui affiche des tendances à la récession. »

• Courriel : [email protected] | Twitter: carmichaelkevin

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